École de Koundé : Un directeur sans logement, des salles vides, une rentrée fantôme

École de Koundé : Un directeur sans logement, des salles vides, une rentrée fantôme

 

Vue du terrain de l’École mixte de Koundé montrant deux bâtiments en arrière-plan, illustrant l'article sur 'École de Koundé : Un directeur sans logement, des salles vides, une rentrée fantôme
Le terrain vaste et partiellement herbeux de l’École mixte de Koundé, avec deux bâtiments scolaires visibles. CopyrightCNCLégende pour Vue-panoramique-de-lEcole-mixte-de-Kounde-et-ses-terrains.jpg dans l’article

 

Bangui, CNC. L’école de Koundé, située dans la Nana-Mambéré, à l’ouest de la République centrafricaine, offre un spectacle désolant qui résume à lui seul la faillite du système éducatif national. Le directeur, sans toit depuis trois ans, erre de hutte en hutte tandis que les salles de classe restent désespérément vides plus d’un mois après la rentrée officielle.

 

École de Koundé : un établissement à l’abandon.

 

À l’école de Koundé, la cloche de la rentrée n’a pas sonné le 16 septembre dernier, comme prévu dans le reste du pays. Yéré Sylvère Boniface, directeur de l’établissement depuis trois ans, dresse un constat accablant : « Actuellement, il n’y a que deux ou trois enfants qui sont là. Les autres sont encore sur les chantiers miniers ou dans les champs avec leurs parents ».

 

Cette situation, loin d’être exceptionnelle, perdure année après année à l’école de Koundé. Les six salles de classe, censées accueillir les élèves du CI au CM2, restent hermétiquement fermées. Les herbes hautes ont envahi la cour, témoignant de l’abandon total de cet établissement censé former les futures générations.

Plaque en béton indiquant l’École mixte de Koundé et les informations administratives, illustrant l'article sur l'École de Koundé : Un directeur sans logement, des salles vides, une rentrée fantôme
La plaque en béton de l’École mixte de Koundé, mentionnant la circonscription scolaire de l’ouest, secteur scolaire de Baboua-Yaraba. CopyrightCNC

 

Un directeur SDF à l’école de Koundé.

 

Le sort du directeur Boniface illustre de manière criante le mépris des autorités pour l’éducation dans cette région reculée. Depuis sa nomination il y a trois ans à l’école de Koundé, il n’a jamais bénéficié d’un logement de fonction. « À mon arrivée, les parents d’élèves ont loué une hutte pour moi. Mais faute de paiement du loyer, les propriétaires m’ont chassé », raconte-t-il. Depuis, il erre de famille en famille, dormant où il peut tout en tentant vainement d’assurer sa mission éducative à l’école de Koundé.

 

Cette situation ubuesque à l’école de Koundé pousse à s’interroger sur les conditions de travail des enseignants dans les zones reculées. Comment attirer et retenir des professeurs qualifiés quand l’État ne peut même pas leur garantir un toit ?

 

Deux enseignants pour six niveaux.

 

À l’école de Koundé, la pénurie de personnel atteint des sommets alarmants. « Nous sommes seulement deux qui assurent tous les cycles, du CP1 au CM2. C’est vraiment très grave pour l’éducation », déplore le directeur Boniface. Les maîtres-parents, qui palliaient tant bien que mal le manque d’enseignants fonctionnaires, ont tous abandonné faute de rémunération.

 

Cette situation catastrophique à l’école de Koundé n’est malheureusement pas un cas isolé. Elle reflète l’état général du système éducatif centrafricain, particulièrement dans les zones rurales. Le directeur Boniface lance un appel désespéré : « Il faut privilégier les zones un peu plus reculées comme l’école de Koundé. Les grandes villes ont déjà quand même des enseignants ».

 

Un appel à l’aide ignoré.

 

Face à cette situation dramatique, le directeur de l’école de Koundé multiplie les appels à l’aide. « Je demande aux agents humanitaires, aux ONG de penser à nous aider à l’école ici. Il n’y a rien, pas de tables, pas de logements pour les enseignants, pas de salles de classe en bon état », implore-t-il.

 

Mais ces appels semblent tomber dans l’oreille de sourds. Ni le gouvernement, ni les organisations internationales ne semblent se préoccuper du sort de l’école de Koundé et des milliers d’autres établissements dans la même situation. Pendant ce temps, une génération entière d’enfants se voit privée d’éducation, hypothéquant gravement l’avenir du pays.

 

L’indifférence coupable des autorités.

 

L’état catastrophique de l’école de Koundé dévoile aussi l’incurie des autorités centrafricaines en matière d’éducation. Comment expliquer qu’un directeur d’école soit laissé sans logement pendant trois ans ? Comment justifier l’absence totale d’investissement dans les infrastructures scolaires ?

 

Cette négligence criminelle condamne des milliers d’enfants à l’analphabétisme et à la pauvreté. Sans un sursaut national et un réinvestissement massif dans l’éducation, notamment dans des établissements comme l’école de Koundé, la Centrafrique court à sa perte.

 

Un avenir compromis.

 

La situation désastreuse de l’école de Koundé n’est que la partie visible de l’iceberg. Dans tout le pays, des milliers d’établissements souffrent des mêmes maux : manque d’enseignants, absence d’infrastructures, désertion des élèves. Cette crise éducative profonde menace l’avenir même de la nation centrafricaine.

 

Sans une prise de conscience urgente et des mesures drastiques pour redresser le système éducatif, à commencer par des écoles comme celle de Koundé, c’est toute une génération qui risque d’être sacrifiée. Le temps presse, mais qui s’en soucie vraiment ?

 

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