Quand le ministère de la Défense affirme dans un communiqué qu’un avion militaire survole les positions des soldats FACA à basse altitude. Une plaisanterie ou un tissu de mensonges ?

Publié le 7 juin 2022 , 8:10
Mis à jour le: 8 juin 2022 1:34 am

 

Rédigé par Anselme Mbata

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mercredi 8 juin 2022

 

Bangui (CNC) – Ce mardi 7 juin 2022, un communiqué du ministère de la Défense et de la Reconstruction de l’armée affirme qu’un avion militaire de couleur grise foncée portant des munitions non identifiées a survolé les positions des Forces armées Centrafricaines à basse altitude au niveau de la localité de Moyenne SIDO, dans la préfecture de l’Ouham-Fafa, non loin de la frontière avec le Tchad. Mais ce communiqué du ministère de la Défense nationale, loin d’être pris au sérieux par la population, tourne à la dérision dans la capitale.  

Un hélicoptère de la société Wagner qui survole la sous-préfecture de Gamboula
Un hélicoptère de la société Wagner qui survole la sous-préfecture de Gamboula. Photo CNC

 

« Selon les informations en notre possession, le 02 juin 2022, entre 10h50 et 11h05, un avion militaire de couleur grise foncée portant des munitions non identifiées a survolé les positions des Forces armées Centrafricaines à basse altitude au niveau de la localité de Moyenne SIDO », affirme le communiqué du ministère de la Défense.

Or, pour un officier général des FACA à la retraite interrogé par CNC, comment les autorités peuvent-elles savoir que cet avion militaire inconnu transporte des munitions de guerre et elles ne sont pas en mesures de relever son numéro d’identification ?

Plus grave encore, le communiqué précise que « La République centrafricaine considère le survol de cet avion militaire hostile, comme un acte d’agression qui viole notre souveraineté et menace la sécurité du citoyen. Le ministère de la Défense nationale et de la Reconstruction de l’Armée pour sa part condamne avec la dernière énergie une telle manœuvre destinée visiblement à violer notre espace aérien et se réserve le droit de répondre dorénavant, à toute forme de provocation tendant à semer la confusion dans les esprits et à porter un coup à la sécurité nationale ».

Pour cet officier supérieur, le mot qui étonne plus c’est que « le ministère se réserve le droit de répondre dorénavant ». Mais répondre avec quoi ? D’après lui, ce n’est pas aujourd’hui que notre espace aérien est constamment violé, mais nous n’avons aucun moyen de stopper cela ni menacer.

Pour lui, ce n’est qu’une personne déréglée qui peut savoir si dans tel ou tel avion qui survole, il y’a  tel ou tel nombre des personnes. Ou de quoi il transport. Un déréglé peut tout imaginer.

« Hier, c’était un avion piloté par un britannique qui s’est écrasé dans la Vakaga, aujourd’hui c’est un autre avion non identifié transportant des munitions qui a survolté la ville de Kabo, et demain ? Ça serait sans doute un bateau rempli des rebelles qui va accoster à Damara ? »,  ironise un médecin à Bangui

Pour le gouvernement centrafricain, il ne fait aucun doute, c’est le Tchad qui serait derrière cette nouvelle violation de notre espace aérien, mais manque le courage de saisir directement les autorités tchadiennes pour leur faire part de notre inquiétude.

Encore une fois, un communiqué laconique et vide de sens de nos autorités.

 

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