Centrafrique : le sexe et le pouvoir, le pays peut-il s’en sortir ?

Mademoiselle Sylvie Balepou, la nouvelle ministre des affaires étrangères centrafricaines. Photo d'archives
Mademoiselle Sylvie Balepou, la nouvelle ministre des affaires étrangères centrafricaines. Photo d’archives

 

 

Centrafrique : le sexe et le pouvoir, le pays peut-il s’en sortir ?

 

 

Démissionnaire par son absence depuis plusieurs jours, le diplomate Charles Armel Doubane, ancien Ambassadeur de la République centrafricaine auprès des Nations unies a été enfin viré de son poste du ministre des Affaires étrangères et des Centrafricains de l’étranger par le chef de l’État Faustin Archange Touadera vendredi 14 décembre 2018. Il est remplacé, non pas par une diplomate, mais plutôt par une employée de banque en France, Sylvie Baïpo Temon. Sa nomination a tiqué plus d’un. Sur les réseaux sociaux, à la Primature et dans les ministères, des critiques et interrogations fusent partout. En cause, son profil évasif et son sexe firent avec Firmin Ngrebada directeur du cabinet du président Touadera.

 

Au risque d’entrainer ou d’enfoncer davantage son pays dans une crise mondiale, un chef de la diplomatie doit être capable de produire des analyses transdisciplinaires et prospectives des évolutions de l’environnement international et doit être aussi capable de proposer à son Premier ministre, ainsi qu’au chef de l’État des recommandations politiques ou des options stratégiques de la politique extérieure de son pays face aux enjeux internationaux.

En Centrafrique, pays déjà en conflit sur lui-même et avec d’autres États et puissances, cette logique n’est pas du tout connue par Faustin Archange Touadera qui vient de confier sa diplomatie, non pas à une habituée de la politique et de la diplomatie, mais à une employée de la banque ayant un plan de couette ou plan de canapé comme disent les internautes, avec son directeur de cabinet.

D’après notre enquête, plusieurs fois promises par son ami Firmin Ngrebada de la faire ministre des Affaires sociales dans le gouvernement remanié 2 de Sarandji, Mademoiselle Sylvie Baïpo Temon, mère d’un enfant et célibataire,  a séjourné plusieurs fois à Bangui et à l’hôtel ledger aux frais de Firmin Ngrebada.  Sa nomination comme ministre des Affaires étrangères est faite, d’après nos informations, sur proposition précipitée de Firmin Ngrebada plutôt que du Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji, endeuillé au moment de fait et qui ne peut contresigner le décret.

Contacté par CNC, un haut cadre de la Primature parle d’un « coup tordu » de la présidence. Pour lui, il n’y a pas urgence. « Deux ministres manquent aux conseils depuis un moment et le ministère des Affaires étrangères vient de s’ajouter. Le Premier ministre est conscient du phénomène et entend mettre fin à cela une fois son deuil fait ».

Bien qu’elle sera déléguée par son ami Firmin Ngrebada qui détrônait depuis toujours Doubane auprès de Touadera, Sylvie Baïpo Temon qui a un carnet d’adresses vide à faire valoir, aura du pain sur la planche à se faire connaitre au lendemain de son arrivée à Bangui annoncée pour ce mardi soir.

Rappelant que l’incompétence, la corruption, le népotisme, les détournements et les ébats sexuels ont miné le gouvernement de Touadera que dirige son ami Simplice Mathieu Sarandji. Mais de nature indécise, Faustin Archange Touadera ne peut rien décider.

À quand le Président Touadera prendra conscience des conséquences de toutes ces nominations axées sur le clanisme et le copinage dans le pays ?

 

CopyrightCNC.