RCA : quand le porte-parole du gouvernement confirme le maintien de Sarandji à la primature.

Publié le 20 février 2019 , 8:15
Mis à jour le: 21 février 2019 2:02 am

 

Bangui (CNC) – Lors de la conférence de presse conjointe avec la Minusca le mercredi 20 février dernier, le porte-parole du gouvernement, Ange Maxime Kazagui, confirme, sans le savoir, la décision prise par le Président Touadera lors du conseil des ministres, c’est-à-dire maintenir le Premier ministre actuel à son poste jusqu’à nouvel ordre.

 

« Dès que l’accord a été signé, nous avons pris toutes les dispositions pour faire ce qui était demandé ou requis. L’accord est en train d’être mis en œuvre…, et il n’y a pas de souci concernant le prochain remaniement du gouvernement… » déclare le porte-parole du gouvernement devant la presse ce mercredi 20 février.

Alors que les Centrafricains, y compris la presse nationale se sont alarmée non seulement contre la décision du Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji qui refuse catégoriquement de déposer la démission de son gouvernement, mais aussi celle du Président de la République qui refuse, lui aussi, de limoger son ami Sarandji de son poste du Premier ministre, la déclaration du porte-parole du gouvernement Ange Maxime Kazagui ce mercredi confirme finalement qu’il n’y aura plus un gouvernement d’union nationale avec un nouveau Premier ministre. Le choix final du Chef de l’État est de remanier le gouvernement actuel en incluant des ministres issus des groupes armés. C’est d’ailleurs le terme « remaniement » que le porte-parole a pris le soin d’employer.

 

L’accord de Khartoum est-il mort-né ?

 

Alors que le chef de l’État, dans sa déclaration, appelle les autres parties à l’accord de Khartoum à le mettre en œuvre sans délai, les réponses urgentes annoncées par le chef de l’État tardent à se concrétiser :

« … l’accord de Khartoum ne saurait être un succès complet si nous n’apportons pas des réponses urgentes et concrètes à certaines questions bien spécifiques.

C’est la seule façon de vaincre le scepticisme de ceux qui annoncent déjà l’échec de cet accord. Je lance un vibrant appel à toutes les autres parties à l’accord pour que nous nous ne perdions point de temps pour le mettre en œuvre et que nous ne ménagions aucun effort pour en assurer le succès. Le peuple centrafricain nous regarde. Les partenaires de la République centrafricaine nous observent et l’histoire nous jugera sévèrement si nous manquions à nos responsabilités. Puisons-nous ensemble. Méditer ces paroles de l’éclésiaste qui sonne à chacune de nos oreilles.

Oui chers compatriotes,  il y’a un temps pour tout …», a déclaré le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA.

Sans oublier que l’une des réponses urgentes est la mise en place d’un nouveau gouvernement inclusif dont le Premier ministre devrait être nommé après consensus. Simplice Mathieu SARANDJI n’est pas un PM nommé par consensus afin qu’il dirige ce gouvernement, mais un PM de remerciement pour service rendu. Le Président Touadera semble tomber dans son propre piège.

Le FPRC, l’une des factions rebelles de la Seleka dirigée par Noureddine ADAM et l’un des signataires de l’accord de Khartoum lance un vibrant appel au Chef de l’État, garant de la paix en République centrafricaine à ne pas rester au schéma de Khartoum, mais plutôt à matérialiser afin d’accomplir le pari et devenir le premier artisan de paix en Centrafrique.

Cette déclaration montre clairement que l’accord de Khartoum n’est pas mort pour l’heure, mais le manque de volonté du pouvoir de Bangui à le mettre en œuvre risquerait de le rendre caduc dans un avenir proche.

 

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