RCA : interview de l’ancien Premier ministre et Député ivoirien Pascal Affi N’guessan sur CNC.

Publié le 29 mai 2019 , 5:25
Mis à jour le: 29 mai 2019 5:25 pm
Pascal Affi N’guessan, Député ivoirien interviewé par corbeaunews lors de son passage à Bangui.

 

 

Pascal Affi N’guessan (PAN), député de la République de Côte d’Ivoire, ancien Premier ministre, dans une interview inclusive accordée à Corbeau News Centrafrique (CNC) à la fin du séminaire interparlementaire organisé les 15 et 16 Mai 2019 à Bangui sur le thème « l’autonomie des assemblées parlementaires, quelles implications pratiques ? »

Il s’est focalisé sur quelques principes fondamentaux d’autonomie des assemblées parlementaires dans l’espace francophone.

CNC : monsieur Pascal Affi ne gueusant, député de la République de Côte d’Ivoire, ancien premier ministre, bonjour

PAN : Bonjour

CNC : Après deux jours de travaux d’atelier avec vos pairs centrafricains parlementaires, comment évaluez-vous ce séminaire interparlementaire ?

PAN : Les travaux se sont déroulés dans une très bonne ambiance, un intérêt soutenu des parlementaires centrafricains pour les thèmes qui ont été développés et qui tournent autour de l’autonomie des assemblées parlementaires. Ce thème a été traité à travers plusieurs conférences et j’ai personnellement eu à animer deux conférences sur les principes fondamentaux de l’autonomie et sur les assemblées parlementaires dans leurs relations avec l’exécutif et les autres institutions. Je crois que c’était une très bonne rencontre parce que c’est un thème qui est venu à-propos à travers l’intérêt même que les parlementaires centrafricains ont manifesté, mais surtout à un moment où nous sommes ici à Bangui en train de sortir de la crise de construire de nouvelles institutions dont l’institution parlementaire. Ce thème a permis aux autorités parlementaires et aux honorables députés de mieux cerner les contours de leur mission, de voir comment se positionner par rapport à l’exécutif et autre institution et de voir comment collaborer pour que l’Accord de paix qui a été signé entre le gouvernement et les groupes armés puisse bénéficier du soutien des parlementaires et du peuple centrafricain afin de conduire le pays à une paix durable. Donc ce séminaire vient à point nommé et je suis persuadé que ce qui a été développé pendant ces deux jours va aider la Centrafrique à aller vers des progrès pour une sortie définitive de crise.

 CNC : « Autonomie des Assemblées parlementaires, quelles implications pratiques ? », c’est le thème choisi pour votre rencontre en Centrafrique. Croyiez-vous que le parlement centrafricain n’est pas autonome ?

PAN : Parce que le Parlement est au centre de la vie démocratique, le Parlement est aussi le lieu de la représentation nationale. Il est le foyer du débat, ce qui revient à dire que dans un pays comme la Centrafrique qui a connu des rébellions armées, qui a connu des déchirures internes. La question de rassembler les représentants de toutes les régions et de toutes communautés au sein d’une institution comme le parlement, cette occasion est une opportunité pour construire la paix, c’est une occasion pour associer toutes les composantes dans leurs diversités et à l’action publique donc le parlement doit être au centre du processus de la paix ; il doit être au centre de la mobilisation nationale et doit être au centre de la participation nationale. C’est donc ce parlement doit prendre la plus grande mesure de cette mission et s’organiser efficacement pour qu’à travers le parlement tout le peuple centrafricain soit mobilisé en faveur de la paix et de la stabilité. C’est pour cela que cette question de l’autonomie parlementaire, la question du rôle du parlement de sa position dans l’édifice institutionnelle est une question essentielle et je suis persuadé que le séminaire a apporté des éléments au parlement dans leur diversité pour jouer ce rôle central notamment dans le processus de sortir de la crise.

CNC : votre thématique dans ces assises est les principes fondamentaux d’autonomie des assemblées parlementaires dans l’espace francophone, alors est-ce à dire que les parlements francophones ne sont pas autonomes au vu de ces principes ?

PAN : Vous savez dans l’espace francophone, la question de l’autonomie est vécue diversement. Il y’a des parlements où véritablement les parlementaires ont pris conscience de leur mission et qui jouent efficacement leurs responsabilités,  d’autres parlements qui sont encore jeunes et qui ont besoin d’être soutenus et d’être accompagnés pour progressivement prennent , et je dirais de la mesure de toutes leurs responsabilités parce que la question de l’autonomie révèle plusieurs dimensions  il y’a cette dimension politique,  c’est le fait que les parlementaires doivent être élus et donc à ce niveau-là il faut que le parlementaire prenne conscience que le fait qu’ils sont élus signifie qu’ils ont un mandat souverain qu’ils doivent exercer. Il  y’a aussi l’autonomie juridique à savoir que le parlement ne dépend d’aucune institution et doit s’exercer la plénitude de ses attributions,  il y’a également l’autonomie administrative le service du parlement doit être organisé par le parlement lui-même, l’autonomie financière c’est le parlement qui doit exécuter souverainement  son budget sans aucune  interférence de l’exécutif, ensuite la relation du parlement  avec les autres institutions, avec  l’exécutif ça veut dire que cette notion d’autonomie doit aussi être  prise avec beaucoup de doigter,  parce que  le parlement est autonome qu’il est complètement en dehors  de toute  relation avec les autres institutions. Si le parlement doit contribuer au développement à la paix et la sécurité nationale il est obligé d’entretenir des relations, il vote la loi, mais la loi est soumise par l’exécutif. Donc il y’a des relations qui doivent être établies entre le Parlement et l’exécutif, entre le Parlement et la Cour de Comptes, entre le Parlement et le Conseil Constitutionnel, il y’a des relations, mais c’est un jeu de rôle que chacun reste dans son rôle et conjuguant ce rôle avec celui des autres dans l’intérêt national.

CNC : Alors monsieur Pascal Affi ne gueusant, pour finir comment a été votre séjour en Centrafrique ?

PAN : C’est un séjour fructueux et c’est la première fois pour moi de venir en Centrafrique.  Je dois dire que je n’ai pas véritablement rassuré par rapport à ce que nous attendons, rassurer qu’il y’a un peuple mobilisé au sortir de la crise. Et je peux dire que c’est un séjour des expériences pour mon action personnelle en Côte d’Ivoire et parce que là aussi nous avons noué des relations d’amitié avec les parlementaires et les autorités de ce pays. Donc je remercie les autorités centrafricaines et les parlementaires et le peuple centrafricain de l’accueil qu’ils ont bien voulu nous réserver.

CNC : monsieur Pascal Affi N’guessan député de la République de Côte d’Ivoire, ancien Premier ministre nous vous remercions

PAN : c’est à moi de vous remercier

 

 

Propos recueillis par : Cyrille Yapende

 

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