La rareté de l’huile de karité à Ndélé : Un fardeau économique pour les ménages

Publié le 8 janvier 2024 , 5:00
Mis à jour le: 8 janvier 2024 3:10 pm

La rareté de l’huile de karité à Ndélé : Un fardeau économique pour les ménages

 

Deux femmes qui reviennent du champs à Bria
Deux femmes qui reviennent du champs . Photo CNC

 

 

Bangui, 09 janvier 2024 (CNC) – L’huile de karité, une ressource précieuse au nord-est de la République centrafricaine, est au cœur d’une controverse croissante ces derniers temps. Utilisée non seulement pour la cuisine mais aussi dans la fabrication de savon artisanal, cette ressource naturelle a vu son prix grimper de manière significative. Dans cet article, nous allons examiner de près les facteurs qui ont conduit à cette augmentation des prix, ses implications économiques et sociales, ainsi que les appels à une meilleure sécurité pour les collecteurs de karité.

 

Analyse de la hausse des prix

 

La première question qui se pose est : pourquoi l’huile de karité est-elle devenue si chère au nord-est de la République centrafricaine ? Plusieurs facteurs entrent en jeu, le principal étant l’insécurité dans certaines régions, notamment à Cotissacos et Miamani, situées respectivement à 45 et 120 kilomètres de Ndélé. En raison de l’instabilité et des conflits, les femmes qui collectent traditionnellement les noix de karité pour produire de l’huile ne peuvent plus accéder librement aux zones de récolte. Cette limitation de l’approvisionnement a réduit l’offre d’huile de karité sur les marchés, faisant grimper les prix.

 

En outre, la demande pour l’huile de karité est en constante augmentation, car elle est largement utilisée dans la cuisine et la fabrication de savon artisanal. Les consommateurs locaux dépendent de cette ressource pour leur subsistance quotidienne. L’augmentation de la demande a donc contribué à la hausse des prix.

 

Implications économiques et sociales

 

L’impact économique de la hausse des prix de l’huile de karité est significatif. Les ménages qui utilisent régulièrement cette huile voient leur budget alimentaire affecté. Par exemple, Deborah Hadoum, une cliente régulière du marché central, note que le prix d’un pot d’huile de karité est passé de 300 à 600 francs, ce qui a un impact direct sur le coût de la préparation des repas. De même, Aline, qui tient une gargote, est contrainte d’augmenter les prix de ses plats en raison de l’augmentation du coût de l’huile de karité.

 

En outre, la hausse des prix de l’huile de karité a des répercussions sur l’industrie du savon artisanal. Soumaïn Violaine Nina, une productrice de savon, se voit contrainte d’augmenter le prix de ses produits en raison du coût accru de l’huile de karité. Cette augmentation des prix peut décourager les consommateurs, réduisant ainsi les ventes et affectant les petits entrepreneurs.

 

Appels à la sécurité pour les collecteurs de karité

 

Pour résoudre cette crise, il est essentiel de garantir la sécurité des collecteurs de karité, en particulier dans les zones touchées par l’insécurité. Les femmes qui récoltent les noix de karité sont la pierre angulaire de cette industrie, et leur capacité à accéder aux zones de récolte est vitale pour maintenir l’approvisionnement en huile de karité à des prix abordables.

 

Les habitants de Ndélé et des localités avoisinantes appellent donc à des mesures pour assurer la sécurité dans les zones de récolte. Cela implique un engagement accru des autorités pour maintenir la paix et la stabilité dans ces régions, permettant ainsi aux collecteurs de karité de continuer leur activité sans crainte.

 

Notons que la hausse des prix de l’huile de karité dans le Bamingui-Bangoran est un problème économique et social majeur qui a des répercussions sur la vie quotidienne des habitants. L’insécurité dans cette région a restreint l’accès aux zones de récolte, réduisant l’offre d’huile de karité et faisant grimper les prix. Pour résoudre cette crise, il est essentiel de garantir la sécurité des collecteurs de karité et de s’attaquer à la demande croissante de cette ressource. Une action concertée est nécessaire pour préserver cette ressource précieuse et assurer son accès à un prix abordable pour tous.

 

Par Carole Ramadan

 

Corbeaunews Centrafrique

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