Le débat politique de la radio Ndékèluka : quand la rhétorique juridique masque l’incompétence

Publié le 12 juillet 2023 , 8:05
Mis à jour le: 12 juillet 2023 6:18 pm

Le débat politique de la radio Ndékèluka : quand la rhétorique juridique masque l’incompétence

 

MONSIEUR NDUI-YABELA
MONSIEUR NDUI-YABELA

 

 

Bangui, 13  juillet 2023 (CNC) – La scène politique en Centrafrique est souvent le théâtre de débats enflammés où les arguments juridiques se mêlent aux querelles partisanes. Récemment, un débat entre le Conseiller du Président de l’assemblée nationale, Dr Alexis Ndui Yabela,  et le leader du bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC), maître Crépin Mboli-Goumba,  a mis en lumière les failles de la rhétorique juridique utilisée par certains acteurs politiques. Ces échanges ont révélé l’incompétence et le dogmatisme qui règnent au sein du Mouvement Cœurs Unis (MCU), parti au pouvoir. Dans cet article, nous analyserons les arguments avancés par le Conseiller du PAN et mettrons en évidence les lacunes de sa position face au Coordinateur du BRDC, maître Crépin Mboli-Goumba.

 

Des citations creuses et des références douteuses :

 

Le Conseiller du PAN, Dr Alexis Ndui Yabela,  s’est illustré par une série de citations sans fondement et de références douteuses à des auteurs inconnus. Sa propension à citer des auteurs anonymes dont les travaux sont probablement perdus dans les méandres d’une bibliothèque oubliée démontre son manque de rigueur intellectuelle. En ressassant des jurisprudences désuètes et des doctrines non explorées, il ne fait que s’enliser dans un verbiage juridique déconnecté de la réalité politique. Son autorité juridique, limitée au sein du MCU, ne parvient pas à impressionner au-delà des partisans du parti.

Maître Crépin Mboli-Goumba, Président du PATRIE
Maître Crépin Mboli-Goumba, Président du PATRIE

 

Le BRDC, le fer de lance de l’argumentation :

 

Face aux prétentions juridiques vides du MCU, le BRDC a su démontrer sa maîtrise de l’art du débat politique. Ses leaders ont brillamment exposé l’inconsistance et le dogmatisme de l’orientation politique, financière et économique du MCU, basée sur l’improvisation, le mensonge et l’intimidation. Ils ont su mettre en évidence les erreurs flagrantes commises par le Conseiller du PAN, Dr Alexis Ndui Yabela , qui se fourvoie dans des arguments ahurissants et sulfureux, mettant ainsi en péril la crédibilité de son parti.

 

Le déni de l’inamovibilité des juges constitutionnels :

 

L’une des positions les plus choquantes du Conseiller du PAN concerne l’inamovibilité des juges constitutionnels. En affirmant que ce principe ne s’applique pas aux juges constitutionnels, il témoigne d’une méconnaissance profonde du droit et de l’indépendance des institutions. Il remet en question un principe fondamental de la Constitution et révèle son incapacité à enseigner le droit dans une faculté. Cette erreur grave devrait entraîner sa mise à la retraite d’office pour faute intellectuelle.

 

Des arguments erronés et un manque de compétence :

 

Le Conseiller du PAN se trompe également en considérant la présence de fonctionnaires à la Cour constitutionnelle comme un détachement de fonction. Son affirmation selon laquelle l’ancienne présidente de la Cour était simplement une fonctionnaire détachée démontre une méconnaissance flagrante des critères d’éligibilité à la Cour. La fonction publique n’est pas un critère exclusif pour occuper ce poste, et les enseignants du secteur public et privé peuvent être éligibles s’ils remplissent les conditions requises.

 

La faillite de la rhétorique juridique du MCU :

 

En fin de compte, le Conseiller du PAN expose les lacunes de sa propre argumentation en prétendant que le texte référendaire visant l’adoption d’une constitution n’est pas une loi. Cette affirmation est contredite par les procédures de promulgation nécessaires à son entrée en vigueur. Il est évident que la constitution est une loi fondamentale qui doit être promulguée par le Chef de l’État. En persistant dans ses erreurs de raisonnement juridique, le Conseiller du PAN contribue involontairement à la décrédibilisation du MCU sur le plan juridique.

 

Le débat politique sur la radio Ndékèluka révèle souvent les failles de la rhétorique juridique utilisée par certains acteurs politiques. Le Conseiller du PAN du MCU, monsieur Alexis Duabela a démontré son incompétence et son manque de rigueur intellectuelle dans ses arguments. En revanche, le BRDC s’est distingué par sa maîtrise de l’art du débat et son aptitude à mettre en évidence les erreurs de raisonnement du MCU. Il est essentiel que les élites et les cadres centrafricains reconnaissent l’importance du savoir juridique dans le débat politique et soutiennent des leaders capables de défendre leurs idées avec compétence et clarté.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

Corbeaunews Centrafrique

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