Abakar Sabone fait de révélations choquantes sur l’existence d’un escadron de la mort à Bangui

Publié le 24 mai 2023 , 7:30
Mis à jour le: 24 mai 2023 4:18 pm

Abakar Sabone fait de révélations choquantes sur l’existence d’un escadron de la mort à Bangui

 

Un véhicule de patrouille de l'OCRB devant l'école nationale de la police à Bangui. Photo CNC / Anselme Mbata
Un véhicule de patrouille de l’OCRB devant l’école nationale de la police à Bangui. Photo CNC / Anselme Mbata

 

 

Bangui, 25 mai 2023 (CNC) — Dans un message audio largement partagé sur la messagerie sociale WhatsApp, l’ancien ministre chef rebelle, le Tchado-centrafricain, Abakar Sabone, vivant en exil au Tchad depuis près de cinq ans, a révélé une vérité effrayante : l’instauration par le Président de la République Faustin Archange Touadera d’un escadron de la mort au sein de la capitale centrafricaine, Bangui. Selon ses déclarations, plus de 1800 personnes auraient déjà été tuées dans l’enceinte de l’Office central pour la lutte contre le banditisme (OCRB), dont les corps sont parfois jetés sur les rives de l’Oubangui ou derrière le cimetière de Ndrèss.

 

Abakar Sabone affirme que cet escadron de la mort est principalement composé de miliciens Requins et d’éléments de la police de l’OCRB, transformant ainsi ce lieu en un abattoir humain. L’OCRB, autrefois connu des Centrafricains comme une institution de lutte contre le banditisme, a été perverti en une police politique, estime l’ancien ministre chef rebelle. Selon lui, l’OCRB est devenue une machine à tuer les Centrafricains, où chaque jour ou nuit passé dans cette structure, est synonyme d’une mort certaine. Les victimes sont tuées sans pitié.

L’ancien ministre décrit exactement les deux cellules à l’OCRB du centre-ville. L’une d’entre elles, celle collée à la clôture de l’école et collège du centre ville, est relativement sûre, mais la seconde, collée à la clôture de la direction générale de la société de téléphonie mobile Moov, est décrite comme un abattoir par Abakar Sabone, ou ” une morgue sans congélateur”, selon le surnom que les détenus de la première cellule la donnent. Selon Abakar Sabone, l’OCRB est maintenant dirigée par la milice Requin, et tous les policiers qui y travaillent font partie de cette milice. Les véritables policiers y travaillaient avant ont été tous mutés ailleurs.

Face à ces révélations choquantes, l’ancien ministre appelle la ligue des droits de l’homme à mener des investigations pour confirmer ses dires. Selon lui, depuis 2016 jusqu’à présent, le nombre de personnes tuées dans l’enceinte de l’OCRB s’élève à 1880.

Abakar Sabone adresse un avertissement particulier aux habitants du quartier KM5, les incitant à faire preuve de prudence dans leurs déplacements. Il recommande de ne pas sortir de chez soi après 18 heures, même en cas d’urgence, et de ne plus répondre aux convocations de l’OCRB, sous peine d’une mort certaine.

L’ancien ministre Abakar Sabone va même  plus loin pour décrire également les méthodes utilisées pour tuer les gens à l’OCRB. Selon lui, si quelqu’un est emprisonné à l’intérieur, il sera laissé sans nourriture, ni l’eau pendant au moins, une semaine, jusqu’à l’épuisement total. En cas de résistance, les geôliers procéderont alors à son exécution par suffocation. Le corps sera ensuite récupéré et jeté dans les eaux de l’Oubangui.

Enfin, le Tchado-centrafricain, Abakar Sabone déclare que l’OCRB ne dépend plus du ministère de l’Intérieur ni de la Défense, mais de la présidence de la République. C’est donc le Président Touadera lui-même qui gère directement cette institution désormais.

Ces révélations fracassantes soulèvent des questions essentielles quant au respect des droits de l’homme et à la sécurité des citoyens en République centrafricaine. Il est primordial que la ligue des droits de l’homme mène des investigations approfondies pour vérifier ces allégations, afin d’assurer que la vérité éclate au grand jour et que les responsabilités soient établies. La vie et la dignité des Centrafricains ne peuvent être sacrifiées au nom d’intérêts politiques ou de pouvoirs abusifs. Il est temps que des mesures concrètes soient prises pour mettre fin à cette situation inacceptable et rétablir la confiance des citoyens envers leurs institutions.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de Publications

 

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