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Près d’un mois déjà, Abakar Sabone et Mahamat Al-Khatim maintenus en prison au Tchad

Près d’un mois déjà, Abakar Sabone et Mahamat Al-Khatim maintenus en prison au Tchad

 

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Le chef rebelle Mahamat Alkatim et ses collaborateurs.

 

 

Bangui, 29 avril 2024 (CNC)  

 Dans l’ombre des puissants, deux voix s’élèvent, étouffées par les barreaux de la détention. Depuis près d’un mois, Abakar Sabone et Mahamat Al-Khatim, leaders éminents des groupes armés centrafricains, croupissent dans les geôles tchadiennes. Leur crime ? Avoir osé poser une question dérangeante : pourquoi leur allocation mensuelle, tirée du fonds d’Angola, a-t-elle été suspendue ?

 

Mais derrière cette interrogation en apparence simple, se cachent des enjeux bien plus profonds. Au Tchad, la loi des généraux règne en maître, et leur pouvoir semble intouchable. Pourtant, ce qui résonne véritablement, tant sur la scène nationale qu’internationale, c’est le non-respect flagrant de la feuille de route de Luanda. Un accord où chacun a apposé sa signature, où chaque partie s’est engagée.

 

La CPC (Coalition des patriotes pour le changement), fidèle à ses promesses, a honoré ses engagements depuis le premier jour. Mais du côté de Touadéra, président de la République centrafricaine, c’est un tout autre scénario qui se déroule. Les promesses de cessez-le-feu, les appels au dialogue, tout semble relégué au second plan.

 

Les leaders des groupes armés ont donc légitimement réclamé ce qui leur était dû, non pas à Touadéra ni aux médiateurs angolais, mais à ceux qui détenaient les clés de la trésorerie. Un détournement flagrant orchestré par des fonctionnaires tchadiens, parmi lesquels se distinguent le général Kogry Ahamed et le ministre conseiller Mahamat Sahlé, tous deux haut placés dans l’organigramme de la présidence.

 

L’Angola, gardien silencieux de cette affaire, garde ses lèvres scellées. Car la responsabilité de demander des comptes à ses propres fonctionnaires revient à l’État tchadien lui-même. Ce n’est ni une demande farfelue ni une simple querelle administrative, mais bien un détournement pur et simple, où l’argent destiné à la paix est devenu la monnaie d’échange des intrigues politiques.

 

Alors que le temps s’écoule et que les barreaux se referment sur ces voix dissidentes, une question demeure : dans ce jeu de pouvoir où les pions sont des vies humaines, qui osera briser le silence et rendre justice à ceux qui ont été muselés pour avoir osé réclamer ce qui leur était dû ?

 

Par Gisèle MOLOMA

 

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