RCA : élections présidentielle et législatives du 27 décembre, un lecteur du CNC réagit aux programmes des candidats

centre d'enrôlement des électeurs quartier galabadja terrain sans cas le 12 juillet 2020
Centre d’enrôlement au quartier Galabadja 3 dans le huitième arrondissement de Bangui. Photo CNC / Anselme Mbata

 

Bangui, République centrafricaine, dimanche, 07 novembre 2020 , 08:37:59 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Dans les États démocratiques du monde entier, les élections constituent un rendez-vous très important et essentiel dans les agendas nationaux.  En effet, c’est à cette occasion que les citoyens sont appelés à choisir leurs députés ou président, à se prononcer sur des sujets d’importance capitale pouvant améliorer et complètement modifier leurs modèles de société. Il s’agit donc d’un moment clé à l’issu duquel les populations expriment leur opinion et exercent les droits que la constitution leur confère.

 

Pour cette année 2020, la date du 27 Décembre est retenue pour les élections groupées visant aux élections d’un Président de la République et des députés de la Nation pour le renouvèlement de l’Assemblée Nationale. Pour ces échéances, les candidats auront une période de plus d’un mois pour faire campagne, en essayant de convaincre les électeurs de voter pour eux. Ce pendant les arguments politiques souvent apportés par ces acteurs sont d’une médiocrité qui ferait même croire à un athée convaincu, l’existence d’un Dieu unique.

Tout le long de cet article, afin de montrer les dangers que représentent les mauvaises pratiques électorales, nous analyserons les stratégies de campagne politique, le profile des candidats et, les critères des électeurs quant à leur choix.

 

Pendant les meetings en Centrafrique, on distribue des tee-shirts, du sucre, du sel, de l’argent et bien d’autres articles de pacotilles comme à l’époque coloniale (les chefs traditionnels se laissaient convaincre par les colons avec ce genre de présents), pour obtenir la voix de leurs électeurs. Pour exemple, en 2016 dans le cinquième arrondissement de Bangui, l’actuel conseiller spécial du Président de La République M. Fidel NGOUADJIKA jetait des morceaux de pains du toit de sa limousine blanche aux jeunes du quartier Combattant, afin de leur arracher des voix. En 2005 et 2010, l’ancien président François BOZIZE avait distribuer de l’argent aux électeurs.

En effet, la période de campagne électorale est prévue pour la présentation de différents projets de société à la population. Ce dont elle a besoin, c’est de savoir en quoi son vote lui permettrait d’avoir accès aux soins, à une éducation, à un système justicière efficace et juste, de vivre dans la paix et la sécurité, de vivre librement et d’exercer ses droits et devoirs.

Les débats dans les médias n’intègrent pas entièrement les problématiques de la sécurité intérieure, la politique extérieure du pays durant les cinq prochaines années, des reformes des secteurs de l’éducation, de la santé et de la justice. Des promesses d’un payement régulier des salaires ne sont pas suffisantes pour convaincre un électorat.

Dites-nous ce que vous comptez faire au cours de votre mandat et dites-nous également comment vous comptez financer vos projets. Les élections législatives sont les plus catastrophiques, les discours ne prennent aucunement en compte les préoccupations réelles des populations. En 60 ans que cette institution existe, aucun candidat n’a proposé de réviser le SMIC qui est en dessous de 18000f, personne n’a abordé les sujets de harcèlements en milieu scolaire, d’une reformulation du système fiscale, aucune promesse de textes législatifs visant à protéger les entrepreneurs centrafricains face à la concurrence étrangère et encore moins des mesures d’accompagnement, jamais de tels sujets n’ont été abordés pendant les campagnes.

 

 

L’assemblée Nationale par exemple, est une institution très importante de la démocratie. Elle est l’organe qui travaille sur des projets de de lois qui doivent réguler la vie des citoyens, la santé économique et financière, contrôler les actions et exiger des résultats du gouvernement, et bien d’autres choses encore plus primordiales. C’est pourquoi elle doit être constituée de parlementaires intellectuels qui soient capable de comprendre l’enjeu des responsabilités qui sont les leurs, des hommes instruits qui peuvent proposer, innover, débattre sur des sujets importants pour le pays avant de les valider. Malheureusement, aujourd’hui nous manquons de ce genre de personne avec un leadership exemplaire et un code éthique des plus irréprochables. Ceux que nous avons en ce moment, sont de grands amateurs qui profitent de leur position pour faire entrer illégalement (du point de vue fiscal) des tonnes de marchandises sur le territoire sans payer le moindre sou, et vous vous demandez pour autant de déficit fiscal ? Allez poser la question à ces messieurs qui ne savent pas faire la différence entre un smoking et un costume mais excellent dans la location de leur immunité parlementaire aux nombreux commerçants étrangers de la place. En 2016, le président de l’assemblée s’était fait élire sur fond de promesse de 5millions et des pick-up pour chaque député qui lui accorderait sa voix. Promesse non tenue qui a conduit à un vote de destitution en 2018. Imaginez que vous leur proposer 50 millions pour faire passer un texte autorisant le transfert de tous les gisements miniers à une entreprise étrangère. Pensez-vous qu’ils réfléchiront deux fois avant d’accepter ? se faire soigner au Maroc voilà un de leur fantasme qui occupe toutes les séances, et bien sur ces factures devraient être à la charge de l’Etat Centrafricain. En connaissez-vous un qui s’est battu pour défendre les femmes qui se font harceler à l’école, un seul qui propose des reformes visant à sauver le système déplorable de l’éducation nationale ? que devrais-je vous dire de plus pour que vous soyez convaincu des conséquences de vos choix ? et bien vous votez les mauvaises personnes pour vous représenter, vous et vos intérêts. Mais ce n’est entièrement votre faute, le système électoral n’est pas assez efficace dans le filtrage de ces mauvaises graines. Vous n’aviez donc le choix qu’entre le mauvais et le plus mauvais candidat.

Voilà pourquoi il est important d’intégrer de nouveaux paramètres à l’algorithme de tri qu’utilise le système électoral, des conditions sur le niveau d’instruction, une enquête de moralité sur les potentiels candidats par une commission indépendante et transparente dont l’identité des membres doit rester dans le plus grand secret, tout ce travail doit être fait au courant de l’année électorale.

Ainsi seuls les candidats qui auraient rempli toutes les conditions pourront se présenter à une élection. Cela nous empêcherait d’avoir une horde de sous fifres écervelés et complètement motivés par des intérêts égoïstes à l’assemblée nationale. Et bien sûr, les candidats devraient convaincre les citoyens par des projets plutôt que par des morceaux de sucres, de pains ou des tissus de pagne, de tels actes pendant une campagne électorale devrait être condamnés par la loi. Bon pendant qu’on y est, le centrafricain doit apprendre à analyser avant de voter, c’est une mauvaise idée d’élire quelqu’un par émotion seulement parce qu’il est de votre ethnie, de votre village ou encre à cause de maudites sommes, en acceptant cela vous contribuer à ruiner la Nation, vous ne méritez donc pas d’être un citoyen digne de ce nom.

En résumé, les candidats devraient être contraints par la loi, à présenter des projets dans le respect de la dignité des populations, ces dernières devraient aussi bénéficier des formations sur les enjeux majeurs d’une élection, les questions qu’il faut se poser avant de choisir un candidat, et enfin le système électoral devrait être plus sélectif.

Les reformes du système électoral doivent intégrer toutes ces problématiques si elles veulent être efficaces et garantes d’une démocratie effective et réfléch

 

 

Par Edson Belkrys De-Valor