Crise financière au Crédit Populaire de Centrafrique : Les défis de la supervision des établissements de microfinance dans la zone CEMAC

Publié le 23 juillet 2023 , 7:20
Mis à jour le: 23 juillet 2023 4:39 pm

Crise financière au Crédit Populaire de Centrafrique : Les défis de la supervision des établissements de microfinance dans la zone CEMAC

 

logo crédit populaire de Centrafrique

 

 

Bangui, 24  juillet 2023 (CNC) – Depuis plusieurs années, l’établissement de microfinance centrafricain, le “Crédit Populaire de Centrafrique” (CPC), traverse une période difficile, menant à une forte tension de trésorerie. Cette situation critique a été accentuée il y’a quelques années par le décès du promoteur, monsieur Koyagbelé, qui a semé le désaccord parmi les membres de l’institution financière. Avec de nombreux commerçants de Bangui parmi ses clients, la difficulté financière du CPC a un impact considérable sur les activités économiques et commerciales de la République centrafricaine.

 

Face à cette situation, certains clients insatisfaits ont engagé des poursuites judiciaires contre le CPC, mais la justice a confirmé que l’institution était en grave difficulté financière, sans même avoir des actifs suffisants pour faire face à ses engagements. Les clients sont ainsi privés de leurs fonds, tandis que les employés de l’établissement n’ont pas perçu de salaire depuis plusieurs mois, voire années. Leur récente manifestation n’a malheureusement pas débouché sur une solution concrète.

 

Un client témoigne des conséquences de cette crise : “Même pour retirer une somme de 50 000 francs CFA, c’est impossible en ce moment. Tous les clients qui ont placé leur argent là-bas sont bloqués. Et les responsables prétendent avoir un problème de trésorerie. Moi-même, je suis redevable de 10 millions de francs CFA à cette banque”, déclare-t-il.

 

Un autre client du CPC explique que les difficultés de l’établissement ont également des répercussions sur ses propres affaires, le poussant au bord de la faillite commerciale. Ses fournisseurs le harcèlent au téléphone, tandis que ses bailleurs réclament le paiement d’arriérés de loyer sur trois mois. Dans cette situation précaire, il se demande comment il pourra faire face aux deux prochains mois.

 

Face à cette situation critique, la rédaction a tenté de contacter le directeur général, monsieur Koyacpo Éric Bonaventure, mais en vain. Ses bureaux sont restés désespérément vides lors du rendez-vous fixé.

 

Alors que les clients et les employés expriment leur mécontentement, les autorités n’ont pas encore réagi. Il est toutefois important de rappeler que la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) avait adopté en 2018 un nouveau règlement pour encadrer la gestion des établissements de microfinance dans la zone CEMAC. Ce dispositif réglementaire plus rigoureux, visant à faciliter une supervision plus efficace, imposait des contrôles stricts, une gestion responsable, des profils de dirigeants qualifiés et un capital minimum à respecter. Les établissements assujettis, dont le CPC, devaient s’y conformer au plus tard en 2020.

 

Cette crise au CPC soulève des questions sur l’efficacité de la supervision des établissements de microfinance dans la zone CEMAC malgré les nouvelles réglementations mises en place. Il est crucial que les autorités prennent des mesures pour prévenir de telles situations à l’avenir et protéger les intérêts des clients et des employés des établissements financiers.

 

La crise financière du “Crédit Populaire de Centrafrique” met en lumière les défis persistants liés à la supervision des établissements de microfinance dans la région de l’Afrique centrale. Il est temps que les autorités agissent de manière proactive pour renforcer la stabilité financière et protéger les parties prenantes vulnérables qui dépendent de ces institutions pour leur survie économique.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

 

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