Centrafrique : l’opération « malsaine » de fragilisation de l’opposition démocratique se poursuit. Désormais, c’est le parti MLPC qui est dans le viseur du pouvoir.

 

Rédigé par Gisèle MOLOMA

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le mercredi 11 mai 2022

 

Bangui (CNC) – Le président Faustin Archange Touadera, qui envisage désormais de tripatouiller la Constitution du 30 mars 2016 afin de lui permettre de confisquer le pouvoir pour un temps indéfini, a mis tous ses efforts ces derniers temps sur le débauchage des certains militants et cadres des partis politiques de l’opposition démocratique. Pour de nombreux observateurs, la nouvelle bataille du chef de l’État Faustin Archange Touadera c’est de fragiliser totalement l’opposition, et le MLPC, le parti que dirige le principal poids lourd de cette opposition Martin Ziguélé, est désormais dans son viseur. Mais à quel prix?

 

Fragiliser coûte-que-coûte ses adversaires politiques : c’est la nouvelle bataille de Faustin Archange Touadera

 

Après le débauchage des députés du PATRI de maître Crépin Mboli-Goumba faisant partie des députés de l’opposition à l’Assemblée nationale, puis du Président en personne du PNCN Cyriaque Gonda de la COD-2020 et du Secrétaire général du parti Kelemba Simplice Aurélien Zingas, lui aussi de la COD-2020, la campagne de débauchage des cadres et députés de l’opposition au profit de la majorité au pouvoir se poursuit, notamment au niveau du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), ancien parti au pouvoir. Ainsi, le premier vice-président de ce parti, Monsieur Jean-Édouard Koyambonou, encore sous sanction de son parti pour la désobéissance, et l’ancien secrétaire général du MLPC Etienne MALEKOUDOU, ont créé, le 24 avril, un soi-disant courant originel au sein de leur parti, le MLPC.

 

Le parti au pouvoir à la manœuvre.

 

D’après une source autorisée contactée par la Rédaction, ce groupe des « affamés, des traitres » traite en coulisse depuis plusieurs mois avec le pouvoir en place, mais leurs masques étaient tombés lors du dialogue républicain organisé à Bangui par le chef de l’État en mars dernier. Ces transfuges politiques multiplient des manouvres déstabilisatrices à l’endroit du MLPC que dirige l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé et tentent depuis plusieurs jours, de pousser le bouchant plus loin en faisant recours aux anciens militants, sympathisants et proches de ce dernier. C’est ce qui arrive à Gabin et Cyril Zaoro, tous deux de la diaspora en France, proches de Martin Ziguélé  et anciens militants du MLPC ayant démissionnés de ce parti depuis 2016- 2017.

 

Une conférence de presse annoncée pour ce samedi 14 mai au siège provisoire du parti MCPC. 

 

Selon nos informations, les sieurs Jean-Édouard Koyambonou et Étienne MALEKOUDOU ont prévu d’organiser une conférence de presse à Bangui  ce samedi 14 mai 2022 au siège provisoire dudit parti,  en la salle Mazette. Et ces deux anciens compagnons de Martin Ziguélé y seront confiés comme des invités d’honneur. Leurs déplacement et séjours en Centrafrique seront à la charge du parti au pouvoir. Cyriaque GondaSimplice Zingas sont également invités à cette conférence de presse. Le parti au pouvoir,  le MCU,  va monnayer la présence de ses militants qui seront considérés comme les militants du MLPC et va déployer les forces de l’ordre. Une démonstration de force que compte faire le sieur Koyambonou, l’homme qui se résume à lui-même au sein du MLPC et aujourd’hui sanctionné.

Mais qui sont ces invités d’honneur de Koyambonou? On parle de  Gabin Mbedeing – Nambomesset et de Cyril Zaoro.

 

Gabin Mbedeing-Nambomesset,

 

C’est un chauffeur de taxi à Paris. Cet ancien militant du MLPC avait démissionné du parti en 2016 pour rejoindre le Mouvement Ita du député Dominique Yandocka. Mais quelques mois plus tard, l’homme avait démissionné à nouveau du mouvement Ita pour aller joindre l’URCA de l’opposant Dologuélé. Mais si son atterrissage à l’URCA était une lueur d’espoir, peu de temps après, il a été rejeté en bloc, le poussant à nouveau de quitter l’URCA pour aller se fondre, sur conseil de son ami Cyril Zaoro, au sein du Mouvement des Cœurs unis du Président Faustin Archange Touadera.

En 2016, Il a voulu le poste du ministre de la Jeunesse lors du premier gouvernement Sarandji. Raté, il a été proposé au poste de directeur des Ressources dans ledit ministère par le défunt ministre du MLPC. Mais vu son niveau intellectuel, Sarandji l’a rabaissé et nommé Chef de service des Ressources Humaines, de la formation et du contentieux. Poste qu’il a refusé de venir occuper, prétextant qu’il gagne bien sa  vie comme chauffeur de taxi à Parisen France.

 

Cyrille Zaoro

 

C’est un vendeur à la sauvette des produits exotiques: viandes boucanées, piments, gombo,  tabouret, au marché château rouge à Paris, Cyrille Zaoro n’était qu’un simple sympathisant du parti MLPC en 2005 et avait été intégré l’équipe de la sécurité du candidat du MLPC Martin Ziguelé lors de sa première candidature à l’élection présidentielle. En 2011, il prend une carte de ce parti et 2016, il a démissionné de ce parti pour rejoindre le Mouvement Ita de Dominique Yandocka. Peu de temps après, il a abandonné ses amis de Italement pour rejoindre le MCU. Il se dit un homme proche, écouté par le président de l’Assemblée nationale Simplice Mathieu Sarandji du simple fait qu’il l’appelle régulièrement au téléphone.

Avec ces parcours politiques tordus, ces deux hommes veulent revendiquer leurs appartenances au MLPC. Bizarre.

D’après un membre influent du parti au pouvoir, des hommes politiques au parcours similaire seront recherchés, pour purge, au sein des autres partis politiques de l’opposition. Lesquels partis ?

 

CRPS, PATRI, URCA, KNK seront purgés

 

Si la défragmentation du MLPC n’est plus un problème pour le parti au pouvoir, selon le ministre conseiller du chef de l’État, Fidèle Gouandjika, qui ne s’en cache pas d’ailleurs en répétant à chaque occasion qui se présente à lui, que le parti de Martin Ziguélé n’existe plus. « Le MLPC a complètement éclaté », des actions visant à disloquer les autres partis politiques de l’opposition ayant des députés à l’Assemblée nationale sont à l’étude. Le CRPS de maître Nicolas Tiangaye, l’URCA du député Dologuélé, le KNK de François Bozizé et le PATRI de maître Crépin Mboli-Goumba sont des partis politiques placéssous les radarsdu partiau pouvoir.

D’après nos informations, 5 départements ministériels seront confiés aux leaders de ces dissidents, y compris, leurs cabinets entiers. Une manière de leur dire qu’ils auront de la place pour tous ceux ou toutes celles qu’ils arriveront à  les faire ramener au MCU. Des hameçons qui vont pousser les affamés à se faire attraper.

 

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