Réaction du parti ITA sur la montée de la violence associée à la crise sociale en Centrafrique

Publié le 21 février 2023 , 6:40
Mis à jour le: 21 février 2023 3:15 pm

 

Bangui, République centrafricaine – La détérioration de la situation sécuritaire et socio – économique, doublé par la crispation de l’atmosphère politique actuelle dans le pays interpelle tous centrafricains conscients de la réalité de son pays.  Ainsi, le parti ITA (Initiative  pour une transformation par l’action), dirigée par l’honorable député Dominique Yandocka sort de son silence et interpelle les centrafricains. Pour ITA, il faut regarder les choses en face. La montée de la violence associée à la crise sociale que nous traversons en ce moment expose notre pays à un risque d’implosion sans précédent.

Ci-dessous, l’extrait de sa déclaration.

les électeurs devant un bureau de vote

 

DECLARATION

 

Centrafricaines, Centrafricains, chers compatriotes,

Depuis quelques mois, notre pays traverse une situation de tension politique doublée d’une ambiance de ni paix, ni guerre avec une insécurité persistante dans le pays. À cela s’ajoute une tension sociale due au manque de ressources financières qui, malheureusement, ne semble être qu’à ses débuts.

Chers compatriotes, il faut regarder les choses en face. La montée de la violence associée à la crise sociale que nous traversons en ce moment expose notre pays à un risque d’implosion sans précédent. On enregistre ces derniers temps des pertes en vies humaines dans des affrontements armés où certains éléments de nos forces de défense et de sécurité sont faits prisonniers. Ce que, nous déplorons et condamnons avec fermeté.

Mais, posons-nous les bonnes questions : Quelles sont les priorités d’une action de redressement d’un pays sinistré comme le nôtre ? Que fait l’exécutif pour répondre aux besoins du peuple, qui n’aspire plus jamais qu’à la paix, la sécurité et l’amélioration de sa condition sociale ?

Malheureusement face à ces questions, combien cruciales et capitales pour la vie de notre nation, nous assistons impuissamment à l’inefficacité du gouvernement face aux responsabilités qui sont les siennes. L’injustice sociale s’est irriguée en règle républicaine ; nos forces de défense et de sécurité qui manquent des moyens matériels et financiers pour remplir efficacement leurs missions.

L’imbrication des intérêts publics et privés, les fraudes fiscales et douanières, des dépenses tous azimuts sans impact sur l’amélioration des conditions des vies des populations, la corruption et le laxisme ambiant sont les causes majeures de la faiblesse de l’État.

Plus grave encore, le gouvernement signe des accords avec des sociétés privées aux pratiques douteuses, qui mettent le pays en coupe réglée, exploitant de manière anarchique les ressources naturelles du pays sans versement de taxes ni redevances dans les caisses de l’État où encore rendre des comptes.

Cette faiblesse organisée rend ce gouvernement incapable de protéger les Centrafricains comme le prévoit la Constitution.

De ce constat, le Mouvement ITA fidèle à sa philosophie et dans l’intérêt de la stabilité et de la paix que nous recherchons tous pour notre pays, lance un appel d’urgence à un pourparlers avec toutes les forces vives de la nation, les groupes armés, nos partenaires du développement ainsi qu’aux pays frères.

Le Mouvement ITA appelle au dialogue inclusif encore une fois de plus. Oui au dialogue que certains considèrent comme « non nécessaire » ou « de trop » sous prétexte qu’il y a eu beaucoup de dialogues en Centrafrique. Oui, nous ne devons pas nous lasser de dialoguer. Oui, il nous faut un VRAI DIALOGUE, pas des échanges ficelés d’avance, pas de dialogue exclusif, pas des faux rassemblements au nom du dialogue tant demandé.

La paix se construit et sa construction se fait par le dialogue. Penser que le dialogue est inutile et que seule la guerre est la solution est une erreur qui nous conduirait dans une crise inédite qui échapperait à tout contrôle. Ne nous trompons pas, le calme obtenu par une victoire militaire n’est pas la paix.

Toutes ces crises et violences qu’a connues notre pays ont provoqué une rupture de confiance de la part des investisseurs, des partenaires, de la communauté internationale et de nos voisins. C’est pourquoi, nous demandons également que soient associés au prochain dialogue, les pays voisins disposés à apporter leur contribution pour la construction de cette paix durable . Nous devons nous engager à ce que nos frontières soient des lignes de coopération pacifique et non des zones de déstabilisation.

La paix n’a pas de prix et le dialogue auquel nous appelons est la clé de la réconciliation. Il n’est pas le fait des seuls responsables, gouvernement et personnes opposées. Il va nous permettre de déboucher aussi sur des réformes nécessaires.

Toujours fidèle à son attachement aux intérêts supérieurs du peuple, le Mouvement ITA appelle le Chef de l’État à reconsidérer sa vision de la paix en faisant preuve d’un patriotisme élevé par la tenue d’un dialogue inclusif toujours réclamé. Le Mouvement ITA n’est pas de ceux qui pensent qu’il est trop tard.

 

Aucun article à afficher