Centrafrique : l’extorsion aux mains  de forces de sécurité, les habitants de la sous-préfecture de « Abba » font appel à Dieu

Publié le 18 août 2022 , 8:05
Mis à jour le: 18 août 2022 10:38 am

 

l’extorsion aux mains  de forces de sécurité sur des civils devient insupportable pour les habitants de la ville de « Abba », chef-lieu de la sous-préfecture  de la préfecture de la Nana-Mambéré, au nord-ouest de la République centrafricaine.

barrière de contrôle mixte des forces de l'ordre à l'entrée de la ville de Bossembélé sur l'axe Bangui
barrière de contrôle mixte des forces de l’ordre à l’entrée de la ville de Bossembélé sur l’axe Bangui. CopyrightCNC

 

Rédigé par Gervais Lenga

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le vendredi 19 août 2022

 

L’extorsion aux mains de force de sécurité , une pratique insupportable

 

Comme nous l’avions précédemment annoncé, Abba est une sous-préfecture de la préfecture de la Nana-Mambéré, situé au nord-ouest de la République centrafricaine, en allant vers la frontière du Cameroun. Avec plus de 6000 habitants,  et une infrastructure routière     Délabrée, cette région d’élevage dispose également des vastes mines d’or  et de diamants exploitées par les Chinois et les Russes. Cependant, dans la ville, les soldats de l’armée nationale ont érigé quatre barrières sur les grands axes menant à cette agglomération.  Sur chaque barrière, les usagers :piétons, cyclistes, motocyclistes, routiers, etc. sont tenus de faire de formalités d’usage, c’est-à-dire verser une petite somme d’argent allant de 100 francs CFA à 5000 francs CFA, et ce, pour chaque passage. C’est une règle imposée à la population par les forces de l’ordre.

Cette pratique, au départ, c’était volontaire. Mais plus ils récoltent  en masse de l’argent, plus ça devient obligatoire. En mai dernier, le minimum obligatoire de la formalité à la barrière était de 100 francs CFA. Mais  trois mois plus tard, cela augmente de 100%. C’est désormais 200 francs CFA, et le maximum passe aussi de 5000 à 7500 francs CFA.

Mais ce qui est ahurissant, c’est que chaque habitant, qui voudrait se rendre dans sa ferme à la sortie de la ville, est tenu de verser au moins 200 francs CFA à chaque barrière des soldats FACA. Ceci est aussi valable pour son retour. C’est de l’extorsion aux mains de forces de sécurité. 

« Les soldats FACA sont devenus de plus en plus dangereux pour la population. Avant, tu peux négocier des formalités à leur barrière. Mais depuis deux mois, c’est difficile. Ils peuvent te placer en garde à vue en cas de non-paiement. Sur d’autres barrières, ils pourraient même t’interdire de franchir, et c’est pénible pour un cultivateur  qui revient du champ », s’alarme une habitante de la ville.

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Pour un soldat FACA, c’est grâce à la formalité des usagers qu’ils survivent.

« C’est grâce à la formalité que nous survivons ici. Depuis quatre mois, on n’a pas reçu  nos primes générales d’alimentation (PGA). Si ce n’est pas par la contribution des usagers de route, comment on va tenir le coup? », rétorque un caporal-chef des FACA détaché dans la ville de « Abba ».

En avril dernier, le gouvernement  avait mis en place un numéro des mercenaires russes à appeler en cas de racket des forces de l’ordre à la barrière routière.  L’objectif était de lutter contre l’extorsion aux mains de forces de sécurité . Mais ce numéro n’a jamais fonctionné, et les Russes sont devenus rares. Ils sont maintenant sur des chantiers miniers, laissant le contrôle de la ville aux mains des forces de l’ordre.

À Abba, les habitants disent faire recours à Dieu pour les délivrer de cette situation.

« Quand les autorités du pays n’agissent pas pour sauver la population, il n’y a qu’un seul moyen qui reste : prier à Dieu », affirme un autre habitant de Abba.

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