Le mystère N’guendet s’épaissit et ne cesse d’inquiéter le clan Touadéra

Le mystère N’guendet s’épaissit et ne cesse d’inquiéter le clan Touadéra

 

L'ancien Président de transition monsieur Alexandre Ferdinand Nguendet à gauche, et le Président de la République, monsieur Faustin Archange Touadera, à droite. Montage CNC
L’ancien Président de transition monsieur Alexandre Ferdinand Nguendet à gauche, et le Président de la République, monsieur Faustin Archange Touadera, à droite. Montage CNC

 

 

 

Bangui, 30 octobre 2023 (CNC) – Tous les témoignages venant des proches du pouvoir de Bangui s’accordent à dire que le Chef de l’État Faustin Archange Touadéra gobe très mal la rébellion de l’ancien Chef de l’Etat Alexandre N’guendet.

 

Et c’est grâce à la trahison de l’adjudant-chef FACA Béïna que les autorités de Bangui ont pris la véritable mesure de la dangerosité de l’homme qui évoluait tranquillement sans attirer grande attention sur son projet de coup d’Etat que les cadors du pouvoir de Bangui ne prenaient pas trop au sérieux. Une cache d’armes a, en effet, été découverte dans la résidence de N’guendet sise à Miskine. Un officier FACA, sous le couvert de l’anonymat et ayant participé à la perquisition du domicile patron du COFAC, a avoué que certaines armes sophistiquées confisquées par les équipes du colonel Patassé n’ont pas été présentées aux médias et que l’exploitation des téléphones de l’adjudant-chef Béïna confirme l’existence d’autres caches d’armes plus importantes.

 

Depuis lors, la répression bat son plein autour de l’ancien Chef d’État. Ses collaborateurs ou collaborateurs supposés sont arrêtés à tour de bras, jusqu’à son personnel de maison, sa sentinelle, ses voisins et même l’archevêché de Bangui qui a été perquisitionné sans vergogne. Rien n’est laissé au hasard. Les autorités se rendent bien compte que toutes ces armes n’ont certainement pas pu entrer à Bangui sans des complicités avérées au plus haut sommet de la hiérarchie militaire. Comme l’adjudant-chef Béïna a réussi à prendre la poudre d’escampette, il ne reste au pouvoir de Bangui qu’à traquer au hasard des suspects. Dernière victime en date, Blaise Mbomou, parenté au maire de Bangui et actuel président sous-préfectoral du parti politique du ministre-conseiller à la présidence, Sébastien Wénézoui, membre de la plateforme présidentielle Bê-Oko.

 

Arrêté et enfermé à la SRI, Blaise Mbomou y aurait subi les pires sévices et tortures de la part des Wagner et des Requins pour lui extorquer des aveux et lui faire dire que son patron Sébastien Wénezoui conspirerait avec Alexandre N’guendet pour renverser Faustin Archange Touadéra du pouvoir. C’est ce qu’a révélé le ministre-conseiller lors d’une conférence de presse tenue le 26 octobre 2023 à Bangui.

 

Depuis un certains temps, le pouvoir de Bangui se lance dans une folle course contre la montre pour identifier le plus vite possible les autres caches d’armes réparties on ne sait où dans la capitale et ses environs. Est-ce que ces armes sont encore dans les mêmes lieux ? Sont-elles chez des hommes et femmes politiques au-dessus de tout soupçon ou des hauts gradés protégés qui participeraient à cette conjuration qui n’est plus à démontrer ? Ou alors dans des chancelleries, d’où peut-être l’incendie de la résidence de l’ambassadeur de la Guinée-Équatoriale à Bangui ? Ou alors seraient-elles stocker quelque part par des ONG internationales comme nous avons pu le voir sous d’autres cieux? Nul ne le sait. De même que nul à Bangui ne sait où trouver l’ancien Chef d’État Alexandre N’guendet qui, grâce à ses nombreux passeports diplomatiques, semble échapper complètement à la vigilance des services de renseignement extérieur de la RCA dans ses déplacements. Il évolue sous les radars malgré tous les moyens déployés pour le localiser. Nos confrères d’Afrique Intelligence révélaient le mois dernier qu’il serait passé par Cotonou, au Bénin, après avoir fait un crochet à Yaoundé. Sur les réseaux sociaux, des audios circulant signaleraient sa présence simultanément à Brazzaville, à Kinshasa, à N’djamena ou à Paris. C’est le brouillard total.

 

Toujours est-il que les propos de N’guendet dans l’audio qu’a fait fuiter l’adjudant-chef Béïna au sujet de son plan B, qui compterait plus de deux mille hommes armés et en tenue prêts à lancer une offensive militairen pour prendre Bangui, continuent de hanter les sécurocrates du régime. Le pire pour Bangui, qui traverse un véritable trou d’air budgétaire, serait que ce qui reste de la la CPC, à savoir le FPRC et l’UPC, les seuls groupes armés encore actifs et crédibles aux yeux des Centrafricains, décidaient de se coaliser officiellement avec le COFAC de N’guendet. Alors là, l’équation se compliquerait davantage pour l’homme du 30 août 2023. D’autant plus, que ni l’ancien Chef d’État Alexandre N’guendet et ni les généraux Adam et Darrassa ne semblent intéressés par un quelconque dialogue avec lui. Que ce soit celui proposé par l’UA à Bujumbura, celui proposé par la communauté Sant Egidio à Rome ou celui que vient de proposer la patronne de la MINUSCA, la Rwandaise Valentine Rugwaziba, lors de la dernière session du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la RCA.

 

Il est à noter, enfin, que le manque de résultats criant des services de renseignement civil et militaire pour mettre la main sur l’ancien Chef d’État N’guendet devrait conduire à des purges dans l’appareil sécuritaire, car une telle inefficacité ne peut que signifier que les hommes de N’guendet seraient encore bien positionnés dans l’appareil étatique afin brouiller les pistes, de ralentir les investigations et de continuer ainsi à tromper la vigilance des factionnaires du pouvoir de Touadéra.

 

 

Par Cyrille Azoumi

 

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