Réincarcération de l’ancien ministre Dieudonné Ndomaté au camp de Roux : Un Acharnement Politique Dénué de Preuves
L’arrestation de Dieudonné Ndomaté au Cameroun, suivie de son transfert forcé à Bangui, expose une fois de plus les failles béantes de la justice centrafricaine. Libéré en deux mille vingt-deux faute de preuves, Ndomaté subit aujourd’hui un acharnement judiciaire insensé et politiquement motivé.
Bangui, 03 juillet 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Retour sur l’arrestation de l’ancien ministre Dieudonné Ndomaté en 2021.
Dieudonné Ndomaté, ancien ministre du Tourisme, avait été arrêté pour la première fois en mai deux mille vingt-et-un à Bouca. Accusé d’association de malfaiteurs, de rébellion et d’autres infractions, il avait été transféré à Bangui et incarcéré provisoirement à la section des recherches et d’investigation de la gendarmerie. Il avait ensuite été placé en mandat de dépôt à la prison du camp de Roux. À cette époque, ce coup de filet intervenait dans un contexte de lutte contre les groupes armés, dont Ndomaté était soupçonné d’être membre actif.
Un procès sans preuves et une libération justifiée.
En mai deux mille vingt-deux, Ndomaté, avec seize autres coaccusés, avait comparu devant la cour criminelle de Bangui. Le procès avait révélé un manque flagrant de preuves contre lui. Malgré les lourdes accusations portées, les enquêtes de moralité et les témoignages en sa faveur avaient poussé le tribunal à le libérer, soulignant l’absence de fondement des accusations.
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Une arrestation inexplicable au Cameroun.
Deux ans après sa libération, Dieudonné Ndomaté avait quitté la République centrafricaine pour le Cameroun afin de finaliser une bourse allemande d’études. Mais à son arrivée, il a été arrêté par les autorités camerounaises sans explication claire. Ces dernières l’ont rapidement transféré à la frontière centrafricaine à Béloko, où il a été remis aux autorités locales. Ce traitement arbitraire, en totale violation de ses droits, provoque des interrogations sur la complicité entre les deux États.
Retour en prison : une justice aveugle.
Transféré à Bangui à bord du véhicule de l’OCRB, Dieudonné Ndomaté a été immédiatement incarcéré à la prison du camp de Roux. Aucune nouvelle preuve n’a été présentée pour justifier cette détention. Les mêmes accusations de rébellion et d’association de malfaiteurs ont été réactivées, montrant un acharnement judiciaire inexplicable. Comment justifier une telle réincarcération alors que la justice l’avait déjà libéré par manque de preuves ?
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Pourquoi le Cameroun a-t-il arrêté Ndomaté ?
Cette nouvelle arrestation soulève de sérieuses questions sur les raisons derrière l’intervention camerounaise. Ndomathé n’avait aucun mandat d’arrêt contre lui et jouissait de la liberté de mouvement après son acquittement. Le Cameroun peut-il fournir des preuves justifiant son arrestation et son transfert forcé ? Cette action semble indiquer une coopération douteuse avec les autorités centrafricaines, suggérant un alignement sur des pratiques autoritaires et répressives. Les organisations de défense des droits de l’homme doivent se saisir de cette affaire pour en éclaircir les zones d’ombre et garantir la protection des droits de Ndomathé.
Un système judiciaire en faillite.
La réincarcération de Dieudonné Ndomaté révèle un système judiciaire centrafricain gangrené par la corruption et les manipulations politiques. Les droits fondamentaux de Ndomaté sont bafoués, et il est maintenu en détention arbitraire depuis deux mois. Ce traitement inhumain est le reflet d’une justice sélective et dysfonctionnelle qui opère sous l’influence des puissants.
Il convient de rappeler que le cas de Dieudonné Ndomathé est emblématique des dérives autoritaires en République centrafricaine. La communauté internationale doit se mobiliser pour dénoncer cette parodie de justice et exiger sa libération immédiate. Sans une intervention vigoureuse, la RCA continuera de sombrer dans l’injustice et la répression, où les droits de ses citoyens sont constamment menacés.
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