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La JEA de Bangui organise un festival pour la paix et l’unité en Centrafrique

Pasteur Nicolas Grékoyamé
Pasteur Nicolas Grékoyamé. Photo: CNC

La JEA de Bangui organise un festival pour la paix et l’unité en Centrafrique

Bangui (Corbeau News Centrafrique): 14-12-2014.  Le somptueux Omnisport de Bangui a accueilli ce 13 décembre 2014, une grande manifestation des jeunes des églises protestantes, la JEA (Jeunesse évangélique africaine). Il s’agit d’un grand festival pour la paix et l’unité en Centrafrique. Les leaders de la plateforme religieuse de Centrafrique dont le Pasteur Nicolas Grekoyamé Gbangou, Président de l’Association des églises évangéliques de Centrafrique (AEC) et l’Imam Omar Kobine Layama, Président de la Communauté islamique centrafricaine (CICA) et le représentant de Mgr Dieudonné Nzapalainga, Archevêque de Bangui ont rehaussé de leur présence cette manifestation.

Ils sont des milliers, les jeunes Flambeaux et Lumières membre de la JEA et des invités des autres églises de Centrafrique, ainsi que les jeunes de la communauté musulmane de Bangui à répondre massivement à l’appel du Coordonnateur de la jeunesse des églises Elim de la Région de Bangui, Gaby Tanguy Ngouamidou à cet évènement de taille. L’objectif de cette manifestation, à en croire Ngouamidou, c’est la recherche de la paix et de la cohésion sociale. « Personne n’est sans ignore qu’il y a une denrée rare dans notre pays, je veux parler de la paix. A cet effet, chacun, de son côté essaie d’apporter la contribution qu’il peut. Et, la JEA de l’église évangélique Elim de la ville de Bangui a bien voulu, à travers ce festival, apporter sa participation à la recherche de la paix. » a déclaré le Coordonnateur et initiateur de cet évènement. Cette manifestation a valeur de sensibilisation de la population en général et de la jeunesse centrafricaine en particulier sur les valeurs intrinsèques de la paix et de cohésion sociale.

Au nombre des activités prévues dans ce festival, il y a des spectacles, des récitals et bien d’autres présentations des jeunes, le tout articulé autour de la paix et la cohésion sociale, car, toujours selon Ngouamidou, « il n’y a pas un pays au monde où, lorsqu’on parle de la cohésion sociale, on exclut une partie de la population. Alors que depuis des années, nous avons toujours vécu en parfaite cohésion, musulmans et chrétiens. Donc, ce n’est pas aujourd’hui que les chrétiens vont demander aux musulmans de s’en aller et aux musulmans de dire que les chrétiens sont des méchants, etc. Le moment est venu pour que nous puissions revenir à notre ancienne manière de vivre. »

Les manifestants
©CNC

A cette occasion, la JEA par la voix du Surveillant Guy José Ndarata, après un diagnostic global de la situation de la cohésion sociale, a proposé sous forme de recommandations, les pistes de solutions suivantes pour la sortie de crise en général et pour l’épanouissement de la jeunesse en particulier :

(1) Dans le secteur de l’éducation, assurer la promotion de l’éducation civique ; améliorer la qualité de l’enseignement au niveau primaire, secondaire et supérieur ; former qualitativement et quantitativement les enseignants y compris les maitres communautaires sur l’ensemble du territoire et ; rendre effectif l’enseignement dans les deux langues officielles Français et Sango dans toutes les écoles de Centrafrique. (2) Dans le secteur de la formation professionnelle : renforcer et multiplier les structures d’enseignements techniques et professionnels ; mettre en place des mesures incitatives à la création d’entreprises par les jeunes ; création d’un environnement d’affaires favorable aux initiatives privées des jeunes. (3) Dans le secteur de la santé et environnement : assurer l’accès à des soins de qualité pour tous ; former et assurer le suivi du personnel de santé ; assurer l’accès à l’eau potable ; intégrer l’assainissement et traitement des déchets dans les plans d’aménagement des villes et de développement en milieu rural et urbain ; interdire et contrôler l’entrée des drogues sur le territoire national. (4) Dans le secteur des droits de l’homme et liberté publique : garantir l’égalité de tous les citoyens centrafricains devant la loi ; appliquer la loi et les procédures judiciaires sans distinction ; renforcer la sécurité et la libre circulation des personnes et des biens ; améliorer les conditions de détention des jeunes en milieu carcéral et ; appliquer la loi sur les mutilations génitales, le viol et le mariage précoce et forcé.

Imam Kobine
Imam Kobine. ©CNC

A l’issue de la manifestation, Imam Omar Kobine Layama s’est réjoui de l’initiative et encourage les jeunes à poursuivre sur cette lancée : « Dans un pays, quand ce sont les jeunes qui commencent à s’approprier d’une situation et à s’impliquer, je crois que leur implication ne restera pas vaine. De surcroit en RCA, la jeunesse constitue la majorité de la population et cette prise d’engagement nous rassure et conduira certes au rétablissement de la paix dans notre pays. » a-t-il dit avant de lancer un appel d’encouragement à ces jeunes de « se lever et d’agir pour la cohésion sociale et l’unité nationale, à travers la foi qui les animé. »

De même, le pasteur Nicolas Grékoyamé a attiré l’attention des jeunes pointés du doigt d’être les acteurs dans la crise en RCA, qu’ils sont notamment dans les Anti-balaka ou dans les Séléka, de prendre conscience et d’ « arrêter » leur participation à ces mouvements pour participer à l’œuvre de la reconstruction nationale.

Evidemment, la mobilisation et l’implication de la jeunesse, considérée de tout temps comme « le fer de lance » d’un pays promet de l’espoir pour une sortie durable de crise en Centrafrique. Pourvu que ces initiatives soient multipliées et appuyées positivement par les autorités politiques et ecclésiastiques.

Bangui / Fred Krock / Corbeau News Centrafrique.

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