Boda face à la crise de la viande : l’élevage paralysé par l’insécurité et les extorsions

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Boda face à la crise de la viande : l’élevage paralysé par l’insécurité et les extorsions

 

Boda face à la crise de la viande : l'élevage paralysé par l'insécurité et les extorsions
Sur le marché central de Bambari, dans le secteur de la vente de viande. Photo

 

La pénurie de viande frappe cette ville de 14 000 habitants située à 192 kilomètres de Bangui.

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

Cela fait déjà  trois mois que Boda vit cette crise de la viande. Les parcs à bétail se vident. Les éleveurs ont fui. Entre les groupes armés qui rançonnent et une administration qui taxe abusivement, le secteur de l’élevage s’écroule.

 

Les bergers ne viennent plus. Ils craignent les hommes en armes qui bloquent leurs troupeaux dans la brousse. Ces bandits confisquent les bêtes ou exigent des rançons. Certains éleveurs qui ont tenté de résister ont été battus. D’autres ont reçu des menaces de mort.

 

Dans les bureaux administratifs, la situation empire. Des agents se font passer pour des autorités et imposent des amendes inventées. Ils réclament des pots-de-vin en disant : “En cas d’infraction, c’est le miel qu’on verse dans le litre”. Cette expression de la rue désigne la corruption pure et simple des forces de l’ordre.

 

Les vrais fonctionnaires du ministère de l’élevage ne valent guère mieux. Ceux venus de Bangui demandent 8 500 francs CFA par bœuf abattu. La taxe officielle ne dépasse pourtant pas 2 000 francs par bête. Cette surfacturation décourage les bouchers.

 

Gboko Gervais, un vétéran boucher de Boda, résume la situation : “Avant, nous abattions dix bœufs par jour. Maintenant, nous avons du mal à en traiter trois. La population manque de viande et les prix montent“.

 

Cette pénurie touche directement les ménages. La viande devient un luxe. Les familles modifient leurs habitudes alimentaires. Certaines se contentent de poisson séché ou de légumes. Les restaurants de la rue adaptent leurs menus. Les fêtes traditionnelles perdent leur éclat sans les grillades habituelles.

 

L’élevage faisait vivre des milliers de personnes dans la préfecture de la Lobaye. Éleveurs, bouchers, transporteurs, commerçants – tous dépendaient de cette filière. Sa paralysie actuelle prive ces communautés de leurs revenus principaux et pousse certaines vers d’autres activités de survie.

 

Pour la population, les autorités doivent réagir rapidement. Cette crise de la viande montre les dysfonctionnements profonds du système. La sécurisation des axes de transhumance et l’assainissement de l’administration fiscale constituent les priorités pour rétablir l’approvisionnement normal de Boda.

 

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