Centrafrique : le ministre de la jeunesse et des sports, le pasteur Aristide Briand Reboas en détention pour escroquerie en Corée du Sud

Publié le 24 juillet 2022 , 8:09
Mis à jour le: 25 juillet 2022 1:38 am

 

Rédigé par Par Jean-Fernand Koena )DW français)

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 25 juillet 2022

 

Bangui (CNC) – Le ministre de la Promotion de la Jeunesse, Aristide Briand Reboas, est accusé d’avoir vendu pour un demi-million de dollars de faux diamants.

Monsieur Aristide Briand REBOAS
Le Président du Parti PCD Aristide Briand REBOAS

Le gouvernement centrafricain a tenu ce mercredi 20 juillet, un Conseil des ministres extraordinaire. Parmi les absents : Aristide Briand Reboas, toujours retenu à Séoul en Corée du sud.

Il est poursuivi par un entrepreneur coréen pour une affaire de prêt qu’il a contracté mais aussi pour une vente de diamants et d’or qui, selon le plaignant, serait une escroquerie. Le Coréen estime que les diamants étaient faux.

Aristide Briand Reboas, en mission officielle à Séoul avec son collègue de l’Enseignement supérieur, Cissa Magalé, a été interpelé le 6 juillet par la police coréenne.

Lorsque les faits ont été révélés, le ministre centrafricain a d’abord tenté de minimiser l’importance de cette affaire.

Je suis ici avec le collègue de l’Enseignement supérieur et nous poursuivons le séminaire comme je vous ai dit. En quelque sorte, le malheur est bon car cela me permet de comprendre que ceux qui m’aiment sont plus nombreux que ceux qui me détestent“, avait-il alors déclaré. 

Mais, le ministre est bloqué depuis deux semaines. Les autorités coréennes lui ont confisqué son passeport diplomatique et son collègue de l’Enseignement supérieur a dû rentrer sans lui à Bangui.

 

Une affaire embarrassante

 

Le gouvernement fait profil bas dans cette affaire, espérant une option négociée avec les autorités sud-coréennes. Le ministre conseiller spécial du président Touadera, Fidel Gouandjika, n’a pas souhaité parler au micro de la DW mais il a confirmé que le ministre Aristide Briand Reboas est toujours en Corée et, je cite, “aux arrêts”.

Celui-ci devrait ainsi rembourser près de 500.000 dollars mais Fidel Gouandjika a tenu à rappeler qu’il s’agit d’une affaire privée qui remonte avant son entrée au gouvernement. “Tout ce que je peux ajouter c’est que la justice en Corée du Sud ne badine pas“, a-t-il indiqué. 

Ancien directeur des renseignements sous François Bozizé, Aristide Briand Reboas, président du Parti Chrétien Démocrate, disposait de solides contacts en Corée. C’est en effet grâce à lui que la mairie de Bangui s’est vu offrir des véhicules coréens

Mais son arrestation est embarrassante selon Cyrus Emmanuel Sandy, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports et directeur de la publication du journal Médias-Plus.

Je vous dit honnêtement, c’est une honte pour le pays, pour le gouvernement Moloua, pour le régime Touadera confronté à beaucoup de problèmes à l’heure actuelle. On aurait aimé qu’avec l’insécurité ambiante, les problèmes qui divisent tels que la cryptomonnaie, le projet de révision de la Constitution initié par certains proches du pouvoir et bien d’autre problèmes, l’insécurité, etc… qu’on fasse l’économie d’offrir le pays en spectacle honteux aux yeux de l’extérieur. Mais malheureusement, le gars est tombé sur quelqu’un qui est dur comme un os. Il faut simplement constater qu’il ne peut pas s’en sortir et d’aucuns diront que c’est un membre du gouvernement mais sur le coup, la Corée du Sud est en train de nous donner des leçons parce que chez nous, on a beau dire impunité zéro, malheureusement ce n’est pas le cas”, estime le journaliste.

Des sources proches du gouvernement indiquent que les autorités auraient proposé de virer une somme de 50 millions de francs CFA pour résoudre le conflit. Une offre qui aurait été rejetée.

Aristide Briand Reboas a été candidat aux élections présidentielles de 2020 et a reconnu la victoire du président Faustin-Archange Touadera malgré la contestation des résultats par l’ensemble de l’opposition.

Son arrestation survient près de trois mois après la visite du président centrafricain en Corée du Sud.

 

 

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