Les Centrafricains, étrangers dans leur propre pays, selon Maître Crépin Mboli-Goumba

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Les Centrafricains, étrangers dans leur propre pays, selon Maître Crépin Mboli-Goumba

 

Les Centrafricains, étrangers dans leur propre pays, selon Maître Crépin Mboli-Goumba
Maitre Crépin Mboli-Goumba, leader du BRDC

 

Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.

 Une réalité qui fait froid au dos s’installe depuis plusieurs années en République centrafricaine : ses citoyens sont devenus étrangers sur leur propre sol. Comme l’a si justement relevé l’opposant Crépin Mboli-Goumba, les Centrafricains constituent paradoxalement la plus importante diaspora… en Centrafrique même. Une situation qui défie l’esprit humain et mérite une analyse approfondie.

 

L’analyse des données économiques prouve cette dépossession. À Bangui, la capitale, moins de 5% des commerces appartiennent à des Centrafricains. Dans le secteur minier, les sociétés étrangères détiennent 95% des permis d’exploitation. Le secteur bancaire compte 4 institutions, mais aucune banque nationale. Les chiffres du cadastre national indiquent que seuls 8% des Centrafricains possèdent un titre foncier en règle.

 

Cette exclusion économique touche tous les secteurs. Les jeunes diplômés centrafricains trouvent difficilement des emplois dans les entreprises qui exploitent les ressources de leur pays. Les ONG internationales recrutent massivement des étrangers. Les commerçants centrafricains qui réussissent à bâtir un vrai commerce le ferment aussitôt et se retrouvent dans les quartiers à tenir de petits kiosques, incapables de rivaliser avec les importateurs libanais et syriens qui monopolisent les circuits de distribution.

 

Le phénomène s’aggrave d’année en année. En 2023, la Banque mondiale recensait 62% de Centrafricains sous le seuil de pauvreté. En 2024, ce chiffre atteint 67%. Le revenu moyen par habitant a baissé de 15% en deux ans. Les petites entreprises centrafricaines disparaissent au rythme de fermetures par mois.

 

Mboli-Goumba note un autre aspect de cette crise : “ils sont occupés à couper les têtes qui sortent”. Les initiatives économiques des Centrafricains échouent systématiquement. Un commerçant prospère subit des contrôles fiscaux répétés. Un agriculteur qui développe son exploitation n’a pas accès au financement bancaire.

 

Les conséquences de cette situation pèsent sur toute la société. Les familles centrafricaines vivent dans la précarité. Même pour avoir un repas par jour est très difficile. Les enfants quittent l’école faute de moyens. Les malades renoncent aux soins dans les hôpitaux et se retournent chez les guérisseur traditionnel. La cohésion sociale se dégrade, avec les attaques intercommunautaires qui se multiplient dans le Haut-Mbomou. La violence augmente dans les différents quartiers de la capitale avec la multiplication de braquage à mains armées, souvent commis par des éléments de forces de l’ordre.

 

Les chiffres du développement humain prouvent cette régression sociale. Le taux d’alphabétisation a reculé de 5% en trois ans. La mortalité infantile augmente depuis 2022. L’espérance de vie stagne à 53 ans. Le nombre de Centrafricains avec accès à l’eau potable et à l’électricité diminue chaque année.

 

Cette situation existe nulle part ailleurs en Afrique centrale. Au Cameroun voisin, 45% des entreprises appartiennent aux nationaux. Au Congo, la loi impose 30% d’actionnariat local dans les sociétés étrangères. Au Gabon, les citoyens possèdent 60% des terres agricoles.

 

Les solutions existent. D’autres pays africains ont réussi à inverser ce processus. Le Rwanda a créé un fonds souverain qui finance les entrepreneurs locaux. Le Ghana impose des quotas d’emplois locaux dans les entreprises étrangères. Le Botswana garde le contrôle de ses ressources minières via des partenariats public-privé.

 

“Tant qu’on n’en prendra pas conscience, pas de progrès !”, avertit Mboli-Goumba. Cette prise de conscience demande des actions concrètes : réforme du code des investissements, création d’une banque de développement nationale, protection légale des entrepreneurs centrafricains , formation professionnelle adaptée aux besoins du pays.

 

Sans ces changements fondamentaux, les Centrafricains resteront étrangers chez eux. L’économie continuera de profiter aux autres. Le pays perdra ses forces vives. La pauvreté s’aggravera. L’avenir des nouvelles générations se jouera ailleurs.

 

La République centrafricaine doit redevenir la terre des Centrafricains. Son développement appartient à ses citoyens. Sa richesse doit servir sa population. Son futur dépend de la capacité de ses enfants à vivre et prospérer sur leur sol natal.

 

Corbeaunews Centrafrique

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