Les controverses enflamment la scène politique centrafricaine suite à la disparition d’Evguéni Prigojine, fondateur du Groupe Wagner

Publié le 24 août 2023 , 7:25
Mis à jour le: 24 août 2023 4:23 pm

Les controverses enflamment la scène politique centrafricaine suite à la disparition d’Evguéni Prigojine, fondateur du Groupe Wagner

 

Fidèle Gouandjika ministre conseiller spécial du chef de l'État porte son T-shirt "je suis Wagner".
Fidèle Gouandjika ministre conseiller spécial du chef de l’État porte son T-shirt “je suis Wagner”.

 

 

 

Bangui, 25 août 2023 (CNC) –  En République centrafricaine, le nom de Wagner s’est libéré, malgré les réticences de Faustin Archange Touadera, président en exercice du pays. La nouvelle de la mort d’Evguéni Prigojine, chef du groupe Wagner, suite à un crash d’avion près de Moscou, a engendré des débats intenses au sein du paysage politique de la RCA. Ce décès a suscité des réactions passionnées, mettant en lumière les controverses entourant les actions et l’impact du groupe Wagner dans ce pays d’Afrique centrale.

 

L’annonce de la mort du fondateur du groupe Wagner, Evguéni Prigojine, suite au crash d’un jet privé près de Moscou, a secoué la République centrafricaine et a donné lieu à une réflexion approfondie sur le rôle de ce groupe paramilitaire dans la politique du pays. Alors que les autorités russes ont confirmé la présence de Prigojine sur la liste des passagers, les implications de sa mort ont généré des points de vue contrastés.

 

Depuis un certain temps, les paramilitaires russes du groupe Wagner jouent un rôle influent dans la sphère politique de la République centrafricaine. Si le gouvernement actuel voit en Prigojine un sauveur de la démocratie et un allié du président Touadera, l’opposition, quant à elle, pointe du doigt les exactions commises par le groupe sur la population civile. Ce débat s’est amplifié à la suite de la disparition de Prigojine.

MAPOUKA, chef du protocole de Touadera, vu ici hier avec Prigozhin, chef de Wagner. Avant de l'introduire auprès de Touadera
MAPOUKA, chef du protocole de Touadera, vu ici hier avec Prigozhin, chef de Wagner. Avant de l’introduire auprès de Touadera

 

Fidèle Gouandjika, conseiller spécial du président Touadera et fervent défenseur du groupe Wagner, a exprimé son hommage à Prigojine en arborant un tee-shirt noir à l’effigie de Wagner. Ses paroles, cependant, n’ont pas échappé à la critique. En effet, Gouandjika a déclaré : « C’est une triste nouvelle et nous sommes sereins. J’ai conversé avec quelques éléments. Les paramilitaires russes ici à Bangui, ils sont aussi sereins. On s’incline devant la mémoire de ce grand homme qui a sauvé la démocratie en République centrafricaine en évitant un coup d’état sanguinaire qui pouvait nous plonger dans une série de génocides indescriptibles ». Ces propos ont été perçus comme une tentative de glorification de Prigojine, suscitant ainsi des interrogations sur l’objectivité et l’éthique des actions du groupe Wagner.

 

Toutefois, Martin Ziguelé, président du MLPC et porte-parole du bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC), a exprimé un point de vue différent. Il souligne l’importance de se concentrer sur les victimes centrafricaines du groupe Wagner plutôt que sur la mort de Prigojine : « Je suis surpris qu’on fasse beaucoup de bruit après la mort de Prigozhin. Ça, c’était inscrit dans sa carrière. Quand vous êtes mercenaire, vous donnez la mort, vous aussi vous obtenez la mort. C’est écrit dans les écritures. Moi, je pense plutôt aux victimes centrafricaines… Je n’accepterai jamais de traiter avec un mercenaire, quel qu’il soit ». Ziguelé met en évidence les souffrances endurées par la population centrafricaine et souligne l’ironie tragique de la situation.

 

Les déclarations contradictoires quant aux circonstances de la mort de Prigojine reflètent la complexité des relations entre la Russie et la République centrafricaine. Les spéculations vont bon train, certains suggérant un montage à la manière de 2019, tandis que d’autres évoquent une possible vengeance du président russe Vladimir Poutine.

 

Rappelons que la disparition d’Evguéni Prigojine a ravivé les débats et les controverses entourant le groupe Wagner et son rôle en République centrafricaine. Les divergences d’opinions entre les partisans de Prigojine et ses critiques mettent en évidence les enjeux complexes liés à la présence des paramilitaires russes dans le pays. Alors que le pays tente de naviguer dans ce paysage politique tumultueux, il est essentiel de reconnaître les voix des victimes et de promouvoir la transparence dans les discussions concernant le rôle de Wagner en République centrafricaine.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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