Le barème des contributions financières au référendum constitutionnel en Centrafrique : le parti au pouvoir le MCU demande aux Présidents de la cour constitutionnelle et de l’Autorité nationale des Élections de verser 1 million de franc CFA.

Publié le 20 juin 2023 , 7:50
Mis à jour le: 20 juin 2023 6:29 pm

Le barème des contributions financières au référendum constitutionnel en Centrafrique : le parti au pouvoir le MCU demande aux Présidents de la cour constitutionnelle et de l’Autorité nationale des Élections de verser 1 million de franc CFA.

 

Professeur Jean-Pierre Waboué, Président de la cour constitutionnelle de la République centrafricaine
Professeur Jean-Pierre Waboué, Président de la cour constitutionnelle de la République centrafricaine

 

 

Bangui, 21 juin 2023 (CNC) —   Le Mouvement des Cœurs Unis (MCU), parti au pouvoir du Président Touadera, vient de dresser, par le truchement du ministre de la Défense, un barème de contributions de tous les présidents des Institutions républicaines, des ministres, des directeurs généraux, directeurs, préfets, sous-préfets, maires et autres, pour l’organisation et les campagnes référendaires du référendum constitutionnel du 30 juillet 2023. Ce barème soulève de vives critiques quant à son impact sur l’indépendance des institutions dans le pays. En demandant aux Présidents des institutions, aux ministres, aux députés de la majorité et à d’autres hauts responsables de contribuer, le MCU montre clairement que la nomination à des postes de responsabilité est conditionnée par l’appartenance au parti au pouvoir qui sera au lendemain du 30 juillet 2023, le parti unique pour tous les Centrafricains.

 

Le barème de contribution du référendum :  une atteinte à l’indépendance des institutions :

 

Le barème de contribution au referendum constitutionnel du 30 juillet 2023 est signé par Monsieur Rameaux Claude Bireau, ministre de la Défense en sa qualité du président de la commission finance de la direction nationale de campagne dirigée par l’honorable Evariste Ngamana. L’un des aspects les plus préoccupants de ce barème de contribution est la participation des Présidents des institutions telles que la cour constitutionnellel’autorité nationale des élections (ANE), de l’Autorité Nationale de la Bonne Gouvernance et du Haut Conseil de la Communications. Ces institutions sont censées être des garants de l’indépendance et de l’impartialité dans le processus électoral. Demander à leurs présidents de participer financement aux cotés du parti au pouvoir remet en question leur neutralité et soulève des doutes sur leur capacité à agir en toute indépendance.

 

Conditionnement politique des nominations :

 

Le barème de contribution établi par le MCU ci-haut dans l’article, met en évidence le fait que l’accès à des postes de responsabilité dans le pays est étroitement lié à l’appartenance au parti au pouvoir. En demandant aux présidents des institutions, aux ministres, aux directeurs généraux, aux présidents des délégations des différentes villes dites les maires, aux préfets, sous-préfets, aux directeurs de cabinet et à d’autres fonctionnaires de contribuer, le MCU établit un lien direct entre leur statut professionnel et leur soutien financier au référendum constitutionnel.

Cette pratique crée une pression indue sur les individus qui souhaitent occuper des postes de pouvoir, les obligeant ainsi à se conformer aux exigences politiques plutôt qu’à leurs compétences, aux textes de l’institution et à leur intégrité.

 

Manque  d’indépendance et de transparence des institutions garantes de la démocratie :

 

Outre le caractère conditionnel de ces contributions, le barème établi par le MCU soulève également des questions de transparence. Il n’y a pas de justification claire concernant l’utilisation des fonds collectés et comment ils seront affectés au processus du référendum constitutionnel. Cette opacité alimente les soupçons quant à d’éventuels abus financiers et à une utilisation inappropriée des ressources publiques. Mais d’après nos sources, l’argent collecté servira aux paiements des électeurs, aux agents des bureaux de vote et aux paiements des carburants.

 

Le barème de contribution du référendum constitutionnel émis comme une obligation par le Mouvement des Cœurs Unis du Président Touadera est vivement critiqué pour son impact sur l’indépendance des institutions du pays. Pour certains, le président Touadera draine tout le monde dans la violation de la Constitution et pour d’autres, la participation des Présidents des institutions remet en cause leur neutralité, tandis que le lien entre les contributions et les nominations politiques crée un environnement où l’appartenance politique prime sur les compétences et l’intégrité. Il est essentiel de préserver l’indépendance des institutions et de promouvoir la transparence dans le processus électoral pour garantir un système démocratique équitable et légitime en République centrafricaine.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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