RCA : au village Boubouille, à 45 kilomètres de Bangui sur l’axe Boali, les retournés Peuls vivent dans la précarité

Publié le 17 mai 2021 , 9:35
Mis à jour le: 17 mai 2021 9:35 pm
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Bangui, République centrafricaine, mardi, 18 mai 2021, 03:34:21 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Depuis qu’ils sont rentrés au pays après des années d’exil  au Cameroun et au Tchad,  ces retournés, pour la plus part issue de la communauté peule, sont confrontés à des difficultés de tout genre.

Au quartier Djabarona, à proximité du marché de Boubouille, toutes les habitations sont des huttes construites en paille. Dans la  cour, les enfants jouent pied et torse nu.  À cinq mètres du marché se trouve la maison de Aïchatou. Seize ans, elle a perdu son père dans les événements de 2013. En l’absence de sa mère qui est sortie,  Aïchatou prépare de la bouillie pour ses cadets.

« Puisqu’il est difficile de trouver à manger,  je prépare de la bouillie désormais. Nous vivons dans la souffrance ici à Djabarona.  Nos maisons sont construites en paille, mais quand il pleut, la toiture laisse couler de l’eau », ajoute-t-elle.

Plus de bétail, les éleveurs changent de métiers. C’est l’exemple d’Ousmane qui nettoie les champs pour être rémunéré.

« J’élevais les bœufs, mais maintenant, je n’en dispose plus. Je suis obligé de nettoyer les champs des autres pour survivre ». Affirme Ousmane.

Elias Abouba a aussi son histoire et appelle au secours :

« Je suis père de six enfants. Je reviens du Tchad.  Mais depuis notre retour, nous traversons une épreuve dure de notre vie. Même pas d’abri, pas d’eau, vraiment penser à nous ».

À leur retour, non seulement ces éleveurs ont tout perdu,  mais aussi leur village manque de tout. Moussa Houri, est l’unique enseignant du village:

«  À Djabarona, la plupart des habitants sont des retournés. D’autres reviennent du Tchad,  de Cameroun, de Birao et de Bambari.  Mais nous vivons dans des conditions très déplorables. Nous demandons au gouvernement de penser à nous. Il n’y a pas d’écoles ici ».

À Djabarona, 20 litres d’eau s’achètent à 250 francs CFA. Mais pour en avoir, c’est difficile. Le chef du quartier témoigne :

« Ici, nos préoccupations sont nombreuses.  Nous avons un sérieux problème d’eau potable,  nous n’avons pas d’habitation, beaucoup sont sans abris. Il n’y a pas d’hôpital pour se faire soigner. Parfois si une femme veut donner naissance,  il faut aller jusqu’à PK42, et c’est loin. Les enfants ne vont pas aussi à l’école parce que le chemin est loin ».

La majorité des habitants de Boubouille sont des éleveurs dépourvus de bétail. Même si à leur retour le HCR leur a remis des kits d’effets d’accompagnement, leur réinstallation reste un défi quotidien.

 

Prisca VICKOS avec la RNL

Journaliste rédactrice

Alain Nzilo

Directeur de publications

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