L’opposant Joseph Bendounga attaque en justice le décret du référendum constitutionnel, mais la justice sera-t-elle indépendante ?

Publié le 21 juin 2023 , 7:15
Mis à jour le: 21 juin 2023 4:10 pm

L’opposant Joseph Bendounga attaque en justice le décret du référendum constitutionnel, mais la justice sera-t-elle indépendante ?

 

Le député de Bimbo3 Joseph Bendounga dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale
Le député de Bimbo3 Joseph Bendounga dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Photo CNC

 

 

Bangui, 22  juin 2023 (CNC) —   Dans une démarche courageuse, l’opposant Joseph Bendounga, président du Mouvement Démocratique pour la Renaissance et l’évolution de Centrafrique (MDREC), a saisi le Conseil d’État pour contester le décret convoquant le corps électoral en vue du référendum constitutionnel prévu le 30 juillet prochain.

 

Dans une requête adressée au Conseil d’État le 16 juin 2023, l’opposant Joseph Bendounga souligne un vice de procédure majeur. Selon lui, le projet de la nouvelle constitution aurait dû être annexé au décret de convocation du corps électoral, conformément à l’article 6 de la loi numéro 23 du 13 janvier 2023. Ce même article stipule que le projet de loi doit faire l’objet d’une large publication pour que les citoyens puissent en prendre connaissance avant de se prononcer.

 

Joseph Bendounga insiste sur l’importance d’informer les Centrafricains sur les enjeux de la loi soumise au référendum. Selon lui, si le peuple doit se prononcer en toute conscience, il doit être correctement informé. Il met également en évidence le manque de respect de la loi par le gouvernement, dirigé par Faustin Archange Touadera, qui a approuvé la loi sans annexer le projet de constitution au décret.

 

Les doutes persistent quant à la capacité de la justice centrafricaine à faire respecter la constitution face à la dictature imposée par le Président Touadera.

 

Cependant, malgré cette initiative courageuse, de nombreux observateurs doutent de la capacité de la justice centrafricaine à agir de manière indépendante et impartiale. Ils soulignent que le décret en question n’est qu’un exemple parmi d’autres de la violation systématique de la constitution par le président Touadera, à la vue de tous, y compris de la communauté internationale.

 

Dans un pays où la dictature semble s’imposer sans retenue, les Centrafricains sont nombreux à penser que Joseph Bendounga perd son temps. Qui, en effet, serait prêt à risquer sa sécurité et sa liberté pour s’opposer ouvertement à un régime aussi répressif ? Le décret contesté ne représente qu’une goutte d’eau face aux multiples transgressions constitutionnelles commises par le président Touadera, de manière délibérée et sans crainte des conséquences.

 

La question se pose alors : est-ce qu’un simple magistrat sera en mesure de faire face aux dommages causés par Touadera ?

Certes, il est louable de faire appel à la justice, mais il est difficile de croire en son indépendance dans un contexte où les soupçons de partialité sont de plus en plus prégnants.

 

L’opposant Joseph Bendounga a pris l’initiative de contester le décret du référendum constitutionnel, dénonçant un vice de procédure flagrant. Toutefois, dans un pays où la dictature semble régner en maître, les doutes persistent quant à la capacité de la justice à garantir l’indépendance et à faire respecter la constitution

 

Par Alain Nzilo

Directeur de Publications

 

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