L’Affaire des passeports diplomatiques fantômes : Plongée dans l’escroquerie de Reboas et Nakombo

Publié le 8 août 2023 , 7:55
Mis à jour le: 8 août 2023 3:00 pm

L’Affaire des passeports diplomatiques fantômes : Plongée dans l’escroquerie de Reboas et Nakombo

 

Makombo maire de Bangui
Emile Gros Nakombo, Maire de la ville de Bangui. copyrightautremédia.

 

 

Bangui, 09 août 2023 (CNC) –  Une nouvelle tâche sombre se dessine dans l’histoire politique de la République centrafricaine, avec une affaire d’escroquerie impliquant deux personnalités en vue, monsieur Aristide Briand Reboas, devenu ministre de la Jeunesse et des Sports quelques moins plus tard, et monsieur Émile Gros Nakombo, président de la délégation spéciale de la ville de Bangui. Cette affaire, qui s’est déroulée en 2019, jette une lumière crue sur le manque d’éthique et d’intégrité au sein du régime du Président  Faustin Archange Touadera.

 

Le récit est choquant et révoltant. Des citoyens coréens, venus en République centrafricaine avec l’intention d’investir dans le secteur minier, ont été pris au piège par la duplicité d’Aristide Briand Reboas, qui se présente pourtant comme un Apôtre de l’église évangélique en Centrafrique. Au lieu de les guider et de les aider, Reboas a vu en eux une opportunité de s’enrichir rapidement et sans scrupules. Pire encore, il a trouvé un allié en la personne d’Émile Gros Nakombo, le maire de Bangui, créant ainsi une alliance sordide pour dépouiller ces Coréens de leur argent.

 

Aristide Briand Reboas président du parti chrétien démocrate centrafricain
Monsieur Aristide Briand Reboas, Président du parti chrétien démocrate. Photo de courtoisie.

 

Tel des mafieux impitoyables, Reboas et Nakombo ont concocté un stratagème pour duper ces Coréens. Ils leur ont promis des passeports diplomatiques centrafricains et des laisser-passer, supposément approuvés par les plus hautes instances de l’État centrafricain. Cette ruse a été conçue pour flatter l’ego des investisseurs coréens et les pousser à débourser d’importantes sommes d’argent, soit 45 millions de francs CFA par passeport diplomatique, totalisant 135 millions de francs CFA pour les trois coréens concernés.

 

Le moment de vérité est arrivé lorsqu’ils ont invité les Coréens dans un hôtel de Bangui, où ils leur ont présenté leur fausse réalité avec assurance. Ils ont prétendu que les plus hauts responsables du pays soutenaient l’opération et exigeaient le paiement immédiat. Toutefois, Les Coréens, de leur côté, doutent un peu de la situation. Mais dans une démarche stratégique de la mafia, monsieur Émile Gros Nakombo tente de convaincre les Coréens en appelant en urgence le ministre délégué aux affaires étrangères d’alors, monsieur Sokodé pour les retrouver à l’hôtel du centre.

Le ministre, connaissant pas l’affaire, a pris sa voiture avec son garde du corps pour se rendre à l’hôtel du centre. Arrivée sur le lieu, immédiatement, le maire de Bangui, plus malin, l’a retiré pour lui donner de farfelu conseil d’un grand frère.

 

Alors, le ministre est appelé en urgence pour un simple conseil ‘d’un grand-frère  ? En réalité, le but du maire de Bangui c’est juste la présence du ministre, et le tour est joué. Après quelques minutes de balade à l’extérieur,  entre le maire de Bangui et le ministre, ce dernier s’est retiré.

 

Cette manœuvre habile a finalement poussé les investisseurs à céder, convaincus que l’opération était approuvée par le gouvernement. Ils ont ainsi remis leur argent durement gagné à Nakombo et Reboas, dans l’espoir de recevoir les précieux documents.

 

Cependant, leur espoir s’est vite évanoui. Les Coréens, victimes de leur propre confiance et de la duplicité des criminels en col blanc, n’ont jamais reçu les passeports diplomatiques promis. Ces individus malveillants ont non seulement trahi la confiance des investisseurs étrangers, mais ils ont également terni la réputation de tout un pays, illustrant l’étendue de la corruption et de la dégradation morale au sein de la classe politique centrafricaine.

 

La découverte que monsieur Aristide Reboas a été arrêté l’année dernière en Corée du Sud pour une autre affaire d’escroquerie ne fait qu’ajouter du poids à ces allégations d’activités criminelles. Cette situation soulève des questions fondamentales sur l’intégrité et la compétence de ceux qui sont censés diriger et servir la nation.

 

Il est temps que les citoyens centrafricains se lèvent pour exiger des comptes de la part de ceux qui trahissent leur confiance. Le président Faustin Archange Touadera doit faire preuve de leadership en nettoyant les écuries d’Augias de son administration, en évinçant ceux qui ternissent la réputation de la République centrafricaine. Seuls des dirigeants intègres et honnêtes peuvent espérer conduire le pays vers un avenir meilleur, loin des scandales et de la corruption qui ont secoué ses fondements.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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