À Bayanga, l’école du village Gbokosso : symbole de l’abandon total du système éducatif en Centrafrique

À Bayanga, l’école du village Gbokosso : symbole de l’abandon total du système éducatif en Centrafrique

 

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Aurélien Simplice Zingas, ministre de l’Éducation nationale

 

Bangui, CNC. Au village Gbokosso, à 58 kilomètres de Bayanga, une scène désolante traduit l’état catastrophique de l’éducation en République centrafricaine. Les élèves prennent leurs cours dans une église évangélique, après l’effondrement du hangar qui servait de salle de classe pendant les vacances.

 

Un système D qui masque la défaillance de l’État au village Gbokosso

 

L’église de coopération évangélique du village Gbokosso  s’est transformée en salle de classe improvisée depuis la rentrée académique 2024 – 2025. Cette solution de fortune, obtenue grâce à la bienveillance du pasteur local, dissimule mal l’incapacité criante des autorités à garantir des conditions d’apprentissage décentes aux élèves.

 

Ouago Guillaume, directeur de l’établissement scolaire du village Gbokosso, dévoile la précarité de la situation : « Si aujourd’hui nous sommes ici à l’église de coopération, c’est le pasteur qui nous a donné cet accord en attendant de finir la construction. Sans sa générosité, nous accuserions un retard considérable dans notre programme ».

 

Un enseignant seul face à tous les niveaux

 

Plus alarmant encore, l’école du village Gbokosso  ne dispose que d’un seul enseignant pour tous les niveaux, du CI au CM2. Pour gérer cette situation aberrante, le directeur a dû mettre en place un système de rotation : « Je commence le matin et à 9h, je libère les élèves des classes de CI à CE2. De 9 heures à l’après-midi, je continue avec ceux du CE2 à CM2 ».

 

Les parents d’élèves du village Gbokosso, derniers remparts face à la démission de l’État

 

Devant l’inaction des autorités, les parents d’élèves tentent de construire un nouveau hangar avec leurs maigres moyens. Une initiative louable mais qui souligne l’abandon total des zones rurales par le ministère de l’Éducation nationale.

 

Le cri d’alarme du directeur aux autorités résonne comme un appel dans le désert : « S’il y a de grandes vacances, je leur demande de faire des tours dans les écoles pour voir les difficultés et les problèmes de chaque établissement ».

 

Cette situation à Gbokosso n’est malheureusement pas un cas isolé. Elle reflète la réalité brutale d’un système éducatif rural à l’agonie, où des milliers d’élèves centrafricains sont privés de leur droit fondamental à une éducation digne de ce nom. Pendant ce temps, les autorités brillent par leur absence, laissant les communautés locales se débrouiller seules face à ce naufrage éducatif.

 

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