La vidéo virale des exactions des soldats FACA sur le site minier de Gomio: Ousna, une Centrafricaine, décortique le communiqué de l’état-major et dénonce ses incohérences

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Une vidéo virale montrant des soldats FACA maltraitant des civils sur le site minier de Gomio, près de Yaloké, a indigné la Centrafrique. Ousna, une centrafricaine, en live sur Facebook, démonte un par un le communiqué pathétique de l’état-major, exposant ses contradictions et son mépris.
Dans la nuit du 8 et 9 avril 2025, une vidéo virale circulant sur les réseaux sociaux a choqué la population centrafricaine. Elle montre des soldats des Forces armées centrafricaines (FACA) infligeant des châtiments à une vingtaine de civils, dont des femmes et des enfants, sur le site minier de Gomio, à 235 kilomètres de Bangui. Face à l’indignation générale, l’état-major des armées, dirigé par le chef d’état-major Zéphirin Mamadou, a publié un communiqué le 9 avril 2025, qualifié de « pathétique » par de nombreux Centrafricains. Une citoyenne centrafricaine, dans un live en direct sur Facebook, a décortiqué ce texte, dévoilant au passage ses incohérences et dénonçant l’attitude méprisante des autorités. Voici une analyse détaillée de sa critique, qui reflète le sentiment d’un peuple lassé par l’impunité et la mauvaise gouvernance.

Une tentative de minimiser les faits en invoquant l’ancienneté de la vidéo
Le communiqué de l’état-major commence en précisant que la vidéo, bien que virale récemment, daterait de plus d’un an. Pour Ousna , la Centrafricaine, cette justification est irrecevable : « Que la vidéo date d’aujourd’hui, d’il y a un an ou de mille ans, ça ne change rien. Des Centrafricains ont été humiliés, maltraités par des militaires censés les protéger ». Elle souligne que ces actes, commis par des soldats payés par les contribuables, sont inadmissibles, peu importe leur ancienneté. Cette indignation est partagée par beaucoup, comme en témoignent les réactions sur les réseaux sociaux, où des internautes dénoncent l’impunité persistante des FACA. Le communiqué précise que les responsables auraient été sanctionnés devant un conseil de discipline, mais sans détailler les mesures prises, ce qui alimente le scepticisme. « Et quelles mesures ? », ironise un utilisateur sur X, reflétant le manque de transparence dénoncé par la citoyenne.
L’excuse des « ennemis de la paix » : une rhétorique usée
Dans un deuxième paragraphe, selon Ousna , l’état-major attribue la viralité de la vidéo à une « récupération des ennemis de la paix » visant à ternir l’image des FACA. Cette rhétorique, qualifiée d’« excuse phare » par Ousna , la Centrafricaine, est perçue comme une tentative de détourner la responsabilité. « Qui sont ces ennemis de la paix ? », demande-t-elle. « Ceux qui ont commis ces actes ou ceux qui ont permis aux Centrafricains de les découvrir ? ». Elle reproche aux autorités de sous-estimer l’intelligence des citoyens, en expliquant qu’ils seraient manipulés dès qu’ils critiquent le pouvoir. Cette accusation d’instrumentalisation rappelle des précédents, comme en 2022, lorsque l’État-major des armées avait dénoncé une campagne de dénigrement à propos d’une autre vidéo virale d’exactions des soldats FACA en train d’égorger deux jeunes Peuls. Pour Ousna , la citoyenne centrafricaine, cette excuse ridiculise les dirigeants et reflète leur incapacité à assumer leurs responsabilités.
La justification des violences par l’interdiction d’accès aux sites miniers
Le communiqué de l’État-major explique que les violences ont eu lieu sur des sites miniers abandonnés, dont l’accès est interdit en raison de leur dangerosité. Il mentionne 17 décès en 2024 dus à des effondrements de puits, pour justifier l’intervention des FACA. Mais Ousna , La Centrafricaine, conteste cette logique : « Ces gens savent qu’ils risquent leur vie, mais ils y vont parce qu’ils ont faim. C’est leur seul moyen de survie ». Ousna pointe du doigt l’absence d’alternatives proposées par l’État, soulignant que gouverner, c’est « prévoir et organiser ». Elle interpelle également le ministère des Mines : pourquoi les sociétés ayant exploité ces sites n’ont-elles pas restauré les lieux, comme le prévoient leurs cahiers des charges ? Ce manque de suivi, combiné à l’absence de solutions pour les populations locales, est au cœur du problème. En 2024, plus de 50 % des Centrafricains vivaient avec moins de 2 dollars par jour, rendant ces sites miniers artisanaux cruciaux pour leur survie, malgré les risques.
Une sensibilisation tardive et insuffisante

Enfin, le communiqué de l’État-major annonce qu’une mission de l’inspection générale de l’armée a été envoyée à Gomio pour enquêter et sensibiliser les militaires aux conséquences des abus. Pour Ousna , la Centrafricaine, cette mesure est une réponse cosmétique : « Avant même de quitter leurs centres de formation, les soldats devraient être formés sur le respect des droits humains ». Elle ironise sur le fait que l’état-major semble découvrir ces principes uniquement après un scandale. Cette critique fait écho aux déclarations de la Ligue centrafricaine des droits de l’homme, des partis politiques, qui a annoncé une enquête indépendante pour traduire les responsables en justice. Les femmes parlementaires, dans un communiqué du 10 avril 2025, ont également exigé des sanctions exemplaires, qualifiant ces actes de « violations graves des droits à la vie et à la dignité ».
Un peuple en quête de justice
L’analyse de madame Ousna , la Centrafricaine, relayée sur Facebook, a résonné auprès de nombreux compatriotes, qui partagent son exaspération face à un communiqué perçu comme une tentative de désinformation. En qualifiant les exactions de « récupération » ou en minimisant leur gravité, l’état-major a non seulement échoué à apaiser l’indignation, mais a renforcé le sentiment d’abandon d’un peuple déjà meurtri par des décennies de conflits et de pauvreté. Comme le souligne Ousna , la citoyenne centrafricaine, « ce peuple a trop souffert pour continuer à endurer cela ». Les appels à la justice se multiplient, portés par la société civile, les politiques et les citoyens ordinaires. Reste à savoir si cet élan mènera à des actions concrètes ou s’il s’éteindra, comme tant d’autres cris d’alarme dans un pays où l’impunité reste la norme.
Il y’a lieu de rappeler que la vidéo virale des exactions des FACA à Gomio a révélé, une fois de plus, les fractures profondes entre les autorités centrafricaines et leur peuple. L’analyse de madame Ousna sur les réseaux sociaux, en déconstruisant méthodiquement le communiqué de l’état-major point par point, met en lumière une gouvernance défaillante, incapable d’assumer ses responsabilités ou de répondre aux aspirations de justice et de dignité des citoyens. Dans un pays où la pauvreté et l’insécurité règnent, proposer des alternatives viables et réformer les forces armées sont des impératifs pour éviter que de tels drames ne se répètent….
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