Le difficile chemin de la paix en Centrafrique

abdoulaye hisseneLes principaux groupes armés continuent à privilégier la violence alors qu’on observait ces derniers jours une certaine accalmie sur le terrain dans le pays.

Ils étaient attendus sur le chantier de l’accélération du processus de pacification de la République centrafricaine, après la signature de l’accord de paix de Brazzaville.  Les  rebelles  de la Séléka  et  les anti-balaka  ont plutôt choisi de déterrer la hache de guerre en suscitant de nouveaux affrontements  armés  dans la localité de Batangafo au nord du pays.

A vrai dire, rien n’obligeait les principaux groupes armés à privilégier la violence alors  qu’on observait une certaine accalmie sur le terrain  et  que la situation humanitaire du pays  ne cesse de se dégrader.  En effet,  527.000 personnes sont toujours déplacées à l’intérieur du pays à cause de l’insécurité, tandis que la moitié de la population soit 2,5 millions de personnes  a  besoin d’une assistance humanitaire d’urgence  dans un contexte où seuls  40%  des 565 millions de dollars d’aide nécessaire aux sinistrés pour l’exercice ont été reçus  jusqu’ici.

Il est clair que c’est l’une des factions qui a remis le feu aux poutres. La provocation  du  camp d’en  face   ne  nécessitait pour autant pas forcément une  réplique de l’autre. Encore que   dans le communiqué mis à la disposition de la presse,  la Séléka  estime voir été attaquée par un convoi de six véhicules de la force française Sangaris et huit véhicules des anti-balaka avec le soutien de deux avions Mirages et deux hélicoptères. Cependant que la force française affirme avoir été  prise à partie, au cours d’une mission de reconnaissance, par une centaine de combattants Séléka lourdement armés. Une patrouille  de rafales de l’armée de l’air basée à  N’djaména et des hélicoptères installés à Bangui ont dû intervenir pour désengager les militaires français pris sous le feu.

Les armes crépitent donc de nouveau sur le territoire centrafricain, contrairement à la vocation de l’accord de paix signé le 23 juillet dernier à Brazzaville par les principaux belligérants, montrant ainsi que le chemin qui mène à la paix demeure parsemé d’obstacles. Persister dans la logique de guerre signifie appauvrir davantage la République centrafricaine  dont l’indice de développement humain se situait déjà  au 180e rang mondial sur 180 pays bien avant la triste période Djotodia.

 

Par: Paul EBOA pour Cameroun tribune