RCA : une république bananière instaurée

Publié le 5 décembre 2021 , 7:48
Mis à jour le: 5 décembre 2021 2:29 pm

 

Bangui, 6 décembre 2021 (Corbeaunews – Centrafrique ) – Si l’arrestation du ministre de l’Elevage Hassan Bouba le 19 novembre 2021 pour crime de guerre et crime contre l’humanité a été un succès, c’est grâce au respect et à l’application de la règle de la séparation des pouvoirs par les juges de la Cour. Son mandat d’amener a été monté comme il se doit sans que le pouvoir exécutif ait informé. C’est une fois inculpé après son audition en présence de son avocat et renvoyé à la prison militaire de camp de Roux que le président Faustin Archange Touadéra et son ministre de la Justice Arnaud Djoubaye Abazène sont informés. Alors ensemble avec les mercenaires russes, ils décident d’infliger un violent camouflet à la CPS pour qu’elle ne répète pas sur les autres ministres dans le viseur de la justice internationale. Et c’est chose faite.

Faustin Archange Touadera à gauche et son ex-ministre de l'élevage Hassan Bouba, interpellé par la cour pénale spéciale à droite
Le Président de la République Faustin Archange Touadera à gauche et son ex-ministre de l’élevage Hassan Bouba, interpellé par la cour pénale spéciale à droite. Photo combinée par la rédaction du CNC le 22 novembre 2021

 

D’après nos informations, c’est le ministre de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazène, pressenti être la prochaine cible de la CPS, qui a pris de lead de la stratégie. Dans son plan de soustraction d’Hassan Bouba, il a proposé le déploiement des éléments de sécurité, garde présidentielle, afin d’empêcher que le détachement des gendarmes mis à la disposition de la CPS vient le chercher pour le ramener aux juges dans le délai de sa garde à vue et d’ordonner ensuite au régisseur sous son autorité de le libérer après 10 heures 00, heure à laquelle, il ne doit plus être incarcéré dans cette prison, sauf une autre ordonnance ou un mandat de dépôt. Mais ce qu’ignore ce ministre, magistrat de son état, qu’entre, la CPS travaille sur le dossier avec l’avocat de l’inculpé, un mandat de dépôt a été décerné à son encontre.

Pour les partenaires internationaux au chevet de la Centrafrique en guerre depuis plus de 30 ans, l’acte de libération manu militari du criminel Hassan Bouba préparé et soutenu par le pouvoir exécutif est non seulement une violation de la loi fondamentale du pays, mais une transformation de la République démocratique à une république bananière.

 

Violation de serment par le président Touadera

À en croire aux dispositions de la Constitution du 30 mars 2016, Constitution que le président Touadera avait jurée de la respecter, l’acte posé par le pouvoir exécutif est la forme parfaite de dictature et d’oppression, de division et entretien de la haine prescrite par la Constitution. Le président Touadera viole ainsi donc allègrement la Constitution et des lois de la république.

D’après la Constitution, la séparation des pouvoirs est le socle de la paix et de l’unité nationale au même titre que l’inclusion, la concertation et l’inclusion. Le peuple centrafricain est : « résolu à construire un État de droit fondé sur une démocratie pluraliste, le respect de la séparation et l’équilibre des pouvoirs en vue de garantir la sécurité des personnes, des biens, la protection des plus faibles… » et « convaincu que seul un État de droit peut garantir la protection des droits de l’Homme»

Un défi lancé à la Communauté internationale.

La libération manu militari de Hassan Bouba et la position prise par la CPC, suivi de celle des avocats centrafricains, a poussé les chancelleries occidentales et les principaux bailleurs de la Centrafrique, à s’interroger sur le comportement intrinsèque de l’homme qui est le président Touadera.

D’après nos sources bien renseignées au palais de la Renaissance, la confiscation des téléphones, des ordinateurs et de tous les documents retrouvés sur le bureau du ministre Hassan Bouba, lors de son arrestation, y compris, une partie de son projet de la loi des finances, est la source de piqure des nerfs du président Touadera.

D’après ces sources, ces outils, sous séquestre actuellement à la CPS, pourraient révéler d’autres présumés criminels très intéressants pour les juges et ont provoqué d’énormes crises des nerfs et insomnies au sein de l’Exécutif. Des porte-paroles ont eu des bouches fermées, le visage de Touadera se referme l’empêchant de se lever pour applaudir le jour du défilé et d’annuler toute sa participation aux autres festivités.

D’après nos sources, le président Touadera a demandé à ses ministres issus des groupes armés de ne plus hasarder de voyager en Europe et en dehors d’Afrique centrale.

 

Par Gisèle MOLOMA

Journaliste rédacteur

Alain Nzilo

Directeur de publications

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