L’ASECNA veut désormais tout : Des ministères jusqu’à l’aéroport de Bangui, le grand hold-up immobilier de l’État
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Ministère de la Défense, ministère des Transports, aéroport international de Bangui – Mpoko, maisons de particuliers… Notre enquête dévoile l’étendue des ambitions immobilières de l’ASECNA. Les expulsions à la cité ASECNA ne sont que le début d’une opération qui cible les infrastructures vitales de l’État centrafricain.
L’histoire frise l’absurde. L’ASECNA, simple “affectataire”, selon ses textes fondateurs, cherche aujourd’hui à devenir propriétaire d’une grande partie du patrimoine immobilier de l’État centrafricain. Un appétit étonnant car l’agence possède déjà une cité entière à proximité de l’aéroport de Bangui, vers le quartier Fondo, où ses agents ont construit leurs maisons.
Les documents que nous avons analysés dans notre investigation racontent une autre histoire. Premier objectif de l’ASECNA : les bâtiments en face du lycée Marie – Jeanne CARON, dont le ministère de la défense occupe l’un,. Le scénario paraît invraisemblable : un ministère régalien qui pourrait demain se trouver sous le contrôle d’une agence technique !
Et ce n’est que le début. L’ASECNA ne s’arrête pas là. Elle veut aussi mettre la main sur l’ensemble immobilier du ministère des Transports, du BARC et des 17 villas de la CNSS. Une demande de mutation de titre foncier qui transformerait ces bâtiments publics en propriétés de l’agence.
Plus spectaculaire encore : l’aéroport international de Bangui – Mpoko. L’ASECNA a déjà construit une clôture dans le quartier Boeing sans titre foncier, provoquant la colère des habitants. Aujourd’hui, elle demande la mutation du titre foncier d’une partie de l’aéroport. Cette manœuvre contredit la Convention et le Cahier des charges de l’agence qui précisent qu’elle n’est qu’“usufruitière” des biens occupés.
Le plus cocasse ? En 2002, un représentant de l’ASECNA admettait par écrit ce statut d’affectataire dans une note au ministre de l’Aviation Civile. Vingt ans après, cette réalité semble oubliée.
Les expulsions récentes dans la cité ASECNA prennent maintenant un autre visage. Elles ressemblent à une première étape dans une stratégie d’acquisition immobilière à grande échelle. Une bataille juridique qui touche à la capacité même de l’État centrafricain à garder ses biens.
Le mutisme des ministères concernés étonne. Comment comprendre cette absence de réaction face à ces tentatives de prise de contrôle du patrimoine public ? La question se pose, d’autant que l’ASECNA, créée pour la navigation aérienne, paraît aujourd’hui plus attirée par l’immobilier que par ses missions d’origine.
Cette situation bizarre amène une question simple : comment une agence technique, qui doit servir l’État, peut-elle essayer de lui prendre ses infrastructures? Dans un moment où la maîtrise du territoire national compte plus que jamais, la réponse à cette question touche au cœur de l’avenir de la République centrafricaine.
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