La mafia du népotisme s’installe à l’ENERCA : des millions dilapidés aux embauches familiales

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La mafia du népotisme s’installe à l’ENERCA : des millions dilapidés aux embauches familiales

 

La mafia du népotisme s'installe à l'ENERCA : des millions dilapidés aux embauches familiales
Thierry Patient Bendima, directeur général de l’Energie centrafricaine (Enerca). @Droits réservés

 

Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.

 Au sein de l’Énergie Centrafricaine (ENERCA), les scandales s’accumulent. Des contrats publicitaires douteux aux voyages injustifiés, en passant par un système d’embauches familiales, l’entreprise publique s’enfonce dans une gestion catastrophique pendant que 98% des Centrafricains vivent sans électricité.

 

Le nouveau Président du Conseil d’Administration (PCA), Zounguéré Wilikon Gérard, cumule déjà cette fonction avec celle de directeur de cabinet au ministère de l’Énergie. Une réunion privée organisée au domicile du directeur des ressources humaines, Thierry Frank PAYOMBO, a débouché sur un recrutement massif de proches et de parents. L’ENERCA devient progressivement une entreprise familiale des Ngbakamandja où les compétences techniques passent au second plan.

 

La direction multiplie les dépenses contestables. Le directeur général Thierry-Patient BENDIMA, accompagné du DRH Thierry Frank PAYOMBO et du médecin Pr Nestor MAMADOU NALI, ont effectué fin novembre 2024 une tournée dans des cliniques privées en Tunisie et au Maroc. La délégation a visité la clinique Montplaisir de Tunis puis la clinique SEVAMED de Rabat, prétextant des négociations pour des soins à l’étranger.

 

Dans le même temps, le service commercial vient d’approuver une dépense de 41 millions de francs CFA pour une simple campagne d’information sur le changement des compteurs prépayés. Le contrat, initialement proposé à 61 millions, a été attribué à un cabinet logé dans une maison d’habitation au quartier Lakouanga. Cette dépense apparaît d’autant plus absurde que l’ENERCA possède déjà les coordonnées des 16 000 abonnés concernés.

 

Les conséquences de cette gestion désastreuse touchent tout le pays. Dans les provinces, la situation devient catastrophique. À Béloko, ville autrefois génératrice des meilleures recettes, l’activité est paralysée depuis mars 2024. Bambari et d’autres localités restent privées d’électricité depuis des mois, officiellement par manque de carburant. Les clients de ces villes, malgré leurs crédits dans les compteurs prépayés, ne reçoivent plus aucun service.

 

À Bangui, la distribution suit un calendrier anarchique. Au lieu des plages horaires promises de 13h à 21h et de 21h à 5h, les quartiers reçoivent le courant de manière aléatoire : quelques heures entre 15h et 19h, puis entre 22h et minuit ou 4h et 6h. Certains secteurs restent dans l’obscurité pendant des jours entiers, tandis que d’autres zones comme le quartier présidentiel et Boy-Rabe bénéficient d’une alimentation continue.

 

Les recrutements familiaux aggravent la situation. Les nouveaux employés, choisis pour leurs liens avec le pouvoir plutôt que leurs compétences, occupent des postes clés. Les branchements illégaux prospèrent, parfois avec la complicité de ces recrues peu qualifiées. Le réseau électrique se dégrade pendant que l’entreprise devient un refuge pour les proches du pouvoir.

 

Cette gabegie paralyse l’économie nationale. Les entreprises ne peuvent fonctionner normalement. Les hôpitaux peinent à conserver leurs vaccins et médicaments. L’hôpital Mama Domitien à Bimbo a même dû fermer son service de maternité. Les commerçants perdent leurs marchandises faute de réfrigération.

 

Dans les locaux de l’ENERCA à Bangui, les groupes thermiques restent à l’abandon. Les techniciens manquent d’équipements basiques pour les réparations. Les véhicules d’intervention sont immobilisés. Les millions dépensés en communication et en voyages auraient pu servir à relancer l’électricité dans plusieurs villes de province.

 

Le ministre de tutelle, Arthur Piri, artisan de ce chaos, reste silencieux face à ces pratiques douteuses. La double fonction de Zounguéré Wilikon Gérard, à la fois PCA et directeur de cabinet au ministère, pose question sur la volonté réelle de réformer l’entreprise.

 

L’objectif d’atteindre 10% d’accès à l’électricité reste un mirage. Les fonds partent en voyages luxueux et en communication inutile plutôt qu’en maintenance du réseau. Les Centrafricains continuent de vivre dans le noir pendant que leurs dirigeants visitent des cliniques prestigieuses au Maghreb et placent leurs proches aux postes clés.

 

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