La France s’apprête à quitter la République centrafricaine

Publié le 13 octobre 2022 , 8:00
Mis à jour le: 13 octobre 2022 1:27 pm

 

C’est désormais une évidence ! La France décide (enfin) de se retirer stratégiquement de la Centrafrique. La nouvelle fait à présent des émules au sein de l’opinion nationale. Après la suspension de son importante aide budgétaire et militaire à la RCA, la France décide de réduire progressivement ses activités en Centrafrique.

Le Président centrafricain Touadera et son homologue français en France.
Le Président centrafricain Touadera et son homologue français en France.

 

Rédigé par Ben Wilson NGASSAN

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le vendredi 14 octobre 2022

 

La France s’apprête à quitter la RCA

 

Ce retrait progressif semble à présent toucher presque tous les secteurs. Il y a peu, c’est la diplomatie du pays de Macron qui annonçait le retrait d’ici fin Décembre de la Mission Logistique (MISLOG), dernier contingent de l’armée française dans le pays. Par ailleurs, depuis quelques jours, on nous annonce le départ très certain de Total Energies: un vrai gâchis pour ce pays qui a encore tant besoin de tous ses partenaires stratégiques afin de se reconstruire ! Dans le secteur humanitaire, on nous annonce aussi que MSF-France va plier bagages à KABO où elle intervenait depuis ces derniers temps pour soutenir les populations en détresse. Stratégique est la démarche, mais historique reste la décision de la France de réduire son influence en Centrafrique.

 

La décision de la France de se retirer stratégiquement du pays fait suite aux multiples manifestations antifrançaises organisées et entretenues par les tenants du pouvoir. Il nous souviendra que dans son « euphorie souverainiste », le pouvoir avait désigné un parfait « bouc-émissaire » aux 60 ans de crise traversés par le pays. Dans le viseur : la France dont la présence empêcherait le pays de prendre son envol. Sans prendre partie ou encore nier l’évidence des mains extérieures qui entretiennent les cycles de conflit en Centrafrique, il sied de se demander si les pays colonisés par la France trainent tous le diable par la queue comme on le voit bien en Centrafrique. On en voudra pour preuve l’essor de la Côte-D’ivoire, du Cameroun, du Bénin, mais surtout du Sénégal sous l’impulsion de Macky Sall. Tous ces quatre pays sont la preuve d’une vraie croissance et d’une économie émergente. Les chiffres parlent pour eux ! Mais Diantre ! La France décide de s’en aller. Ce serait peut-être pour le grand bonheur de tous ses promoteurs d’un « panafricanisme dévoyé », qui, très nombreux au Palais de la Renaissance, voulaient plus d’espace pour Poutine et ses stipendiés.

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Touadera et sa politique de main tendue

 

Si le Président de la République, Faustin Archange TOUADERA, avait « promu » la « politique de la main tendue », c’est d’autant plus vrai car aucun partenaire ne peut prétendre à lui seul apporter les meilleures solutions à cette crise décennale dans laquelle le pays est plongé. Par ailleurs, faire l’apologie d’un partenaire tout en alimentant les rivalités les plus loufoques ne peut qu’exacerber les tensions entre ceux qui tendent à la Centrafrique leur « main généreuse ».

 

La France s’en va et ça se constatera que son départ n’est en aucun cas la seule solution à la crise en Centrafrique. Bien au contraire, ce retrait stratégique et à la fois historique ouvrira sans doute la voie à une vraie « plaie sociale ». Les entreprises françaises en Centrafrique représentent presque la deuxième force économique et sociale après l’Etat. C’est empirique et il n’y a pas débat ! Pour l’heure, l’on ne peut que fonder l’espoir sur le fait que le régime aurait déjà pris les mesures nécessaires pour annihiler la grogne sociale qui naitra.

 

Ceux qui prétendent crier à un « ouf de soulagement » face au départ des « cousins » doivent savoir que ce retrait est d’autant plus stratégique qu’ils ne le croient. Ca s’appelle « plus loin, plus près » car si on ne le sait pas, l’ombre de la France « malaimée » sévira encore aux Nations Unies, à l’Union Européenne, à la Banque Mondiale ou encore à la BEAC. Dès lors, commençons à nous regarder dans le miroir de la réalité en posant très urgemment les bases d’un consensus politique, en lançant des actions d’assainissement des finances publiques, en développant des projets réels pour faire venir des investisseurs privés, en luttant systématiquement contre la corruption d’Etat, mais surtout en évitant que la RCA reste indéfiniment le repère des bandits.

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