CENTRAFRIQUE : UNE MONSTRUEUSE PARODIE DE PROCÈS POUR ASSOUVIR DES INTÉRÊTS POLITIQUES.

Publié le 30 mars 2024 , 5:07
Mis à jour le: 29 mars 2024 2:29 pm

UNE MONSTRUEUSE PARODIE DE PROCÈS POUR ASSOUVIR DES INTÉRÊTS POLITIQUES.

 

L'opposant Maître Crépin Mboli-Goumba conduit au TGI de Bangui mardi 5 mars 2024
L’opposant Maître Crépin Mboli-Goumba conduit au TGI de Bangui mardi 5 mars 2024

 

 

Bangui, 31 mars 2024 (CNC)  

 Lors d’une conférence de presse improvisée pour les besoins de la circonstance, maître Crépin Mboligoumba alors président d’un parti politique de l’opposition et coordonnateur du Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) a dénoncé la haute mafia qui gangrène le système judiciaire centrafricain au moment où le pouvoir de Bangui avait opté de réprimer toutes voix dissidentes ou discordantes au credo imposé.

 

En conséquences de ce qui précède, l’avocat d’affaires a été arrêté manu militari et débarqué à bord d’un avion alors que ce dernier s’apprêtait à se rendre

en compagnie de sa femme à Douala au Cameroun.

 

Accusé d’outrage à magistrats, de diffamation et après un report d’audience, il a été condamné à une année d’emprisonnement avec sursis et 80 millionsd’amende en guise de dommages-intérêts alors que le procureur qui voulait rattraper une procédure qui a commencé sans lui avait précédemment requis un an ferme d’emprisonnement et une amende astronomique de 125 millions à chacun des quatre magistrats accusateurs soit 500 millions de dommages-intérêts comme ci dans la classification des infractions l’outrage à magistrats était un crime.

 

Il faut souligner qu’à l’état actuel du verdict du tribunal de grande instance de Bangui et en dehors de l’appel, le condamné est privé de ses droits civiques et ne peut se présenter à une quelconque échéance électorale nationale c’est à dire les présidentielles et les législatives car la peine figurera dans son casier judiciaire.

 

Respectueux des institutions républicaines et plus particulièrement des décisions judiciaires, nous faisons l’économie des commentaires ou critiques de fond de ce procès mais il apparaît important de s’attarder sur la portée du jugement, l’acharnement du procureur de la république sur le prévenu pour asservir des intérêts politiques car la tenue du procès, ce verdict circulait déjà dans les couloirs du pouvoir de Bangui ainsi que sur les réseaux sociaux.

 

Au regard de ce qui précède, ce verdict du tribunal de grande instance de Bangui s’assimile à un arrangement politique pour rendre le prévenu inéligible, une condamnation symbolique pour envoyer un message d’exemplarité à l’opposition démocratique pour les pousser à l’autocensure.

 

L’écart entre la réquisition disproportionnée du procureur et la sentence des magistrats du siège sonne comme un désaveu cinglant à l’endroit du parquet souillé de résidus politiques qui a mis la barre trop haute…

 

En dehors de l’amende, ce verdict est un acquittement tacite et insipide.

 

Gêné par l’ambiguïté et l’opacité de la procédure, le citoyen lambda s’interroge :

 

La sanction financière requise par le procureur était-elle proportionnelle à la peine de prison requise ?

 

Quels sont les dégâts causés par cet outrage pour réclamer 500 millions de dommages-intérêts ?

 

Au nom de l’honneur des magistrats requérants et au risque de les réduire à la mendicité, un franc symbolique n’était-il pas suffisant ?

 

Quel est le sentiment du procureur à la sortie de ce verdict ?

 

Ce procès expéditif et prédictif a t-il atteint l’objectif recherché ?

 

Par ailleurs, où sont les organisations de défense des droits de l’homme ainsi que la société civile sur ce scandale judiciaire ?

 

En tout état de cause, la nation centrafricaine s’attendait à un jugement thérapeutique pour soigner l’image de la justice écornée par la mafia au plus haut sommet de l’Etat.

 

Pour finir et en guise de leçon de morale, ce procès entouré de controverses ainsi que de préoccupations relatives aux droits de l’homme et l’équité des décisions car influencées par des facteurs politiques qui compromettent la capacité du pouvoir judiciaire à rendre des décisions justes, équitables et transparentes.

 

Au delà de tout, n’oublions surtout pas que sur cette terre des mortels, on ne fait pas aux autres ce qu’on aimerait pas qu’on nous le fasse, on ne récolte au passage que ce qu’on a semé et qu’au final les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets…

 

Malheur à ceux ou celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat contraire.

 

Mais attention, ne le dites à personne.

 

Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

 

 

Bernard SELEMBY DOUDOU.

 

Juriste, Environnementaliste,

 

 

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