Un pro-occidental condamné à 10 ans de prison en Centrafrique : Lionel Dounda face à l’injustice du pouvoir

Publié le 1 février 2024 , 5:10
Mis à jour le: 1 février 2024 5:34 am

Un pro-occidental condamné à 10 ans de prison en Centrafrique : Lionel Dounda face à l’injustice du pouvoir

 

Regis Lionel Dounda
L’ancien Ministre Regis Lionel Dounda, profil sur Twitter

 

 

 

 

Bangui, 01 février 2024 (CNC) – Dans les arcanes du pouvoir en République Centrafricaine, l’affaire de l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Lionel Dounda, révèle un récit complexe de rivalités politiques et de jeux d’influence. Incarcéré pour des allégations de détournement, Dounda représente bien plus qu’un simple acteur politique. Son ostracisation par le gouvernement et son abandon par la communauté internationale soulèvent des questions profondes sur la loyauté, les alliances politiques et les enjeux géopolitiques dans le pays. Plongeons dans les méandres de cette affaire, où les coulisses du pouvoir se mêlent au silence assourdissant de la scène internationale.

 

Les tensions politiques et les conflits d’intérêts : La résistance de Lionel Dounda

 

Au cœur des luttes politiques en République Centrafricaine se trouve l’ancien ministre de l’Administration des Sports, Lionel Dounda. Dans un gouvernement divisé entre les partisans des Wagners et les alliés occidentaux, Dounda s’est distingué par sa défense inébranlable des intérêts pro-occidentaux, malgré les menaces et les pressions.

 

Sous son mandat au ministère de la jeunesse et des sports, Dounda a fait face à une opposition farouche de la part des partisans des Wagner et des forces russes, qui dominaient largement le paysage politique. Sa résistance obstinée aux demandes des Wagner, notamment en refusant une demande d’utilisation du stade de 20 000 places pour leur propagande, a provoqué une escalade des tensions au sein du gouvernement.

 

Cependant, c’est sa participation à la cérémonie de rotation de l’armée française qui a marqué un tournant décisif dans sa carrière politique. Dans un discours audacieux, Dounda a affirmé l’importance de lamitié franco-centrafricaine, déclarant que l’armée française était le premier partenaire de la jeunesse centrafricaine. Cette déclaration a déclenché un tollé parmi les partisans des Wagner et leurs alliés, remettant en question les alliances politiques dominantes et provoquant la colère de l’ancien Premier Ministre, Firmin Ngrebada.

 

La confrontation directe entre Dounda et Ngrebada a exacerbé les tensions politiques et a conduit à des manœuvres pour discréditer et destituer Dounda de ses fonctions ministérielles. Malgré les obstacles et les attaques politiques, Dounda a maintenu sa position, affirmant son engagement envers les valeurs occidentales et la démocratie.

 

La résistance de Dounda face aux pressions politiques et son refus de compromettre ses convictions pro-occidentales ont été l’un des éléments déterminants de son arrestation et de son incarcération ultérieure. Son histoire illustre les défis et les dangers auxquels sont confrontés les politiciens démocrates dans un environnement politique souvent hostile et contesté.

L'ancien ministre Lionel Dounda à la cérémonie de rotation des forces françaises à Bangui
L’ancien ministre Lionel Dounda à la cérémonie de rotation des forces françaises à Bangui

 

La campagne de déstabilisation contre Lionel Dounda

 

La campagne de déstabilisation contre l’ancien ministre Lionel Dounda a été caractérisée par une série de manœuvres politiques orchestrées au plus haut niveau du gouvernement centrafricain. Motivée par des intérêts politiques et des rivalités personnelles, cette campagne visait à discréditer et à évincer Dounda de son poste ministériel.

 

Au cœur de cette campagne se trouvait une mission claire : pulvériser Dounda et le priver de tout soutien politique et institutionnel. Le Conseil National de la Jeunesse (CNJ) et la Fédération Centrafricaine de Football ont été mobilisés pour semer la discorde et créer des obstacles pour Dounda au sein de son ministère.

 

Les quatre jours précédant l’investiture de Touadera ont été marqués par un événement décisif : la participation de Dounda à la cérémonie de rotation des troupes françaises. Cette action a suscité l’indignation parmi les partisans de la ligne dure de Toadera et du groupe Wagner, déclenchant une série de réactions au plus haut niveau du gouvernement.

 

Une réunion d’urgence au palais présidentiel, présidée par Touadera lui-même, a abouti à une décision sans équivoque : le limogeage immédiat de Dounda. Cette décision, influencée par l’insistance de Ngrebada pour habiller politiquement le limogeage, a été le point culminant d’une série de tensions politiques croissantes au sein du gouvernement.

 

Malgré plusieurs tentatives pour trouver des motifs d’accusation contre Dounda, aucune n’a réussi à entacher sa réputation ou à fournir des preuves tangibles de malversations. Les accusations de détournement d’argent des footballeurs ont été montées de toutes pièces, tandis que les pièges tendus aux femmes ont échoué à porter leurs fruits.

 

Finalement, c’est l’insinuation d’une affaire impliquant le neveu du premier ministre Firmin Ngrebada, monsieur Nzewe qui a été utilisée comme prétexte pour justifier son arrestation et sa mise en détention. Les institutions de contrôle, telles que l’Inspection Générale d’État (IGE) et la Haute Autorité de la Bonne Gouvernance, ont été mobilisées pour appuyer l’arrestation de Dounda, soulignant ainsi l’ampleur de la campagne de déstabilisation orchestrée contre lui.

 

Les manœuvres politiques et les accusations contre Lionel Dounda

 

La destitution de l’ancien ministre Lionel Dounda n’était pas seulement le résultat de luttes politiques internes, mais aussi d’une série de manœuvres politiques et d’accusations sournoises visant à discréditer sa réputation et à le fragiliser politiquement.

 

Malgré plusieurs tentatives pour trouver des motifs d’accusation crédibles, les adversaires de Dounda ont fait face à des obstacles majeurs. Les accusations de détournement d’argent des footballeurs, montées de toutes pièces, ont rapidement été discréditées pour leur manque de preuves tangibles.

 

De même, les pièges tendus aux femmes dans le but de compromettre Dounda ont échoué à porter leurs fruits, laissant ses détracteurs dans une impasse stratégique. Face à l’échec de ces tentatives, les forces politiques opposées à Dounda ont cherché d’autres moyens pour justifier son arrestation et sa mise en détention.

 

C’est alors qu’est apparue l’insinuation d’une affaire impliquant Nzewe, utilisée comme prétexte pour justifier son arrestation. Cette manœuvre subtile, suggérée par les alliés politiques de Dounda, a été exploitée pour fournir un semblant de légitimité à son incarcération, malgré l’absence de preuves tangibles.

 

L’abandon par la Communauté internationale

 

L’abandon de Lionel Dounda par la communauté internationale constitue un aspect troublant de son incarcération et soulève des questions profondes sur la solidité des alliances politiques et l’engagement envers les principes démocratiques et les droits de l’homme.

 

Malgré son soutien pro-occidental et pro-français, Dounda a été laissé à son sort, sans aucune réaction significative de la part des gouvernements étrangers ou des organisations internationales. Cette absence de soutien contraste vivement avec les valeurs proclamées par les partenaires occidentaux de la République Centrafricaine, mettant en lumière le cynisme et les intérêts politiques qui sous-tendent souvent les relations internationales.

 

L’indifférence de la communauté internationale à l’égard du sort de Dounda soulève des questions sur la crédibilité et l’efficacité des mécanismes de protection des droits de l’homme et de la démocratie à l’échelle mondiale. Alors que les violations des droits de l’homme et les atteintes à la démocratie sont dénoncées dans d’autres régions du monde, le silence autour du cas de Dounda met en lumière les incohérences et les compromis qui caractérisent souvent la politique internationale.

 

De plus, l’abandon de Dounda par la communauté internationale envoie un message troublant aux jeunes politiciens et aux défenseurs des droits de l’homme dans le monde entier. En laissant impunément un acteur politique être persécuté pour ses convictions et ses actions, la communauté internationale compromet sa crédibilité et sa capacité à défendre les valeurs universelles de liberté et de justice.

 

Les défis de la démocratie et de l’État de droit en République centrafricaine

 

L’affaire de l’ancien ministre Lionel Dounda soulève des questions fondamentales sur les défis persistants de la démocratie et de l’état de droit en République Centrafricaine. Son incarcération et son abandon par la communauté internationale mettent en lumière les tensions politiques et les rivalités personnelles qui entravent la stabilité politique du pays.

 

L’absence de soutien de la part de la communauté internationale souligne également les incohérences et les compromis qui caractérisent souvent la politique internationale, mettant en question l’engagement envers les principes démocratiques et les droits de l’homme.

 

Enfin, l’arrestation de Dounda souligne l’urgence d’une réforme politique et judiciaire en République Centrafricaine, afin de garantir l’indépendance du système judiciaire et le respect des droits fondamentaux de tous les citoyens. Il est essentiel que le gouvernement s’engage à renforcer l’état de droit et à promouvoir la démocratie pour assurer la stabilité politique et le respect des droits de l’homme dans le pays.

 

En définitif, l’affaire de Lionel Dounda met en lumière les défis et les dilemmes auxquels sont confrontés les acteurs politiques et les citoyens en République Centrafricaine. Elle souligne l’importance de la vigilance citoyenne et de l’engagement envers les principes démocratiques pour surmonter les obstacles à la démocratie et à l’état de droit dans le pays.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

Corbeaunews Centrafrique

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