Affaire des 4 enfants tués : Le colonel Omokozoyen et l’échec de la justice

Publié le 8 février 2024 , 5:15
Mis à jour le: 8 février 2024 12:24 pm

Affaire des 4 enfants tués : Le colonel Omokozoyen et l’échec de la justice

 

Les soldats FACA du septième b bataillon d'infanterie territoriale (BIT-7)
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Bangui, 09 février 2024 (CNC) – Dans les méandres de l’administration militaire en République centrafricaine, l’ombre du Colonel omokozoyen plane comme un sombre rappel de l’injustice et de la trahison qui règnent parfois au sein des plus hautes sphères du pouvoir. Avant l’accident tragique qui a coûté la vie à quatre enfants innocents, le Colonel Omokozoyen occupait le poste de chef du bureau du renseignement militaire à l’état-major. Mais derrière cette façade de responsabilité institutionnelle se cachait une série d’actes de trahison et de manipulation, qui ont laissé des cicatrices indélébiles dans le tissu social du pays.

 

Le Colonel Omokozoyen, dans son rôle de chef du bureau du renseignement militaire à l’État-major, a abusé de son autorité pour incarcérer plusieurs officiers et hommes du rang sur la base de fiches mensongères, semant ainsi le chaos et la méfiance au sein de l’armée. Mais son méfait le plus grave reste sans aucun doute l’accident survenu un soir sombre d’octobre 2020.

 

Aux alentours de 23 heures, dans un état avancé d’ébriété, le Colonel Omokozoyen a perdu le contrôle de son véhicule et a violemment percuté quatre enfants qui circulaient sur des motos. Au lieu de s’arrêter pour porter secours aux victimes, il a choisi la fuite, rentrant chez lui sans même se soucier de ses enfants. Cette conduite irresponsable et lâche révèle un mépris choquant pour la vie humaine et la dignité.

 

Pourtant, la tragédie ne s’arrête pas là. En tentant de couvrir ses propres erreurs, le Colonel Omokozoyen a menti au président de la République, prétendant que le chef d’état-major préparait un coup d’État. Cette manipulation politique a conduit à son limogeage de son poste, mais il a trouvé refuge en tant que chargé de mission au ministère de l’Agriculture, un affront à la justice et à la décence.

Le général Zéphirin Mamadou remerciant le président Touadera après le port de ses deux étoiles
Le général Zéphirin Mamadou remerciant le président Touadera après le port de ses deux étoiles

 

Malgré les preuves accablantes de son comportement répréhensible, l’impunité du Colonel Omokozoyen persiste jusqu’à ce jour, nourrissant un climat de peur et d’injustice au sein de la population centrafricaine. Des événements récents, tels que l’accident impliquant des militaires du 6e bataillon dinfanterie territoriale sur l’avenue de l’indépendance, où quatre autre personnes ont été tués, témoignent de la répétition de ces tragédies, où la vie humaine est sacrifiée sur l’autel de l’impunité.

 

Le geste symbolique du chef d’état-major, Zéphirin Mamadou, offrant un million de francs CFA pour chaque enfants tués aux familles des victimes, ne peut masquer l’injustice persistante qui règne dans ce pays. Le Colonel Omokozoyen, par son comportement immoral et ses actes de trahison, doit être tenu responsable devant la loi, pour que justice soit rendue aux victimes et que la confiance du public soit restaurée dans les institutions de la République centrafricaine.

 

En plus, dans une démonstration frappante de la justice à deux vitesses qui prévaut en République centrafricaine, le Colonel Omokozoyen continue de bénéficier de privilèges et de soutien de la part de l’État-major et du président de la République, malgré ses actions répréhensibles. Après avoir été nommé chef adjoint de région militaires, le Colonel Omokozoyen a catégoriquement refusé d’assumer ses nouvelles fonctions, préférant rester à Bangui et bénéficie seulement des salaires. Malgré ce refus flagrant de coopérer, aucune sanction n’a été imposée à son encontre, et il a continué à recevoir des ressources financières et un soutien institutionnel.

 

Cette situation contraste fortement avec celle d’un autre colonel, comme monsieur Djimadoum, nommé chef de bataillon d’honneur, qui a également refusé d’assumer ses nouvelles responsabilités en raison de son grade et de sa spécialisation militaire. Dans ce cas, des sanctions sévères ont été infligées par le chef de l’État-major et le président de la République, illustrant clairement une disparité dans le traitement des officiers militaires.

 

Le Colonel Omokozoyen, malgré sa responsabilité dans la mort de sept enfants et son refus de coopérer avec les autorités militaires, a été épargné de toute forme de conséquence, symbolisant l’injustice flagrante qui persiste dans le système judiciaire et institutionnel de la République centrafricaine.

 

Cette réalité d’une justice à deux vitesses est non seulement inacceptable, mais elle sape également la confiance du public dans les institutions gouvernementales et alimente le sentiment d’impuissance face à l’impunité généralisée. Il est impératif que des mesures soient prises pour garantir l’égalité devant la loi et pour que ceux qui violent les principes fondamentaux de la justice soient tenus pour responsables de leurs actions, quelle que soit leur position ou leur influence politique.

 

Il y’a lieu de rappeler que l’affaire du Colonel Omokozoyen et les événements tragiques qui l’ont entourée soulèvent des questions profondes sur la nature de la justice et de la responsabilité en République centrafricaine. Le récit de trahison, d’injustice et d’impunité qui émerge de cette affaire est révélateur des défis persistants auxquels est confrontée la nation centrafricaine dans sa quête d’une gouvernance juste et équitable.

 

Le Colonel Omokozoyen incarne le sombre côté de la corruption et de la manipulation qui gangrènent parfois les hautes sphères du pouvoir. Son comportement immoral, combiné à l’inefficacité du système judiciaire à le tenir responsable de ses actes, alimente un climat de méfiance et de désillusion parmi la population.

 

La quête de justice pour les victimes du Colonel Omokozoyen et de tous ceux qui ont été touchés par l’injustice institutionnalisée en République centrafricaine doit être une priorité absolue. C’est seulement en reconnaissant les erreurs du passé et en s’engageant fermement à construire un avenir fondé sur les principes de l’égalité, de la transparence et de la responsabilité que la nation pourra avancer vers un avenir meilleur et plus juste pour tous ses citoyens.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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