Centrafrique: Quand le Président TOUADERA se fait isoler sur le plan national et international

Publié le 18 octobre 2016 , 7:24
Mis à jour le: 18 octobre 2016 7:59 am

Centrafrique: Quand le Président TOUADERA se fait isoler sur le plan national et international.

Touadera aux Etats-Unis.
Touadera aux Etats-Unis.

Bangui, le 18 octobre 2016. 11:43′.

Par: Gisèle MOLOMA.

A seulement sept mois de gouvernance, la gorge du président Faustin Archange TOUADÉRA ne semble plus porter le poids que pèsent les termes de référence d’un Président de la Répu-blique, Chef de l’Etat. Son inaction et celle de son ami Premier Ministre enseignant comme lui poussent le centrafricain lambda, certains hommes politiques et la communauté internationale à le regarder flotter. Pour combien de temps encore ?

Faustin Archange TOUADÉRA de plus en plus hué par la population.

Applaudi et chouchouté par certains de ses électeurs dans les rues de Bangui quand il passait, le président Faustin Archange TOUADÉRA devient de plus en plus un rigolo à seulement 6 mois de son accession à la magistrature suprême du pays. Désormais, il est hué et traité de tout par la population partout où il passe. Devant l’Assemblée nationale, il a été copieusement traité de tout par les femmes qui ramènent leurs enfants au complexe pédiatrique Emergency. Certaines femmes voulaient même se mettre à moitié nues pour saluer son passage. Pour elles, le président TOUADÉRA n’a rien fait pour sauver la vie des Centrafricains victimes de la barbarie des groupes armés. Désormais des gendarmes sont positionnés devant l’Assemblée nationale pour sécuriser son passage au Palais. Dans son propre quartier de Boy-Rabe, il subit le même traite-ment. Ses voisins se préparent à affronter son cortège si jamais il passe devant chez eux.

Pas plus tard que hier matin, Il est qualifié de « médecin légiste » par les badauds qui le voyaient passer à l’aéroport pour Kaga-bandoro. « Tu vas faire des autopsies » criait un jeune homme visiblement un ressortissant de la ville martyres.

De Gobongo à Boy-Rabe en passant par les quartiers Fouh et Pk12, les habitants de ces secteurs s’apprêtent à faire une « guerre de l’eau » et non de machette, contre le président Faustin Archange TOUADÉRA si jamais il ose emprunter dans la semaine l’avenue qui mène à son champs de Damara. Et des voix se lèvent dans des émissions radios pour demander sa démission.

Faustin Archange TOUADÉRA de plus en plus isolé par la classe politique

Face à une population hostile, le président TOUADERA fait dos à certains hommes politiques proches de l’ancien président BOZIZE qui affirment qu’il est trop « mou et faible » et qu’il n’est pas à la hauteur. Ces hommes politiques pensent comme solution idoine à ce problème la dé-mission du président TOUADERA pour une autre transition. C’est ce que pense Jean-Serge Wafio alias « wara mo tè » en français (trouve tu manges) du parti PDCA qui ne trouve pas encore à manger et soutenu par Joseph BENDOUNGA, François BOZIZE et Nourredine ADAM. Les deux derniers se sont rencontrés à Juba au Soudan du Sud le mois dernier pour discuter du projet.

Pour ces leaders politiques et rebelles, seule une concertation large de toutes les couches sociales du pays pourrait sauver la nation en danger. L’élection de TOUADERA comme Président de la République, dans une élection controversée et fabriquée, ne pourra calmer les choses, a conclu Jean-Serge Wafio dans une longue lettre adressée à certains acteurs politiques du pays. Même son de cloche du côté de Joseph Bendounga, président du parti MDREC, qui a déclaré ouvertement sur les antennes de la “Station radio Maria” que le président TOUADÉRA constitue à lui seul le premier danger pour le peuple Centrafricain. Il n’entend personne et se fait guider par son propre instinct.

Faustin Archange TOUADÉRA de plus en plus critiqué dans le milieu diplomatique à Bangui

Sur le plan international, les choses se compliquent aussi pour le président TOUADERA. Malgré ses multiples déplacements à l’étranger pour soigner son image et montrer qu’il est l’homme de la situation, le président TOUADERA est perçu dans le milieu diplomatique à Bangui comme un électron libre. Il vole quand, où qu’il veut et avec qui il veut surtout les mêmes. Aucune retombée, aucun relais de ses multiples voyages touristiques n’est visible ou réalisé.

En plus quand il n’est pas à Bangui, toutes les administrations publiques sont paralysées voire bloquées. Et pour cause, la psychose qui gagnent les membres des cabinets ministériels sortant. Ils sont là depuis la transition et savent quand ils seront remerciés. Chacun fait ce qu’il peut et veut. En plus le président TOUADERA est considéré comme un homme qui n’est pas cohérant en lui-même. Il semble jouer au double jeu sur la question des FACA et les groupes armés. D’après les informations qui circulent dans les chancelleries occidentales à Bangui, le président TOUADERA mijote sur une amnistie générale de tous les porteurs de tenue qui ont pris des armes, qui les détiennent encore et qui souhaiteraient les rendre. D’après le décryptage de ces informations, le président TOUADERA pense déjà dans ce sens afin de sauver son régime des troubles qu’engendreraient les limogeages et la traduction devant la justice de tous les militaires anti-balaka et séléka, RJ et autres mouvements armés dans le pays.

Pour assoir son projet, le président TOUADERA utilise son Ministre de l’intérieur pour accuser et mettre de l’huile sur le feu et se cache derrière un long discours vide politiquement et diplomatiquement de sens pour condamner. Si le premier accuse et le second condamne, c’est que tous les deux sont d’accord sur les faits.

En tout cas, l’homme serait coincé dans un triangle politique infernal du premier degré, si bien que selon certaines sources, il n’a cessé de demander des conduites à tenir et des éléments de langage à son parrain BOZIZÉ qui, contre toute attente, ne répond plus à son appel incessant.

Selon un politologue contacté par CNC, seule la transformation du mandat actuel du président TOUADÉRA à une sorte de troisième transition pourrait sauver ce qui peut être sauvé actuelle-ment. Cette idée qui est loin d’être isolée, commence à répandre dans le milieu politique et militaire du pays. Va-t-il se soumettre un jour à cette idée de la troisième transition? Seul l’avenir nous le dira.

Élu au second tour de la dernière présidentielle de 2015-2016 face au candidat Dologuélé, le président Faustin TOUADERA a été investi officiellement le 30 mars dernier à la tête de la RCA. Depuis lors, l’homme affiche un amateurisme choquant et adopte une politique de double faces qui irrite, non seulement ses soutiens électoraux mais aussi la population toute entière. Les événements successifs à Bangui comme en province ne semblent pas le mouvoir, il est resté tou-jours dans son Palais sans trouver une solution durable à cette situation de son peuple meurtri. L’homme sans souci a pris énormément de poids ces derniers temps malgré des dizaines des Centrafricains tués chaque jours par les groupes armés.

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