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Élections municipales et régionales, à quoi elles serviront au peuple centrafricain?

 

Généralement élus pour six ans, le maire dune ville a deux grandes missions : il représente l’État dans sa commune, et agit en tant quofficier d’État civil. Il est aussi un agent exécutif de sa commune. Il gère et organise la vie de ses habitants. Mais depuis plus de trente ans, la République centrafricaine n’a plus organiser les élections municipales. Les maires et les conseillers municipaux sont nommés par décret par le Président de la République. Mais lors du forum de Bangui, lune des recommandations était de cesser à cette pratique autoritaire en demandant l’organisation des municipales au plus tard une année après la présidentielle et les législatives de 2016. Faute des financements, elles ont été reportées pour le 11 septembre 2022. Là encore, cette date n’est plus tenable au moment où nous mettons sous presse cet article et ce, pour des raisons de financement. Alors, la question que tout le monde se pose est de savoir à quoi ces élections serviront au peuple centrafricain?

Hôtel de ville de Bangui. CopyrightDR
Hôtel de ville de Bangui. CopyrightDR

 

La recherche de financement s’accentue

 

Selon l’Autorité nationale des élections (ANE), le budget prévisionnel pour l’organisation des élections municipales et régionale de 2022 s’élève à plus de 9 milliards de francs CFA, dont 1,6 milliards proviendront de l’État centrafricain, et 7,4 milliards à partager entre les partenaires internationaux comme la France, La suisse, lAllemagne, la Minusca et bien d’autres.

Mais avec l’état du délabrement actuel du pays, ces municipales apporteront-elles quelques choses de nouveau pour la population ? Du point de vue de certains observateurs, certains disent non, et d’autres oui.

 

Les élections municipales, un gaspillage des fonds

 

Interrogés par CNC, plusieurs nombreux experts nationaux pensent qu’avec l’état actuel du pays, il serait mieux de penser à la réhabilitation et la construction des infrastructures qui ont un impact direct sur la population. Ils pensent notamment aux routes, à la construction des écoles, des maisons des jeunes, des salles de bibliothèques, des bâtiments administratifs et plein d’autres qui pourraient apporter de réel changement dans les vies de ces administrés. Gaspiller 9 milliards de francs CFA rien que pour les élections municipales, est une perte colossale, non seulement pour le pays, mais également pour le peuple centrafricain.

« Le pays a besoin des routes, des écoles, des bibliothèques, des maisons des jeunes, des bâtiments administratifs etc… qui sont actuellement en ruine. Mais pas les élections municipales », affirme Alain José MALEPOU, instituteur dans une école dans la Basse-Kotto.

Pour cet enseignant, « au lieu de donner 9 milliards de F CFA à l’A.N.E pour organiser des élections des maires qu’elle ne pourra plus les réorganiser à la fin de leur mandat, la Communauté internationale doit penser plutôt à construire, avec cet argent, à travers la MINUSCA par exemple, des bâtiments administratifs abritant ces Mairie, des maisons des jeunes, dans chaque commune et les électrifier au moyen de l’énergie renouvelable et les doter avec les matériels du bureau ».

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Une expression de la démocratie participative

 

Selon certains observateurs nationaux, les municipales c’est l’expression de la démocratie représentative. Certes il y’a souvent la volonté de manipulation derrière, mais celles-ci doivent s’exprimer.

« Il est vrai que les maires, au lieu d’être représentant dune population, apparait de plus en plus comme un acteur politique public, un représentant du Président de la République dans sa commune par ce qu’il est nommé par ce dernier. Ce qui ne crée pas forcement de la proximité et lattachement entre le maire et ses administrés. Mais il ny a pas dautres ordres que celui que le peuple a décidé tout de même, lexpression démocratique doit respirer », estime Bernard Douamba, un enseignant à l’Université de Bangui.

Cependant, avec les intentions d’instauration de l’Empire de Touadera 1er par les autorités actuelles qui ambitionnent à cet effet de modifier la Constitution du 30 mars 2016 soit par voie référendaire soit par voie parlementaire, poussent un nombre d’observateurs à penser que l’organisation des élections municipales en 2023 ou 2024 leur facilitera la mise en place du Sénat totalement acquis à leur cause afin de procéder par la suite à la rédaction, en toute légitimité, d’une nouvelle Constitution.

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