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Exclusion d’Élèves à FATEB : Défense des Droits de l’Enfant ou Excès de Sévérité ?

Exclusion d’Élèves à FATEB : Défense des Droits de l’Enfant ou Excès de Sévérité ?

 

Faculté évangélique de Bangui
Faculté évangélique de Bangui

 

 

Bangui, 03 mai 2024 (CNC)

À Bangui, capitale de la République centrafricaine, une affaire d’exclusion à l’établissement évangélique FATEB a ravivé les débats sur l’éducation et la discipline des enfants. La controverse éclate après la diffusion d’une vidéo choquante sur les réseaux sociaux, mettant en lumière les tensions entre les valeurs éducatives et les droits individuels des jeunes élèves.

 

Au centre de la controverse réside la question cruciale de la discipline des enfants. Les parents conscients soulignent à juste titre qu’à un jeune âge, il est impératif de guider les enfants vers des comportements respectueux et appropriés. La diffusion de discussions sur des réseaux sociaux en groupe sur des sujets aussi sensibles que la sexualité est un rappel alarmant de la nécessité de vigilance dans nos écoles.

 

Cependant, certains membres de la communauté éducative, comme Rémy Djiamouss du Centre pour la promotion et la défense des droits de l’enfant, soulèvent des préoccupations quant à la sévérité de la décision de la FATEB d’exclure ces 5 élèves. Ils mettent en avant l’importance de l’intérêt supérieur de l’enfant et du droit à l’éducation, inscrits dans la loi.

 

Rémy Djiamous, président du CP2E, a vivement critiqué cette décision jugée trop sévère. Selon lui, elle va à l’encontre de la loi, enfreignant notamment l’article 4 du code de protection de l’enfant qui prône l’intérêt supérieur de l’enfant. Pour lui, le droit à l’éducation, inscrit dans l’article 107, est un pilier essentiel, ne laissant aucune place à l’exclusion brutale des apprenants.

 

“Nous estimons que cette sanction est excessivement sévère et qu’elle ne respecte pas la législation en vigueur dans notre pays. En effet, nous disposons d’un code de protection de l’enfant en République Centrafricaine, qui stipule clairement dans son article 4 que toute décision ou mesure doit être prise dans l’intérêt supérieur de l’enfant. Par conséquent, il est primordial de prioriser cet intérêt supérieur, notamment en garantissant le droit à l’éducation, tel que le prévoit l’article 107 du même code. Ce droit implique que tous les parents doivent inscrire leurs enfants à l’école, les accompagner dans leur parcours éducatif, et veiller à leur bien-être, même ceux qui ont la garde des enfants. Nous considérons qu’il est essentiel de prendre des mesures proportionnées qui tiennent compte de l’âge des enfants, sans recourir à des exclusions. En effet, une telle mesure va à l’encontre de la loi.”, a déclaré monsieur Remy Djamous.

 

Loin de nier la gravité des propos tenus par ces jeunes élèves, le débat s’enlise dans la quête d’un équilibre entre la sanction nécessaire et la préservation du droit fondamental à l’éducation. Certes, les valeurs évangéliques de l’établissement peuvent dicter des normes strictes de conduite, mais comment concilier ces valeurs avec le respect des droits individuels des enfants ?

 

Pourtant, il est essentiel de reconnaître que FATEB n’est pas l’unique bastion de l’éducation à Bangui. D’autres établissements offrent des alternatives éducatives aussi importante aux parents, soulignant ainsi la nécessité pour les écoles de maintenir des normes de conduite strictes, mais pas nécessairement punitives.

“Nous avons déjà entrepris une première démarche en adressant une lettre à l’établissement concerné, afin de demander aux responsables de reconsidérer leur décision. Si aucune action n’est entreprise dans un délai d’une semaine, nous prendrons nos responsabilités en saisissant les instances compétentes pour que justice soit rendue.”, conclut monsieur Remy Djamous.

 

Dans la quête d’un équilibre délicat entre la discipline nécessaire et le respect des droits fondamentaux des enfants, cette affaire souligne l’importance de la réflexion et de la médiation. Alors que les débats font rage, gardons à l’esprit que l’objectif commun est la protection et le bien-être des enfants, garants de l’avenir de notre société. Espérons que cet incident serve de catalyseur à des discussions constructives et à des actions concertées, œuvrant pour un juste équilibre entre discipline et compassion dans nos institutions éducatives.

 

Par Prisca VICKOS

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