Vers un Premier ministre musulman!
André Nzapayeké n’aura passé que 6 mois et 10 jours à la primature centrafricaine. Il a en effet remis sa démission et celle de son gouvernement à la présidente de transition, Cathérine Samba-Panza, le 5 août dernier.
André Nzapayeké n’aura passé que 6 mois et 10 jours à la primature centrafricaine. Il a en effet remis sa démission et celle de son gouvernement à la présidente de transition, Cathérine Samba-Panza, le 5 août dernier. 6 mois et poussières ! Le moins que l’on puisse dire est qu’il n’aura même pas eu le temps d’accoucher d’un véritable plan de paix.
Le pauvre André n’est en fait qu’une victime collatérale des accords de Brazza entre les différentes parties. L’une des conclusions des pourparlers centrafricains en terre congolaise était la nomination d’un Premier ministre musulman. Ce n’est donc pas forcément qu’il ait démérité dans la recherche de la paix mais tout simplement qu’il ne porte pas le “bon nom”.
C’est dommage que l’Etat centrafricain tombe dans le piège sans fin de la répartition confessionnelle des responsabilités. Mais si c’est le prix à payer pour retrouver la quiétude, pourquoi pas? Il faut espérer seulement que la nomination d’un nouveau Premier ministre, «religieusement correct», aura les effets escomptés.
Mais il n’est pas sûr que le limogeage-démission de Nzapayeké apporte plus la paix que la défenestration à N’Djamena de Michel Djotodia n’a été source de cohésion sociale.
Tant qu’il n’y aura pas de véritable prise de conscience collective et de sursaut salvateur de tous les Centrafricains pour sortir de l’abîme, toutes les combines et combinaisons politiques resteront vaines. Les protagonistes de la crise centrafricaine auraient voulu corroborer nos propos qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement : au lendemain du départ d’André Nzapayeké en effet, des combats opposant les militaires français de Sangaris et africains de la Misca à des éléments de la Seleka ont fait 2 morts côté Misca et 50 dans les rangs de la Seleka. C’est la preuve que les petits pas vers la paix entamés à Brazzaville risquent d’être un véritable chemin de croix.