Bangui, République centrafricaine – Le Centrafricain aimerait-il la situation de misère indescriptible dans laquelle il vit depuis les 7 dernières années qu’il ne veut rien risquer pour que cela change ? Comme on le dit souvent, « il n’existe pas de mauvais dirigeant, mais plutôt un mauvais peuple ». C’est le cas des Centrafricains et de leur dirigeant.
Rédigé par Prisca VICKOS
Publié par Corbeaunews-Centrafrique (CNC), le mardi 21 février 2023
Le Centrafricain aimait-il sa condition de misère?
Comment expliquer que les 5 millions des Centrafricains se laissent mener par le bout du nez par quelques dizaines d’individus de la capitale Bangui? Il est inutile de rappeler combien la vie du Centrafricain n’intéresse pas les dirigeants.
En 2016 et en 2020, nous avons prétendument élu des représentants pour travailler pour notre bien, ils sont nos employés, mais ces derniers n’ont fait que continuer avec un système hérité de leurs prédécesseurs, même pire encore.
La corruption pratiquée par nos autorités est généralisée.
Les Centrafricains sont obligés de payer des services déjà rémunérés par l’État grâce aux taxes que les citoyens ont réglés. Donc, à chaque fois, il faut payer deux fois, et ceci partout, à tous les niveaux: dans les bureaux, aux contrôles routiers, à l’hôpital, lors des concours, dans les commerces et autres.
En plus, avec la démagogie, nos autorités se prennent pour des demi-dieux. Ils augmentent de près de 100% les prix des produits. Ceux de l’essence, des transports, de la communication, etc. ont récemment presque doublé. Sans se soucier réellement à la souffrance de la population centrafricaine. Le paiement des frais de la société de mercenariat russe Wagner est devenu prioritaire pour eux.
C’est d’ailleurs malheureusement bien connu par les populations centrafricaines que les gouvernants qui arrivent au pouvoir deviennent en un éclair de temps milliardaires. C’est le cas de monsieur Simplice Mathieu Sarandji, Fidèle Gouandjika, Firmin NGRÉBADA, Félix Moloua, Pierre Somsé, Arthur Piri, Sani Yalo et bien d’autres. Ils vivent exagérément au-dessus du niveau de vie de leur pays. Ils possèdent des parcs automobiles de dernière génération. Ils gèrent l’État comme si c’était leur propriété privée.
Pieds et mains liées ou simple inaction complice du Centrafricain ?
Le peuple a normalement deux voies pour sanctionner ses dirigeants. Les élections et le soulèvement populaire. Les élections sont la voie légitime de se choisir des dirigeants pour remplacer ceux qui auraient failli à leur mission et reconduire ceux qui ont bien travaillé. Mais voilà que depuis 2016, on nous prive de ce droit. On préfère organiser des élections bâclées ou tronquées et choisir des dirigeants corrompus.
Et que fait le Centrafricain pendant tout ce temps ?
Rien, ou presque.
Si cette voie de sanctionner nos dirigeants via le vote est confisquée, le centrafricain, s’il voulait vraiment un changement, aurait déjà enclenché une révolution.
À Bangui il y a plus de 1,5 million d’habitants. Il suffirait qu’un demi-million d’habitants marchent pacifiquement dans la capitale, qu’ils aillent au Palais de la renaissance et au Parlement pour démettre tous les dirigeants prétendument élus et imposer que le changement s’opère. On ne voit pas l’armée ni la police tuer 500 000 personnes qui ne font que marcher pacifiquement. Une mobilisation d’une telle ampleur ferait écho dans tout le pays et le modèle serait suivi comme lors des manifestations ou alors les grands mouvements de 1979 qui avaient fait fléchir Bokassa.
Le peuple en a-t-il vraiment marre ?
Mais à notre avis le Centrafricain ne souffre pas encore assez pour se révolter. Il subit tout sans broncher parce qu’il ne se sent pas encore assez humilié par ceux qui le dirigent.
Quand il arrivera que le peuple en ait vraiment marre, il suffira de quelques jours pour que tout change radicalement. En attendant ce jour, comprenez que le Centrafricain aime sa situation actuelle, il aime sa maladie qu’il ne veut pas encore en guérir.
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