Scandale dans l’affaire des munitions d’armes de guerre interceptées à Bambari : libération de tous les suspects

Publié le 24 mai 2023 , 7:45
Mis à jour le: 24 mai 2023 3:10 pm

Scandale dans l’affaire des munitions d’armes de guerre interceptées à Bambari : libération de tous les suspects

 

Abdoulback ramadane, l'un des trois suspect maintenu à la SRI dans l'affaire de trafic de minutions de guerre
Abdoulback ramadane, l’un des trois suspect maintenu à la SRI dans l’affaire de trafic de minutions de guerre

 

 

Bangui, 25 mai 2023 (CNC) — Une histoire sombre et choquante secoue la Centrafrique, mettant en lumière un trafic d’armes de guerre et de munitions impliquant le frère du ministre d’Etat de la justice, Arnaud Djoubaye Abazène. Quatre caissettes de munitions d’armes de guerre AK-47 ont été interceptées dans un véhicule appartenant au frère du ministre à Bambari, chef-lieu de la préfecture de la Ouaka. Bien que plusieurs personnes aient été retrouvées dans le véhicule, toutes, à l’exception d’une, ont été relâchées, créant ainsi un véritable scandale.

 

Nos investigations ont révélé que ce trafic d’armes et de munitions était dirigé par un groupe de cinq soldats des Forces armées centrafricaines (FACA) originaires de la Vakaga et tous apparentés au ministre d’Etat de la Justice Abazène. Depuis plus de cinq ans, selon nos sources, ces soldats achètent régulièrement des caissettes de munitions à Bangui pour les acheminer par voie terrestre vers le nord, où leurs parents sont impliqués dans des groupes armés. Mais c’est le 19 mai dernier que leur plan a été déjoué lorsque le véhicule 4×4 du frère du ministre, chargé de cette transaction, a été arrêté par les forces de l’ordre à Bambari alors qu’il se rendait à Bria en provenance de Bangui.

Lors des interrogatoires, des explications contradictoires ont fusé dans toutes les directions. Le conducteur a accusé l’un des passagers d’être le propriétaire des munitions, tandis qu’un autre a prétendu qu’elles étaient destinées à la chasse. Enfin, un autre passager a avoué que les munitions devaient être transportées à Bria avant d’être acheminées en moto jusqu’à Ouadda, où elles étaient destinées au chef rebelle Ali Mohamed, également connu sous le nom de B13 et chef d’état-major du PRNC.

L’ampleur de cette affaire est d’autant plus frappante que la gendarmerie de Bambari a joué un rôle déterminant dans son éclaircissement. Les quatre membres de l’équipage ont été transférés dès le lendemain à la gendarmerie de Bangui et ont été placés en détention provisoire à la section de Recherche et d’Investigation. Cependant, après leur audition par les enquêteurs, trois d’entre eux ont été relâchés sans explication, laissant seulement l’un d’entre eux en garde à vue.

Lors de leur libération, une équipe de notre rédaction a pu s’entretenir avec les suspects relâchés, et leurs révélations ont été à la fois choquantes et révélatrices de la complexité de la situation. Il a affirmé qu’il était préférable de sacrifier l’un d’entre eux pour sauver les trois autres, déclarant que c’était la meilleure stratégie. Selon eux, l’individu actuellement en garde à vue serait libéré par leur oncle, le ministre Arnaud Djoubaye Abazène, une fois que l’affaire serait oubliée par les Centrafricains, probablement dans un délai d’un à deux mois.

Il est important de souligner qu’un des soldats impliqués dans ce trafic, Frédéric Ndomodeko du sixième Bataillon d’infanterie, est le neveu direct du ministre Arnaud Djoubaye Abazène. Même son frère aîné,  monsieur Ndomodeko paterne, ressortissant de l’ENA de Lomé promotion 2016-2019  finance-trésor, c’est le propriétaire du véhicule incriminé, monsieur Déya Abazène, un douanier, et le ministre Arnaud Djoubaye Abazène qui avaient financé ses études à Lomé.

Il est inquiétant de constater que toute une famille est impliquée dans ce trafic d’armes et de munitions vers le nord du pays, et cela depuis plus de cinq ans. Cette affaire met en lumière la manière dont les proches du président Touadera sont impliqués dans diverses activités criminelles, tout en étant les premiers à critiquer les autres. Dans ces conditions, comment la nation centrafricaine peut-elle progresser ?

Il est désormais primordial que les autorités fassent toute la lumière sur cette affaire et prennent des mesures adéquates pour garantir que les responsables de ce trafic illégal d’armes de guerre soient tenus pour compte. Les Centrafricains doivent pouvoir faire confiance à leurs dirigeants et avoir l’assurance que de telles pratiques criminelles ne resteront pas impunies.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de Publication du CNC

 

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