Dans l’obscurité des connexions : Le calvaire du réseau téléphonique dans le Haut-Mbomou

Publié le 31 janvier 2024 , 5:07
Mis à jour le: 2 février 2024 7:54 am

Dans l’obscurité des connexions : Le calvaire du réseau téléphonique dans le Haut-Mbomou

 

Quartier YAGBA à Obo, au sud - est de la République centrafricaine
Quartier YAGBA à Obo, au sud – est de la République centrafricaine. CopyrightCNC

 

 

Obo, 01 février 2024 (CNC) – La préfecture du Haut-Mbomou, en Centrafrique, connaît une crise de connectivité sans précédent, plongeant ses habitants dans un océan d’incertitude numérique. Les défis auxquels ils sont confrontés révèlent une réalité complexe, où la simple tâche de communiquer devient un parcours du combattant. 

  

Les habitants des Bambouti, Obo, Zémio, et bien d’autres localités du Haut-Mbomou, sont aux prises avec un réseau téléphonique souffrant et défaillant. La simple action de se connecter à Google pour une recherche devient un exploit insurmontable. “C’est comme si Google ne connait pas notre région”, balance pour taquiner un habitant de Zémio. La situation atteint son paroxysme lorsque même l’accès à WhatsApp ou Facebook devient une chimère, reléguant les communications au stade de l’impossible. 

  

Au cœur du problème se trouve l’instabilité des infrastructures énergétiques. Les pylônes, parfois alimentés par des panneaux solaires, parfois par des groupes électrogènes, ne garantissent pas une alimentation constante. Les interruptions de service, souvent prolongées, plongent la population dans un isolement numérique angoissant dans l’autre bout du monde en Afrique qui s’appelle Haut-Mbomou. 

  

Le véritable drame réside aussi dans la disparition inexplicable des crédits téléphoniques. Les habitants, déjà confrontés à des conditions difficiles, voient leur argent s’évaporer gracieusement dans les satellites sans même avoir utilisé leurs réseaux. Cette situation alimente un sentiment d’injustice, de mécontentement et de désespoir parmi les citoyens, qui se sentent abandonnés par les opérateurs et les autorités. 

  

Face à cette réalité désolante, les habitants du Haut- Mbomou se retrouvent pris au piège d’un système dysfonctionnel. L’accès à l’information, la possibilité de contacter des proches ou de réaliser des transactions financières deviennent des luxes inaccessibles des années 70. 

  

Les deux principaux opérateurs téléphoniques, Télécel Centrafrique et Orange Centrafrique, sont au cœur de la tourmente. Télécel Centrafrique offre un réseau quasiment inexistant, tandis qu’Orange Centrafrique oscille entre des périodes de connectivité et des moments de blackout avec son réseau, laissant les utilisateurs dans l’incertitude permanente. Cette dualité crée une situation difficile pour les habitants du Haut-Mbomou, qui doivent jongler avec des services téléphoniques peu fiables. 

  

Parfois, pour espérer une connexion, les habitants sont contraints de se rendre sous les pylônes, bravant les dangers et les inconforts. De plus, certaines personnes sont contraintes de sacrifier leur sommeil en se réveillant au milieu de la nuit pour tenter d’établir une communication, qu’elle soit locale, nationale ou internationale. Mais là encore, il faut que les panneaux solaires fonctionnent sinon le groupe électrogène s’arrête de fonctionner à 21 heures. Cette lutte constante pour une connectivité de base souligne l’ampleur du problème et l’urgence d’agir. 

  

Il est impératif que les autorités prennent conscience de l’urgence de la situation et agissent rapidement pour remédier à ces dysfonctionnements. Les opérateurs téléphoniques doivent également assumer leur responsabilité sociale en garantissant des services fiables et transparents à leurs abonnés. 

  

En réalité, la préfecture du Haut-Mbomou symbolise les défis colossaux auxquels est confrontée la Centrafrique en matière de connectivité. Tant que des mesures concrètes ne seront pas prises pour résoudre ces problèmes, les habitants resteront pris au piège d’un réseau téléphonique défaillant, condamnés à vivre dans l’obscurité des connexions. 

  

Par Fidèle ZEGUINO 

Correspondant du CNC dans le grand sud-est

 

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