RCA : Jean-Serge Wafio, Président du PDCA appelle les centrafricains à garder les preuves des exactions perpétrées par les rebelles et les mercenaires russes  

Publié le 17 février 2022 , 7:06
Mis à jour le: 18 février 2022 12:07 am

 

 Chers Compatriotes,

Le devoir de mémoire nous impose de sauvegarder les preuves des atrocités des groupes armés et des partenaires-mercenaires

Monsieur Jean-Serge Wafio, Président du parti PDCA
Monsieur Jean-Serge Wafio, Président du parti PDCA

 

 

L’amnistie, sibylline ment octroyée en 2019 aux groupes armés, par le Président TOUADERA, par moyen de dialogue de Khartoum (Soudan) supervisé par son Directeur de Cabinet de l’époque, Monsieur NGREBADA Firmin,  a consacré la prolifération des groupes armés qui ont fait de l’insécurité leur fonds de commerce, a béni l’illégale occupation du territoire national en zones d’influences et a facilité par voie de conséquence la recrudescence des tueries-calcinations de masse, des règlements de comptes, des affrontements fratricides et les pillages économiques du pays dans un silence politique complice. Certaines de ces exactions, qui ne pouvaient pas déranger politiquement, ont fait l’objet d’ enquêtes judiciaires pour faire bonne conscience, par contre, celles susceptibles de constituer des gènes politiques, ont été purement et simplement classées sur instructions politico-administratives, mettant les professionnels de droit dans une situation d’incapacité.

Pour sa guerre asymétrique déclarée contre la Coalition des Patriotes pour le Changement-CPC en décembre 2020 et janvier 2021, le Président TOUADERA a recouru aux mercenaires de la société Wagner et rwandais, a créé une milice assassine dénommée les requins et a employé les éléments de sa garde prétorienne qui ont excellé dans d’inimaginables horreurs, disparitions de personnes physiques, tant en province qu’à Bangui. Actuellement, les Sous-Préfectures de Bambari, de Ippy, de Bria, de Ndélé, de Birao, de Ouadda, de Yalinga sont abandonnées aux caprices des mercenaires de la société Wagner qui s’y livrent à cœur joie à des tueries de masse, à des incendies de village, contraignent les populations à abandonner les terres de leurs ancêtres et interdisent aux zi nguinza d’exploiter leurs chantiers miniers, pour leur permettre de piller tranquillement les richesses naturelles du pays. Forfaitures que le Ministre d’Etat WILLYBIRO SAKO avait annoncées aux responsables des ex rebelles désarmés et à ceux de la société civile, lors de sa mission officielle à Bria du 13 au 15 septembre 2021 en ces termes. ‘’ Il y aura une grande opération de ratissage à venir. Tenez-vous bien ! Si vous faites la tête, c’est vous qui verrez les conséquences. Je tiens à vous prévenir. Ce n’est pas la responsabilité du gouvernement ou du chef de l’Etat’’, et répondant à une pertinente question, à lui posée, il a précisé que ‘’… se sont les russes qui dirigent le pays’’.  Déduction : les Autorités Politiques et leurs partenaires-mercenaires ont programmé de longue date les tueries de masse et les incendies des villages Aïgbando, Mouka, Yangoudroudja, Gbohou, Yanga, Mouka et les barbares tueries de Bria-centre, ainsi que l’assassinat de ZAKARIA DAMANE. Comme si ces odieux massacres ne suffisaient pas, déjà on parle cette semaine 07 de la terreur qui va s’abattre sur Ouadda et Sam Ouandja.

Les méfaits conjugués des groupes armés, des mercenaires sans foi ni loi, des requins et des éléments de la garde prétorienne ont atteint leur paroxysme durant ces deux premiers mois de l’année 2022, faisant du territoire centrafricain le far ouest où la vie publique nationale se règle aux rythmes des rafales des fusils AK 47 . En effet, depuis mi-janvier 2022, il n’y a pas un seul jour qui ne s’écoule sans que des Centrafricains ne soient tués, assassinés ou portés disparus quelque part. De nombreux corps sont jetés dans des cours d’eau, des puits, des trous ou abandonnés dans la nature aux fauves, un cynisme qui ne dit pas son nom.

Pour asseoir son pouvoir personnel, le Président TOUADERA, depuis le 30 mars 2016, viole allègrement la Constitution de la République, manipule tout l’appareil judiciaire, contraint les professionnels du droit à dire le non droit. Et tout le Peuple Centrafricain en est conscient et réalise que la Justice ne constitue plus un rempart pour lui ; le Centrafricain est devenu un exilé chez lui, sans domicile fixe, mais cependant, garde confiance, parce que devenu résilient et il sait qu’aucun régime politique, aussi autoritaire qu’il soit, ne résiste et ne résistera pas à l’épreuve du Peuple Centrafricain, ni ne peut durer au-delà du délai trentenaire de la prescription des crimes et assassinats. Empêchés politiquement aujourd’hui, les professionnels du droit pourraient recouvrer la plénitude de leurs compétences et dire professionnellement le droit, dès que la 7ème République, que le Président TOUADERA a rendue inévitable par ses forfaitures, s’instaurera après le dialogue inclusif devenu lui aussi inévitable.

Ces tués-calcinés, tués-tronçonnés, tués-découpés, portés-disparus, sont des Centrafricains, des êtres humains, donc créatures de DIEU. Et toute créature de DIEU est sacrée, parce qu’il s’agit d’une vie. Et toute vie est une vie, et toute vie est sacrée.

Ces Centrafricains tués ou assassinés pour les richesses naturelles que Dieu leur adonnées méritent respect. Et la 7ème République, une fois instaurée, et par devoir de mémoire aura l’obligation de leur donner la reconnaissance de la Nation par plusieurs formules, tels :

  • Les érections d’ossuaires pour le repos éternel de leurs restes,
  • Des stèles, esplanades, monuments pour de dignes respect et reconnaissance de la Nation,
  • Les réparations qui s’imposent après les déterminations des responsabilités.

Pour permettre à la Nation ces prochains mois, ces prochaines années de déterminer les responsabilités par des exploits judiciaires, nous Centrafricains, individuellement et collectivement, avons l’obligation de préserver ou de sauvegarder les traces, les justificatifs, les preuves, les listes des compatriotes portés-disparus, celle des lieux où ces compatriotes sont tombés ou portés disparus. Aussi, nous demandons avec insistance aux professionnels du droit, notamment les Procureurs de la République, près les Tribunaux de Grande Instance et les Officiers de Police Judiciaire des différentes  Préfectures de la République, empêchés ou qui ne pouvaient mener convenablement les enquêtes judiciaires qui s’imposent, de sauvegarder toutes les preuves en leur possession, de les garder en lieux sécurisés, parce que depuis quelques décennies, s’est instaurée, à chaque fin brutale de régime politique, la ‘’pratique d’effacer politiquement le tableau’’ qui se manifeste par la destruction des preuves, par moyens d’assassinats ciblés, d’incendies des archives ou des bureaux administratifs.

Nous proposons aussi humblement et aussi respectueusement aux Leaders Politiques et Sociaux, de l’intérieur comme de l’extérieure, d’adresser une lettre collective ou individuelle à Monsieur KARIM KHAN, Procureur de la Cour Pénale Internationale, que le Président TOUADERA a voulu convaincre mensongèrement à Addis-Abeba (Ethiopie), en lui demandant de procéder effectivement à l’ouverture de l’enquête visant les atrocités des mercenaires de la société Wagner en Centrafrique.

Et nous demandons avec gravité à nos compatriotes, soldats de rang, face au mutisme consentant du Chef d’Etat Major qui ne réagit pas depuis pour défendre leur honneur de militaires, de s’affirmer. IL leur faudrait encore quelle humiliation humiliante pour les faire réagir après  la sodomisation, les tabasse ments, les enfermements dans des trous bâchés pour créer une température suffocante, les insultés et mépris, les faits de les réduire en cuisiniers de ces mercenaires et de les traités de femme ou de moins que rien ?

Nous osons croire, que le sens élevé de responsabilité citoyenne, permettra à chaque compatriote d’apprécier à leur juste valeur, le bien-fondé  des présentes sollicitations.

Avec toutes mes considérations

 

WAFIO  Jean  Serge                                                  Président Fondateur du PDCA

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