Escalade de la violence en Centrafrique : L’ombre sinistre des soldats FACA

Publié le 25 décembre 2023 , 5:10
Mis à jour le: 26 décembre 2023 5:36 am

Escalade de la violence en Centrafrique : L’ombre sinistre des soldats FACA

 

Les soldats FACA en détachement à Kabo une sous-préfecture de l’Ouham - Fafa
Les soldats FACA en détachement à Kabo une sous-préfecture de l’Ouham – Fafa

 

 

Bangui, 26 décembre 2023 (CNC) – Dans un pays marqué par des tumultes incessants, les Forces Armées Centrafricaines (FACA) se dressent tel un double-edged sword, oscillant entre les rôles de protecteurs de la nation et oppresseurs de son peuple.

 

Des incidents récurrents et alarmants

 

Le 23 décembre 2023, à Kabo, se déroule un scénario aussi tragique que révélateur. Des soldats FACA, censés incarner la loi et l’ordre, s’abandonnent à une violence inqualifiable contre l’équipage d’un véhicule de transport public. Cet acte n’est pas isolé ; il s’inscrit dans une série de violences répétées à travers le pays, illustrant une tendance alarmante au sein de l’armée nationale.

 

Les récits de conducteurs tabassés, de jeunes tirés à bout portant, et d’innocents brutalisés peignent une image sombre de ces protecteurs devenus prédateurs. L’ironie est amère lorsque ces protecteurs sont formés par des mercenaires du groupe Wagner, connus pour leur approche impitoyable et sans concessions. Cette ironie se transforme en tragédie lorsqu’elle se manifeste dans le sang des citoyens centrafricains.

 

Une analyse des racines du problème

 

Comment une institution, conçue pour sauvegarder la paix et la sécurité, en vient-elle à semer la terreur parmi ceux qu’elle est censée protéger? La réponse est complexe et multifacette. Elle plonge ses racines dans un manque de formation adéquate, une supervision défaillante, et une culture de l’impunité qui semble ronger les fondements mêmes de l’armée.

 

Les soldats formés par des entités comme Wagner sont souvent préparés pour la guerre, pas pour la paix, ni pour l’interaction civile nuancée. Cette formation orientée vers l’agressivité, combinée à un manque de contrôle et de responsabilité, crée un cocktail détonant de violence injustifiée.

 

Conséquences et implications

 

Les actions des FACA ne se limitent pas à des incidents isolés ; elles tissent la trame d’une crise plus vaste qui touche l’âme de la République centrafricaine. Chaque coup porté à un citoyen résonne comme un coup porté à la confiance envers les institutions, à la cohésion sociale et à l’avenir même du pays.

 

La perte de confiance dans les forces armées alimente un cycle vicieux d’insécurité et de méfiance, pouvant potentiellement ouvrir la porte à plus de chaos et à une instabilité accrue. L’impact de ces violences dépasse donc le cadre individuel pour toucher la société dans son ensemble.

 

Face à cette spirale de violence, une question demeure : comment la République centrafricaine peut-elle réconcilier l’existence de ses forces armées avec la protection et le respect de ses citoyens? La réponse réside peut-être dans une réforme profonde, une surveillance accrue et une volonté ferme d’éradiquer l’impunité.

 

La situation appelle à une réflexion critique non seulement sur les actions des FACA mais aussi sur le système qui permet, voire encourage, de telles atrocités. C’est en posant des questions difficiles, en exigeant des comptes, et en cherchant des solutions holistiques que la République centrafricaine pourra aspirer à un avenir où la sécurité n’est pas synonyme d’oppression. Les yeux du monde sont tournés vers elle, attendant de voir si elle choisira la voie de la réforme ou celle de la répression continue. La route vers la paix et la justice est semée d’embûches, mais c’est une route qui mérite d’être empruntée pour le bien de tous les Centrafricains.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

Corbeaunews Centrafrique

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