la route nationale 1 en ruines
Bangui, CNC. L’axe routier Bangui-Bossembélé-Bossangoa-Bémal, censé être la vitrine du réseau routier centrafricain, n’est plus qu’un champ de nids-de-poule et d’ornières. Cette route nationale numéro 1 (RN1), jadis artère vitale pour le commerce avec le Tchad voisin, se délite année après année dans l’indifférence des autorités.
Un réseau routier à l’abandon.
Sylvain Bondinga, directeur de l’école mixte de Bémal, dresse un constat alarmant : “La RN1 est devenue un véritable cauchemar pour les usagers. Les véhicules s’enlisent dans la boue en saison des pluies et sont secoués par les ornières en saison sèche. Le trajet Bangui-Bémal, qui prenait autrefois une journée, peut désormais durer plus d’une semaine“.
Cette situation catastrophique ne se limite pas à la RN1. Dans tout le pays, de Bria à Boda, de Zémio à Paoua, les routes sont dans un état déplorable. Le réseau routier centrafricain, autrefois fierté nationale, n’est plus qu’un vaste chantier à ciel ouvert.
L’inaction coupable du gouvernement.
Depuis le départ de la société DROP, aucun entretien sérieux n’a été effectué sur la RN1. Les promesses de réhabilitation se sont évaporées aussi vite que les fonds alloués à ces travaux. Le gouvernement de Faustin-Archange Touadéra semble avoir abandonné tout projet d’amélioration des infrastructures routières.
Un habitant de Bossangoa, sous couvert d’anonymat, fustige cette inaction : “Le président Touadéra se déplace en avion et ne voit pas la réalité du terrain. Ses conseillers lui peignent un tableau idyllique, mais la vérité est que le pays s’enfonce dans le chaos à cause de ces routes impraticables“.
Des conséquences dramatiques.
L’état désastreux des routes a des répercussions graves sur l’économie et la vie quotidienne des Centrafricains. Les prix des denrées de première nécessité flambent en raison des difficultés d’acheminement. Les accidents de la route se multiplient, causant de nombreuses victimes.
Un commerçant de Bémal témoigne : “Avant, je faisais deux allers-retours par semaine à Bangui pour m’approvisionner. Aujourd’hui, je ne peux plus faire qu’un voyage par mois. Mes revenus ont chuté et je peine à nourrir ma famille“.
La MINUSCA, censée apporter son soutien à la réhabilitation d’une portion de la RN1 entre Bossembélé et Bossangoa, n’a pas encore tenu ses promesses. Avec cette saison des pluies, cette route nationale est totalement impraticable.
L’urgence d’agir.
La réhabilitation du réseau routier centrafricain, et en particulier de la RN1, est une nécessité vitale pour le développement du pays. Sans routes praticables, l’économie stagne, les populations s’isolent et la cohésion nationale s’effrite.
Il est grand temps que le gouvernement prenne la mesure de l’urgence et engage un vaste plan de rénovation des infrastructures routières. Sans cela, la République centrafricaine risque de s’enfoncer davantage dans l’isolement et la pauvreté.
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