Centrafrique : A QUAND LE CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’AGENCE CENTRAFRICAINE pour la FORMATION PROFESSIONNELLE et l’EMPLOI (ACFPE) ?

Publié le 7 juin 2017 , 7:08
Mis à jour le: 11 juin 2017 4:10 pm

Centrafrique : A quand le Conseil d’Administration de l’Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l’Emploi (ACFPE) ? 

Le Directeur Général de L'ACFPE Jean-Pierre Douzima. Crédits ACAP.
Le Directeur Général de L’ACFPE Jean-Pierre Douzima. Crédits CNC.

 

Bangui, le 8 juin 2017.

Par : Alain Nzilo, Directeur de Publication du CNC.

La loi portant création de l’ACFPE a très bien défini deux organes de gestion de l’Agence Centrafricaine pour le Formation Professionnelle et l’Emploi (ACFPE) en tant que Office Public et jouissant d’une autonomie financière et administrative Il s’agit de 1°) Un Conseil dAdministration composé de 5 membres dont 2 représentants du Patronat, 2 représentants du Syndicat représentatif des travailleurs et 1 représentant du Ministère de Tutelle c’est-à-dire le Ministre de la Formation Professionnelle et de l’Emploi qui n’a jamais existé dans notre pays. La tutelle de l’ACFPE est noyée dans la Fonction Publique. 2°) Une Direction Générale composée de deux directions techniques dont une pour l’emploi et l’autre pour la formation professionnelle. Une troisième direction d’appui dénommée direction administrative et financière.

Il y a aujourd’hui un an, jour pour jour, que le Conseil d’Administration de l’ACFPE dirigé par Monsieur Théodore LAWSON a vu son mandant expiré. Les membres de ce Conseil n’ont jamais été formellement notifiés par décret parce qu’ils sont nommés par décret. Le Directeur Général, rattrapé lui aussi par la retraire depuis janvier 2017, donc expiration de mandat, s’accroche par contre  désespérément à son poste sans qu’un quelconque contrat spécial dédié aux régimes des retraités lui soit accordé. Il s’accorde à dire qu’il est nommé par décret et qu’il doit être relevé par décret. Quel en est le cas des membres du Conseil d’Administration pour qui Jean-Pierre DOUZIMA ne convoque plus de conseil sachant pertinemment que leur mandat peut être reconduit tacitement. Du coup cette situation de double vacance octroie l’opportunité au tandem  PIRI et DOUZIMA de mener le bateau à leur guise.

En d’autres termes, l’Agence Centrafricaine pour la Formation Professionnelle et l’Emploi (ACFPE) fonctionne sans organe de décision. C’est un pilotage à vue décidé à travers des programmes d’emploi. Même le budget 2017 n’a jamais été adopté puisque le Conseil d’Administration n’a jamais siégé.

Outre ces organes de gestion, le législateur a confié trois principales missions à l’ACFPE et lui a délégué le pouvoir de recouvrer directement la contribution patronale évaluée à 2% de la masse salariale. C’est sur ces trois missions que l’équipe du CNC a enquêté pour dresser le bilan de douze années de DOUZIMA à la tête de l’ACFPE.

Point positif : Les liens de Fran maçonnerie, de tamboula ngangou, de rose croix, tissés par DOUZIMA avec la plupart des chefs d’entreprises ont permis de fidéliser la contribution patronale pour porter le niveau de recouvrement de 2016 à 1 Milliard de FCFA. C’est là que JP12 va se rendre compte qu’il va aller à la retraite et laisser cette masse d’argent bouffer par quelqu’un d’autre. Voilà la raison fondamentale qui hante DOUZIMA à remuer ciel et terre pour défier la loi de la retraite.

Points négatifs :

(i) s’agissant de la promotion de lemploi, il existe beaucoup de mécanismes d’insertion professionnelle que les jeunes centrafricains peuvent en bénéficier. Par exemple, défiscaliser les entreprises au profit de l’emploi des jeunes. C’est un système certes très compliqué pour DOUZIMA. Pour l’heure c’est le Contrat d’Insertion Professionnelle en Emploi (CIPE) qui est maladroitement exploité car les bénéficiaires sont majoritairement des filles, généralement « copines aux amis ». Aucun rapport de stage n’est établi pour vérifier si le stage est concluant. Le taux de chômage ne cesse de grimper provoquant ainsi la prolifération des bandes armées, du banditisme, du braquage, de prostitution et de la délinquance juvénile, parce que l’ACFPE qui devrait palier à cela n’existe que pour le recouvrement de la contribution patronale. Il n’y a pas un professionnelle en matière d’emploi à sa tête.

(ii) s’agissant de la promotion de la formation professionnelle. Il y a deux options. La formation continue et la formation initiale.  La formation continue est celle qui consiste à renforcer les capacités des salariés d’entreprises. A ce niveau DOUZIMA s’est contenté de faire du chiffre (milliers de salariés formés par an) et non de la qualité. Les formations sont dispensées au pifomètre sans une expression quelconque des besoins. En effet, la méthodologie qui permet d’identifier les besoins en formation des salariés est le diagnostic. Depuis bientôt sept ans aucun rapport de diagnostic n’a été établi par la Direction de la Formation et du Conseil en Organisations. Les entreprises ne bénéficient plus de conseil en organisation particulièrement en ce qui concerne la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, un catalogue est édité en grande pompe en France sans base d’ingénierie appliquée à la formation des adultes et diffusé péniblement par les retraités français de AGIR ou autres formateurs nationaux. La formation initiale, ce secteur a bénéficié d’un appui de l’AFD pour former les jeunes post primaires en apprentissage par les compétences et par alternance. Là aussi ce projet peine à démarrer à cause des multiples Avis de Non Objection (ANO) sur les TDR. L’AFD a dévié une partie du financement pour former les ouvriers des entreprises mobilisées sur les THIMO de Bangui et du projet LONDO. Malgré sa retraite DOUZIMA souhaite très vivement voir démarrer l’apprentissage par les compétences et par alternance. Une activité qui lui permettra de marquer un petit point.

(iii) enfin, la promotion de la libre entreprise, DOUZIMA avait encore fait piètre mine devant les partenaires, dans la démonstration du relèvement rapide des communautés. Pour lui, les jeunes diplômés devraient être privilégiés dans ce programme. Il n’y a pas de doute, il faut comprendre ce que c’est qu’une communauté victime d’un conflit et à la recherche d’un relèvement. Ce sont des centrafricains, diplômés ou pas diplômés, désœuvrés, déscolarisés, groupe armé, prostituées, filles mères, etc, victimes des événements et qui ont perdu leur boussole et qui ont besoin d’être réorientés par l’ACFPE à travers cet espace entreprise pour qu’ils aient un gain rapide pour se reconstituer.

Un bilan potentiellement négatif.

Aucune de ces trois principales missions assignées à l’ACFPE n’a été mise en œuvre pour satisfaire le besoin du Gouvernement. Tout est à refaire dans cette institution. Plusieurs contrôles effectués par l’Inspection Générale d’Etat, par l’Inspection Générale de Finances et par la Cour Compte n’ont apparemment pas abouti puisque DOUZIMA persiste et signe.

Selon une source concordante de l’ACFPE, PIRI Arthur, Ministre, Contrôleur Général des Entreprises et Offices Publics, agissant en lieu et place du Conseil d’Administration de l’ACFPE, toucherait mensuellement les indemnités du PCA tacitement en fonction. Il a unilatéralement décidé de ne plus octroyer les acomptes sur salaire aux personnels de l’ACFPE en leur demandant de s’adresser à leur banque. PIRI confond l’acompte sur salaire à un prêt.

Maintenant le personnel attend avec beaucoup d’impatience, la solennelle et bonne nouvelle, c’est de la prolongation de l’âge de la retraite du personnel de l’ACFPE à 65 ans pour faire plaisir à son acolyte DOUZIMA. Cette décision si elle devrait être prise fera le bonheur de l’ensemble du personnel qui n’attendait que cela. Comme quoi, à quelque chose malheur est bon.

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