Entre délabrement et désillusion : le mirage de la sécurité sous l’ère Touadéra
Dans un contraste saisissant entre le discours officiel et la réalité, les 8 années de règne de Touadéra révèlent un système de sécurité en lambeaux, trahi par ses propres gardiens.
Discours officiel versus réalité sur le terrain
Au cœur des festivités marquant le huitième anniversaire du président putschiste Faustin-Archange Touadéra, une rhétorique ambitieuse dissimule une réalité troublante.
Faustin-Archange Touadéra, dans son discours à l’Assemblée nationale, a salué l’amélioration de la situation sécuritaire en République centrafricaine, citant la création de nouveaux bataillons et le renforcement des forces de défense. Selon lui, ces efforts ont contribué à la dissidence des combattants et à la réinsertion socio-économique des anciens combattants, grâce à l’appui financier des partenaires internationaux comme la banque mondiale.
Cependant, loin des promesses de stabilité et de sécurité vantées par le putschiste, Faustin-Archange Touadéra dans son discours à l’occasion du huitième anniversaire de son mandat, les Forces armées centrafricaines (FACA) et les services de sécurité incarnent le désespoir d’un pays en crise . Les initiatives de réforme, bien qu’elles soient présentées comme des succès, cachent une réalité beaucoup plus sombre.
Réalité sur le terrain : entre violence et désespoir sous l’ère Touadéra
Au-delà des chiffres et des proclamations, la situation sécuritaire en République centrafricaine reste catastrophique sous l’ère Touadéra. Les nouveaux bataillons, présentés par Touadera comme une avancée significative, sont composés de jeunes recrues choisies non pas pour leurs compétences militaires mais pour leur capacité à payer. Brièvement formés par le groupe Wagner, ces soldats sont plus initiés aux techniques de terreur qu’aux principes de la défense nationale.
« Les méthodes d’enseignement de Wagner sont horrifiantes. Au lieu d’apprendre à protéger, ils apprennent à terroriser les civils», confie un expert centrafricain en sécurité sous couvert d’anonymat.
Ces forces, loin de stabiliser le pays, contribuent à une escalade de la violence, ciblant principalement la population civile, aujourd’hui victime d’atrocités en masse, tant du côté de Wagner, des groupes armés et des soldats FACA.
Une armée de façades
L’annonce du recrutement de milliers de gendarmes et de policiers, ainsi que la formation des officiers à l’étranger, suscite également des interrogations. Ces initiatives semblent servir l’image du régime plus que la sécurité réelle du pays. Des officiers formés à l’étranger, souvent proches du président et du chef d’État-major, restent à Bangui et circulent dans leur grosses voitures, tandis que les zones rurales continuent de souffrir de l’insécurité.
« Mon fils, envoyé en province après sa formation, vit dans la peur quotidienne, sans soutien ni directives claires », témoigne la mère d’un jeune soldat.
Forces en détresse : la crise du non-paiement et de la déchéance
Les soldats FACA, en particulier dans les villes de province, sont confrontés à une précarité alarmante. Non seulement ils souffrent du non-paiement de leur Prime Globale d’Alimentation (PGA), une situation qui perdure depuis des années sous l’ère Touadéra, mais ils dépendent également de la générosité de la population pour leur subsistance. Leur apparence en dit long sur leur condition : tenues déchirées et délabrées, ils errent dans les rues, réduits à des miliciens plutôt qu’à des soldats d’une armée nationale.
La désintégration de l’armée : promotions et favoritisme
Le président putschiste Touadéra alias FATOU favorise systématiquement la désintégration de l’armée nationale par des promotions désordonnées, ne favorisant que ses proches parents et ceux du chef d’état-major. Les personnes qui ont rejoint l’armée en 2015 atteignent le grade de colonel en 2024, tandis que d’autres en 2019 atteignent le grade de commandant en 2024, créant un vaste fossé entre les privilégiés et les marginalisés sous l’ère Touadéra. Cette pratique a vidé l’armée de sa substance, la transformant en une coquille vide où l’incompétence est récompensée plutôt que le mérite.
Gendarmerie et police : des institutions en déclin
La situation n’est pas aussi meilleure dans d’autres institutions de sécurité intérieures sous l’ère Touadéra. La gendarmerie et la police, comme l’armée, souffrent d’un leadership incompétent. L’absence d’un leadership efficace et d’une vision claire a plongé ces institutions dans un état de délabrement, les rendant incapables de remplir leur mission première : assurer la sécurité des citoyens.
Il convient de rappeler que le discours auto-satisfait de Touadéra ne peut masquer la réalité d’une République centrafricaine en proie à l’insécurité et à la désintégration de ses forces de défense. L’écart entre la rhétorique et la réalité témoigne d’une mauvaise gestion, où la sécurité du pays est compromise par la négligence et le favoritisme.
Par Alain Nzilo
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