Le pacte d’impunité entre la Centrafrique et Wagner : des mercenaires russes diplomates en RCA

Le pacte d’impunité entre la Centrafrique et Wagner : des mercenaires russes diplomates

 

the president Faustin Archange Touadera in a suit and tie with a group of people in front of him Faustin-Archange-Touadera-sous-la-protection-des-mercenaires-du-groupe-Wagner-en-Russie Centrafrique : Wagner, Bancroft et les jeux troubles de Touadera révélées par Martin Ziguelé
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Bangui, CNC. En 2017, le gouvernement centrafricain a conclu un accord secret avec le groupe paramilitaire russe Wagner, plaçant ses mercenaires hors d’atteinte de la justice nationale. Ce document, longtemps gardé confidentiel, révèle une clause choquante accordant un statut -diplomatique aux agents de Wagner. Ceci dit, c’est un véritable pacte d’impunité.

 

Wagner : une immunité totale sur le sol centrafricain., un pacte d’impunité

 

Ce pacte d’impunité stipule explicitement que les mercenaires de Wagner bénéficient d’une immunité comparable à celle des diplomates. Cette disposition, selon cet accord,  les protège de toute poursuite judiciaire en Centrafrique, quels que soient leurs actes.

 

« Les agents de Wagner ne peuvent être ni arrêtés, ni jugés par les tribunaux centrafricains. En cas d’infraction grave, ils sont simplement renvoyés en Russie », explique Me Paul Mbari, avocat spécialiste du droit international à Bangui.

 

Cette immunité, résultant de ce pacte d’impunité,  s’applique à l’ensemble du personnel de Wagner présent sur le territoire, des combattants aux conseillers militaires. Elle couvre toutes leurs activités, y compris celles sans lien avec leur mission officielle.

 

Le pacte d’impunité , une Justice à deux vitesses.

 

Cette situation crée une justice à deux vitesses, où les mercenaires russes échappent à toute responsabilité pénale sur le sol centrafricain.

 

« Un citoyen centrafricain qui commet un crime va en prison. Un mercenaire de Wagner qui fait la même chose rentre tranquillement chez lui », s’indigne Joseph Mballa, un activiste de droits de l’homme en  Centrafrique, .

 

Les conséquences de ce pacte d’impunité se font déjà sentir. De nombreux rapports des nations-unies et des ONG internationales faisant état des crimes de sangs et autres crimes commis par les hommes de Wagner, sans qu’aucune suite judiciaire ne soit donnée.

 

« Des mercenaires russes ont pillé mon village d’origine et tué 7 personnes. Quand nous avons voulu engager un avocat pour porter plainte, l’avocat nous a dit que c’était impossible, car les Wagner sont protégés sur le sol centrafricain   avec un pacte d’impunité », raconte anonymement à la rédaction du CNC un ressortissant de la région d’Ippy.

 

Un pacte d’impunité qui bafoue la souveraineté nationale.

 

En accordant une telle immunité à un groupe des mercenaires criminels, le gouvernement centrafricain abandonne une importante part de sa souveraineté.

 

« C’est comme si nous avions donné un blanc-seing à un groupe des criminels transfrontaliers   étrangers», analyse le professeur Michel Balézou, enseignant à l’Université de Bangui. « Aucun État de droit ne peut accepter qu’une partie de sa souveraineté échappe totalement à sa juridiction».

 

Cette situation pose également la question du contrôle réel exercé par Bangui sur les activités de Wagner. Plusieurs incidents ont montré que le groupe agissait de manière totalement autonome, sans en référer aux autorités centrafricaines.

 

Un précédent dangereux.

 

L’accord avec Wagner crée un précédent inquiétant. D’autres groupes armés présents dans le pays, tel que les rwandais, pourraient réclamer des privilèges similaires, menaçant encore davantage l’intégrité du système judiciaire centrafricain.

 

« Si nous acceptons que des mercenaires soient au-dessus des lois, c’est la porte ouverte à tous les abus », avertit Me Gondjolo. « Nous risquons de voir notre pays se transformer en zone de non-droit. »

 

Malgré les critiques, le gouvernement centrafricain maintient cet accord controversé. Le président Kongoboro , artisan de ce rapprochement avec Wagner, reste sourd aux appels de certains de ses conseillers à la révision du texte.

 

 

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