Cortège de la mort : carnage au quartier Combattant, des vies fauchées sans pitié

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Cortège de la mort : carnage au quartier Combattant, des vies fauchées sans pitié

 

Voyant venir le cortège présidentiel à vive allure, Un véhicule du directeur général de l'ASSECNA , voulant céder la route, percutte un poste de police dans le 8e arrondissement de Bangui
Le véhicule du Directeur général de l’ASSECNA percutant un poste de police et des motos au quartier Combattant, dans le 8e arrondissement de Bangui

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Un dimanche ensanglanté par un cortège présidentiel près de l’aéroport

 

Ce dimanche 1er juin 2025, le quartier Combattant, situé à peine 300  ou  400 mètres de l’aéroport de Bangui, a été le théâtre d’une nouvelle tragédie causée par le cortège présidentiel, surnommé dans la capitale cortège de la mort. Alors que le président de la République, Faustin Archange Touadera souvent appelé Baba Kongoboro, , quittait sa résidence pour rejoindre l’aéroport en vue d’un voyage en Belgique, son convoi, roulant à une vitesse effrénée, a semé la mort et la désolation sur son passage. Des morts, des blessés, des motos broyées, un poste de police détruit et des véhicules endommagés : le bilan est lourd, et les images de la scène, montrant un Land-Cruiser noir encastré dans les débris et des motos écrasées, témoignent de la violence de l’incident.

 

L’accident s’est produit aux environs de 10 heures du matin. Le cortège, composé de véhicules lourdement armés, occupait toute la chaussée, forçant les usagers à se rabattre dans la panique. Selon des témoins, le véhicule du directeur général de l’ASSECNA, qui circulait devant, a été pris de terreur en voyant le convoi débouler à toute allure. Dans sa précipitation pour libérer la voie, il a perdu le contrôle de son véhicule, percutant violemment un poste de police, des motos garées à proximité et des passants. Plusieurs personnes ont été tuées sur le coup, d’autres grièvement blessées. Le poste de police, identifiable par son enseigne « Poste de Police », a été partiellement détruit, ses murs éventrés et ses équipements éparpillés au sol.

Une victime de l'accident de la route de véhicule du DG de l'ASECNA du aux allures du cortège de Touadera
Une victime de l’accident de la route de véhicule du DG de l’ASECNA du aux allures du cortège de Touadera

 

Un quartier animé transformé en champ de ruines

 

Le quartier Combattant est un lieu de forte affluence, où piétons, motos et véhicules se croisent dans un ballet incessant. Mais l’arrivée du cortège présidentiel a tout bouleversé. Les véhicules armés, positionnés à l’avant, à l’arrière et sur les flancs, ont imposé leur loi, obligeant les conducteurs et les piétons à quitter la route en quelques secondes sous peine d’être fauchés. Les habitants, habitués à marcher le long de la chaussée, n’ont eu aucune chance face à cette tornade de métal. « On a juste entendu un bruit assourdissant, et puis le chaos », raconte un témoin. Les motos, souvent utilisées par les habitants pour se déplacer, ont été réduites en miettes, leurs carcasses jonchant le sol à côté des débris du poste de police.

 

Un fléau récurrent : le cortège présidentiel, machine à tuer.

 

Cet accident n’est que le dernier d’une longue série de drames causés par les cortèges présidentiels en République centrafricaine. Le convoi du président Touadera, surnommé à juste titre le « cortège de mort » par les Banguissois, est devenu un symbole de terreur. L’année dernière, le 27 juin 2024, un jeune policier, Dazoua Supreme, âgé de 24 ans, a été tué sur la route de Damara, au PK 13, alors qu’il tentait de traverser la même route. Le cortège, revenant de Damara à 16 heures, l’a percuté sans ralentir, mettant fin à sa vie sans le moindre remord. Quelques jours plus tôt, sur l’avenue du 15 mars, au niveau de l’entrée du lycée de Gobongo, un taximan a échappé de justesse à la mort, frôlé par le même convoi. Un autre incident, près de l’hôpital de l’Amitié, a failli coûter la vie à un compatriote centrafricain revenant de Paris, qui a vu sa voiture évitée de peu par les véhicules du cortège roulant à contresens.

 

Ces incidents, qui se répètent avec une régularité glaçante, montrent l’ampleur du mépris pour la vie humaine. Les cortèges présidentiels, avec leurs véhicules blindés et leurs armes lourdes, imposent une loi de la jungle sur les routes. Les citoyens, qu’ils soient piétons, conducteurs ou même policiers, sont réduits à des obstacles à éliminer. La vitesse excessive, l’occupation totale de la chaussée et l’absence de coordination avec les autres usagers transforment chaque déplacement présidentiel en un véritable cauchemar pour les habitants de Bangui.

 

Un contraste accablant avec les pays organisés

 

Dans les pays où la sécurité publique est une priorité, comme en Europe, aux États-Unis ou même dans certains pays d’Amérique latine ou d’Afrique, les déplacements présidentiels sont un modèle d’organisation. Les cortèges sont encadrés, les routes fermées à l’avance, et les citoyens protégés. À Bangui, c’est le chaos total. Le cortège présidentiel agit comme une force destructrice, semant la mort et la peur sans distinction. Même des pays voisins, comme le Cameroun, gèrent mieux leurs convois officiels, évitant ce genre de désordre meurtrier….

 

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