Rafle, arrestation et intimidation, Bambari sous tension à quelques jours de la visite présidentielle

Rafle, arrestation et intimidation, Bambari sous tension à quelques jours de la visite présidentielle

 

Touadera lors du lancement de l'année scolaire 2023 2024 à Bossembélé
Faustin Archange Touadera

 

Bangui, CNC. La ville de Bambari, chef-lieu de la préfecture de la Ouaka, vit des heures agitées. À quelques jours de l’arrivée du président Baba Kongoboro pour le lancement officiel de l’année scolaire 2024-2025, une vague d’arrestations et de contrôles sécuritaires sème le trouble dans les quartiers musulmans.

 

Depuis le jeudi 12 septembre, les forces de l’ordre et les mercenaires du groupe Wagner multiplient les opérations de bouclage et de vérification d’identité. Les zones de Bokolobo, Bornou et Élevage sont particulièrement visés. À Chimbolo, localité située à 30 km de Bambari, un raid des Wagner a conduit à l’interpellation de 44 personnes mercredi dernier. Si 35 d’entre elles ont été relâchées, 9 restent en détention à la gendarmerie et au commissariat de police.

 

Ces interventions musclées surviennent dans un contexte délicat. Des négociations de paix sont en cours entre le gouvernement et Ali Darassa, leader de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC). Le chef rebelle a récemment exprimé sa volonté de dialoguer avec le pouvoir central. Pourtant, les autorités justifient les opérations en cours par des “rumeurs d’infiltration de groupes armés, notamment les rebelles de l’UPC “.

 

Pour de nombreux habitants de Bambari, ces explications des autorités ne tiennent pas la route. “On nous traite comme des parias dans notre propre pays. Ces arrestations, c’est de l’intimidation pure et simple”, s’indigne un commerçant du marché central de Bambari. Le sentiment d’être injustement ciblés grandit au sein de la communauté musulmane.

 

La visite présidentielle prévue le 16 septembre cristallise toutes les tensions. L’an dernier, Touadéra avait choisi Bossembélé, à 160 km de Bangui, pour lancer la rentrée scolaire 2023 – 2024. Son déplacement à Bambari, plus éloignée de la capitale, est perçu comme un test pour un peureux Président, que les centrafricains le surnomment « Baba Kongoboro ».

 

“Le président Baba Kongoboro a la trouille au ventre. Ces rafles, les Wagner veulent le rassurer  “, lâche un fonctionnaire à Bambari. Un avis partagé par plusieurs observateurs, qui pointent la rareté des déplacements présidentiels en province. La dernière visite de Touadéra à Bambari remonte à 2021, dans un contexte sécuritaire tendu.

 

Les autorités, elles, affichent leur sérénité. “Toutes les dispositions sont prises pour garantir le bon déroulement de la cérémonie”, assure un responsable préfectoral. Un important dispositif sécuritaire sera déployé le jour J. Des délégations ministérielles sont déjà sur place pour préparer l’événement.

 

Au-delà de l’aspect protocolaire, c’est tout l’enjeu de la rentrée scolaire qui se joue. Après des années de conflit, le système éducatif centrafricain peine à se relever. Manque d’enseignants, infrastructures délabrées, insécurité persistante… Les défis restent immenses.

 

À Bambari même, plusieurs écoles ont été détruites ou pillées lors des affrontements. La réhabilitation progresse avec le soutien de la Minusca, mais lentement. “On espère que la venue du président permettra de régler le problème des maîtres parents dans nos écoles  “, confie un directeur d’établissement. L’attente est forte chez les parents d’élèves comme chez les enseignants.

 

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